Roxana Maracineanu appelle à un «front républicain» contre Rachel Keke, la gauche s’indigne

La gauche s’insurge contre le dévoiement de cette expression dévolue à la lutte contre l’extrême droite par l’ex-ministre des Sports et candidate LREM, qui a appelé à un «front républicain contre l’extrême gauche» face à la candidate de la Nupes, femme de chambre et syndicaliste Rachel Keke.

par Marceau Taburet
publié le 13 juin 2022

«Barrage» et «front républicain». Voilà des mots qu’on pensait réservés à la lutte contre l’extrême droite. A chaque fois que le Front national, aujourd’hui Rassemblement national (RN), se qualifie au second tour d’une élection, droite et gauche s’accordent pour lui barrer la route. Oui mais ça, c’était avant. Les macronistes ont désormais inventé le «front républicain» contre ce qu’ils appellent «l’extrême gauche». Rachel Keke, femme de chambre franco-ivoirienne, qui a mené une lutte victorieuse de vingt-deux mois avec ses collègues de l’hôtel Ibis Batignolles pour réclamer de meilleures conditions de travail, en fait les frais à ses dépens. Qualifiée pour le second tour, avec 37,22 % des voix, la candidate de la gauche unie affrontera dimanche l’ancienne ministre des Sports Roxana Maracineanu (LREM), arrivée en deuxième position avec 23,77 %. Un écart important qui inquiète la macronie.

Invitée sur France Info lundi matin, Roxana Maracineanu enjoint «toutes les personnes qui n’ont pas voté pour Rachel Keke» à la rejoindre dans son «front républicain». Des propos qui ont de quoi étonner. Rappelons que cette digue existe afin d’installer un cordon sanitaire autour de partis ou de candidats qui s’inscrivent en dehors du champ républicain. Ou qui, du moins, représenteraient une menace pour la République. Plus tard dans la matinée, l’ex-championne de natation en a remis une couche. «J’ai toujours combattu les extrêmes. J’appelle donc tous ceux qui ne veulent pas de la gauche radicale à me rejoindre», a-t-elle lâché, renvoyant dos à dos «les extrêmes» sans distinction. Une stratégie très prisée de la macronie, qui ne retient pas ses coups depuis plusieurs jours contre la Nupes.

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