par Laurent Lagneau
15 juillet 2021
Le 12 juillet, la France, via le Centre nationale d’études spatiales [CNES], et l’Allemagne, via l’Université de Bundeswehr, ont donné le coup d’envoi du programme « SpaceFounders« , dont l’objet est de soutenir les jeunes entreprises du secteur spatial, l’idée étant de favoriser l’émergence une industrie européenne privée, à l’image de ce qu’il se fait outre-Atlantique. Et, parmi une cinquantaine de canditatures, dix ont été retenues. Les « lauréats » pourront désormais être bénéficier d’une expertise et d’un accompagnement afin d’assurer leur montée en puissance.
L’une des entreprises de ce programme, la française « Share My Space », se propose de cartographier 100’000 débris spatiaux qui évoluent en orbite afin de sécuriser les mouvements des satellites. Un telle capacité intéressera sans doute le Centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux [COSMOS] de l’armée de l’Air et de l’Espace [AAE], qui relève désormais du Commandement de l’Espace, créé en septembre 2019.
Mais elle pourrait également susciter l’intérêt du Commmandement spatial de la Bundeswehr [Weltraumkommando der Bundeswehr – WRKdoBw], qui vient de voir le jour à Uedem [Rhénanie du Nord-Westphalie].
« C’est une étape importante pour renforcer la capacité d’agir dans la dimension spatiale! », a commenté Annegret Kramp-Karrenbauer, la ministre allemande de la Défense, lors de l’inauguration de cette nouvelle structure, le 13 juillet. « L’espace est devenu un milieu critique que nous devons sécuriser, » a-t-elle ajouté.
Ce nouveau commandement, dont le personnel vient de la Luftwaffe, va regrouper toutes les activités des forces allemandes liées à l’espace. Sa mission principale sera de surveiller et de protéger les sept satellites actuellement utilisés par ces dernières dans les domaines des télécommunications [SATCOMBw] et de l’observation [SAR-Lupe et, à partir de 2022, SARah]. En outre, les futurs satellites d’observation optique du Bundesnachrichtendienst [BND – renseignement extérieur] seront également concernés.
La création de ce nouveau commandement survient moins d’un an après celle du Centre d’opérations aériennes et spatiales [ASOC] de la Bundeswehr, également à Uedem. Ce dernier met en oeuvre deux systèmes radar pour suivre les objets en orbite, dont GESTRA et TIRA [pour l’imagerie et la trajectographie, ndlr].
« L’Allemagne n’a aucun projet d’acquisition d’armes anti-satellite. Elle met l’accent sur l’alerte précoce et la communication aves des partenaires internationaux tels que les États-Unis, la France ou la Grande-Bretagne », souligne la Bundeswehr.
Pour rappel, l’an passé, l’Otan a décidé d’implanter un centre de commandement dédié à l’espace sur la base aérienne de Ramstein ainsi que de créer un « centre d’excellence » à Toulouse.
Photo : Airbus
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