par Danielle Riva
Une fronde d’une partie minoritaire de la population contre la politique sanitaire de Macron. Une confusion terrible entre lutte contre la Covid 19 et lutte contre la politique sociale de Macron. Comment cela est-il possible dans le pays de Pasteur ?
La pandémie a démarré en Chine et très rapidement les autorités Chinoises ont été débordées par le nombre en expansion permanente de cas, etc.. Tout le monde connait la suite.
Les différents pays les uns après les autres ont tardé à prendre des mesures efficaces, comme la commission européenne elle-même, lors de la commande de vaccins. Ils ont tergiversé aussi parce que les scientifiques avaient beaucoup de problèmes à résoudre pour définir ce qu’il fallait faire : « grippe ou pandémie nouveau type, masque, pas de masque ? Confinement pas de confinement, qui soigner en premier ? etc.. »,. D’autre part en Europe la plupart des services de santé ont subi des réductions de dotations de fonctionnement dont est responsable la « rigueur » budgétaire, Très vite ils ont été débordés.
En France, un début de contestation sociale sur le manque d’équipement des hôpitaux dont les personnels ont fait grèves sur grèves jusqu’à obtenir une revalorisation de leur salaire et des moyens techniques supplémentaires, Ils étaient statistiquement bien moins payés que leurs confrères européens. (conflits qui suivaient d’autres mouvements sur le projet de révision pour la énième fois du régime de retraite) etc… Après le mouvement des Gilets Jaunes la haine sociale n’a cessé de se développer contre Macron
Sur le plan connaissance du virus, dès l’apparition des vaccins de provenance américaine et anglaise la situation a beaucoup évolué. Tout le monde s’est accordé à dire que la vaccination est la seule réponse efficace à réduire fortement la dangerosité du virus. Sauf une importante minorité populaire en France.
Pourquoi ?
Au début de l’année 2020, un professeur de médecine – Raoult – spécialiste des maladies infectieuses, professeur de microbiologie à la faculté des sciences médicales et paramédicales de Marseille et à l’institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU) – s’exprima contre la vaccination. Il proposa de manière alternative un traitement qu’il connaissait bien dans le cadre de sa spécialité qui s’est par la suite révélé totalement inefficace (l’hydroxychloroquine, Donald Trump lui-même a voulu tout de suite acheter ce remède soi-disant miracle). Dans sa bataille pour sa reconnaissance scientifique, Raoult a même été jusqu’à dire que ces collègues étaient des « criminels pour ne pas utiliser ce qu’il préconisait ». Bien sûr il a été sanctionné et aujourd’hui il a admis ses erreurs et il défend impérativement la vaccination. Mais le mal était fait.
- Comment monsieur et madame tout le monde pouvait-il comprendre ce qui se passait, si les scientifiques eux-mêmes n’étaient pas d’accord ?
Cet épisode a fait grand bruit en France. Tout de suite les médias s’en sont emparés, faisant du professeur Raoult (proche de la retraite) un héros du XXIème siècle. Derrière cette campagne de promotion étonnante, toute une partie du « peuple » cher à JL Mélenchon : les Gilets Jaunes – mais aussi de certains cercles intellectuels ou politiques de droite, d’extrême droite, et même dans la mouvance de « gauche » au sens large, comme Michel Onfray philosophe, voire d’extrême gauche, et d’autres sans parler des officines plus ou moins obscurantistes – s’est engouffrée derrière ce nouveau champion. Onfray a aussi changé d’avis une fois qu’il a été touché par e virus.
Tout a été dit, écrit et son contraire, mais la haine contre Macron est passée à un stade supérieur.
Ces derniers jours il y a eu des attaques de centre de vaccination. Une député de droite, connue comme « complotiste » en a appelé à « envahir les permanences des parlementaires » pour refuser le vaccin.
Complotistes, autres sectes anti-scientistes, etc., mais la fronde est aussi relayée par une partie de « la gauche » : JL Mélenchon, le NPA, le syndicat Sud et divers ultras, et les « réseaux sociaux » mélangent alertement la lutte contre le virus et la lutte contre le projet anti-social de Macron.
Sur le plan sanitaire, en France, le gouvernement, comme d’autres ailleurs, a zigzagué en fonction de l’évolution de la connaissance sur le virus. Il n’y avait pas de réponse toute faite avant que le vaccin n’apparaisse. Depuis, près plus de 37 millions de personnes ont reçu la première dose du vaccin et un peu plus de 30 millions bénéficient de deux vaccinations. Le vaccin est gratuit, les tests sont gratuits et les centre de vaccination sont de plus en plus nombreux et donc accessibles partout.
Macron
Macron a perdu les élections départementales et régionales de Juin, malgré les 15 ministres qu’il avait envoyés se présenter dans les régions. Son résultat se situe autour de 4/5% ! Une défaite liée au taux d’abstention record : entre 65 et 68% %. Même le Rassemblement National de Le Pen a perdu passant à moins de 10% soit perdant plus de la moitié de ses voix par rapport aux européennes ! Le signe d’une désaffection totale envers la politique.
Son implantation locale est quasiment nulle. C’est un « mouvement » de fidèles regroupés autour du prince : Macron, qui décide de tout. Qui mène toujours sa politique de casse sociale.
Lors du discours du 14 juillet il a annoncé une politique pour contraindre les Français à se faire vacciner, il a annoncé la mise en route d’un pass sanitaire obligatoire permettant à ceux qui se sont fait vacciner ou tester, de se rendre partout, sans limites. Le refus de ce pass s’accompagne de mesures punitives allant jusqu’au licenciement pour les personnels soignants qui ne sont pas encore vaccinés, et de sanctions non seulement disciplinaires mais aussi de pénalités financières fortes. Pour terminer par l’annonce de la reprise de sa politique anti-sociale sur les retraites etc.
Macron a donc manipulé et mélangé l’action sanitaire avec l’action anti-sociale. Imaginez dans un pays aussi tendu que l’est la France aujourd’hui ? Une fureur iconoclaste contre « la dictature du vaccin » ! (
Déjà il y avait eu des appels à manifester « pour les libertés » le mois précédent contre la loi sur le « séparatisme » qui vise à repérer les musulmans fondamentalistes pro djihadistes capables de mener des actions terroristes comme l’assassinat du professeur Samuel Paty avec la complicité de jeunes lycéens ! devant son lycée.
Immédiatement les « actions anti vax » ont attaqué directement Macron : actions et appels divers et variés proposés contre « la dictature du vaccin » par toutes ces forces contradictoires de l’extrême gauche, LFI, NPA au plus obscurantistes en passant par la droite « dure » et une partie des Gilets Jaunes.
Une pensée qui se délite.
Une partie de ces groupuscules d’extrême gauche et ces ultras, viennent aussi relayer les actions menées dans les Facs américaines sur « l’intersectionnalité, le racialisme, et l’anticolonialisme » qui ravagent le monde universitaire Us, mais commence en France même. Des profs sont interdits de parler, dénoncés, chahutés etc. Ainsi 56% des jeunes étudiants seraient pour une souplesse relative dans la « laïcité ».: Sans oublier un certain « pro islamisme » militant de « gauche »t,rès pernicieux
Les facultés Françaises, à l’exemple des facultés américaines – dont les étudiants ont peut-être des « raisons objectives » de lutter contre le racisme qui sévit toujours contre les noirs – sont pleines de ces débats oiseaux qui ignorent l’histoire. Il s’en suit une mise à l’écart de ceux qui ne sont pas d’accord, voire des actions pour les faire démissionner comme cela vient d’arriver à une prof maghrébine, musulmane modérée mais dans le respect de la laïcité républicaine..
La situation est extrêmement dangereuse et serait insurrectionnelle si des forces étaient capables de concentrer tous ces mécontentements plus ou moins clairs.
Même si Rassemblement National de Le Pen et ses amis encore plus extrémistes manipulent ces mouvements, que viennent y faire les résidus de la « gauche » en perte d’influence, ou JL Mélenchon toujours prompt à faire de beaux discours sur les « libertés » ? Certes il faut les défendre, mais de manière censée. A force de crier « au loup » le loup pourrait finir par se montrer.
Macron sait que ce moment n’est pas pour l’instant. Il veut en précipitant la vaccination en avoir fini d’ici la fin de l’année :
- A) il va prendre la direction de l’Europe.
- B) il a sa propre campagne électorale pour la présidentielle à mener.
Il ne peut tolérer la pagaille actuelle et attendre le bon vouloir de ceux qui s’opposent à la vaccination ou laisser la contestation se renforcer.
La position la plus logique pourrait donc, selon moi :
De continuer à mener la bataille contre le virus, oui, avec tous les moyens le permettant
De séparer la bataille contre « la dictature du vaccin » de la bataille contre la politique anti sociale de Macron qui va poursuivre ses « réformes » anti-sociales.
En l’absence d’une vraie opposition rassemblée autour d’un projet socialiste commun, Macron peut être réélu.