PLATEFORME DE SOUTIEN À NINES MAESTRO ET LA PALESTINE

Divers collectifs et individus s’organisent contre la criminalisation de Nines Maestro et de deux autres camarades pour avoir collecté de l’aide solidaire destinée à la Palestine.

La Plateforme de soutien à Nines Maestro et à la Palestine a pour objectif de coordonner et d’encourager les activités d’appui à Nines Maestro et à deux autres militantes (qui ont préféré rester anonymes) accusées de financement du terrorisme pour avoir collecté des fonds pour la reconstruction d’installations sanitaires à Gaza après les bombardements de 2014 et 2015.

Après les attaques israéliennes contre Gaza, une première collecte de 5300 euros a été réalisée en 2014, et envoyée via Leila Khaled, et une seconde, de 3085 euros en 2015, qui a été acheminée par un représentant officiel de l’Autorité nationale palestinienne.

L’Audiencia Nacional a maintenant ordonné l’ouverture de poursuites pour collaboration avec une organisation terroriste, infraction qui pourrait entraîner des peines de deux à dix ans d’emprisonnement et des amendes représentant le triple du montant envoyé. Le prétexte invoqué par le tribunal – l’acheminement de l’aide solidaire par l’intermédiaire de la dirigeante palestinienne Leila Khaled, membre d’une organisation, le Front populaire pour la libération de la Palestine, que l’UE considère comme une organisation terroriste – est inacceptable. Leila Khaled est un symbole de la résistance de son peuple et elle est fréquemment invitée – comme à cette occasion-là – par des municipalités comme celles de Barcelone et Madrid et d’autres institutions universitaires et sociales.

La Plateforme de soutien à Nines et à la Palestine a été créée pour fournir des informations et diffuser l’affaire, ainsi que pour rechercher un appui aux niveaux national et international et contribuer au financement des frais de justice.

Parmi les groupes intégrés dans la plateforme, on peut citerAnticapitalistas, BDS, CGT Corredor del Henares, Iniciativa Comunista, IU Madrid Ciudad, La Comuna, Madres contra la Represión, Movimiento Antirrepresivo de Madrid, Nodo50, Paz con Dignidad, Red Roja, Sindicato Asambleario de Sanidad-Madrid. Elle est et sera toujours ouverte à l’adhésion de nouvelles organisations et de personnes désireuses de faire passer ce message clair : la solidarité internationale n’est pas un crime.

Premières actions

Une collecte de signatures de soutien a été lancée autour du Manifiesto Contra la criminalización de la solidaridad con el pueblo palestino

[Manifeste contre la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien] et des contacts ont été engagés avec diverses municipalités, des juristes et des artistes de tout le pays.

La Plateforme dispose déjà d’un site Web Plataforma de apoyo a Nines y Palestina

Au cours de l’été, l’objectif de la plateforme est de faire connaître l’affaire et de mobiliser des appuis afin d’entamer une deuxième phase de diffusion et des activités coordonnées au niveau de l’État à partir de septembre, qui aboutiront à un événement de soutien plus vaste avant décembre 2019.

Au cours de la semaine prochaine, des actions de diffusion auront lieu lors des prochaines fêtes de La karmela, à Vallecas (Madrid), centralisées sur un stand d’information permanent.

Une accusation visant à réprimer la solidarité internationaliste Angeles Maestro est militante de Red Roja, ex-députée de IU au Congrès des Députés (1989 et 2000), médecin, communiste, militante antifasciste et contre la guerre. Elle a fait de l’internationalisme une cause permanente.

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Le procès contre Nines Maestro et deux autres militantes camarades représente une mesure légale de criminalisation d’un acte solidaire. Quand, au début de l’année, une telle accusation de financement du terrorisme semblait déjà sans précédent, voilà que le 14 juin dernier on apprenait que l’Audiencia Nacional avait rejeté la demande de non-lieu formulée par la défense.

Dans des déclarations adressées à la presse, Nines Maestro a clairement déclaré : “Nous n’avons fait que collecter des fonds pour l’aide humanitaire en Palestine après les attaques israéliennes à deux reprises. Une mi-2014 et une fin 2015. Rien de plus. Nous avons d’abord remis les fonds recueillis à Leila Khaled, puis à un représentant de l’Autorité nationale palestinienne. Nous n’avons jamais pensé que nous aurions un procès pour financement du terrorisme. Ça n’a aucun sens”.