Coordination nationale de l’UJFP
Apr 17, 2025
Le 15 avril, Pierre Stambul était invité par le Collectif des associations engagées à l’École Normale Supérieure de Lyon pour une conférence intitulée « Histoire de la Palestine et du projet sioniste du 19ème siècle à nos jours ». La conférence était autorisée par la direction de l’ENS. L’amphi était plein, environ 200 personnes. Il y aussi avait une quinzaine de sionistes assez menaçants. Les invectives tonitruantes, les injures et les menaces ont démarré d’entrée.
Malgré cela, la conférence a eu lieu. Les étudiants, les auditeurs, les gens venus soutenir les grévistes de la faim pour la Palestine, présents à Lyon ce jour-là, ont pu entendre tout ce que les sionistes auraient voulu étouffer à savoir :
Les Juifs d’aujourd’hui ne sont pas les descendants des Judéens de l’Antiquité, cette fable a été inventée pour tenter de justifier une conquête coloniale. La religion juive était une religion messianique, elle a été instrumentalisée. L’antijudaïsme chrétien et l’antisémitisme racial, ça s’est produit en Europe. Le génocide nazi, ce sont des Européens. On fait payer ce crime aux Palestiniens. Le sionisme est à la fois une théorie de la séparation, un colonialisme de remplacement et un nationalisme qui a inventé le peuple, la langue et la terre. Il n’a pas combattu l’antisémitisme, il s’est appuyé sur les antisémites pour pousser les Juifs à quitter l’Europe. La Nakba (la catastrophe) en 1948 a été un nettoyage ethnique prémédité qui a transformé les Palestiniens en un peuple de réfugiés. La « gauche » sioniste a une responsabilité majeure dans cette tragédie. La droite sioniste a toujours été l’alliée des fascistes. Ce qui se passe aujourd’hui à Gaza est un génocide…
Les faussaires de l’histoire ont menacé les étudiant.es. Ils ont échoué à empêcher la conférence de se tenir. Ils ont juste réussi à écourter le débat. Des étudiant.es sont sorti.es en larmes. Des étudiants juifs ont tenu à témoigner de leur dégoût devant le comportement des vociférateurs.
Depuis un an et demi, un génocide se déroule sous nos yeux. Personne ne peut dire « nous ne savions pas ». Le nombre de journalistes de Gaza tués par l’occupant est supérieur au nombre de journalistes tués pendant les deux guerres mondiales. Nétanyahou veut étouffer toutes les voix dénonçant ses crimes. Trump veut étouffer tous les lieux où l’on pense et réfléchit. Les médias dominants et le gros de la classe politique en France reprennent la parole des génocidaires et essaient de criminaliser le soutien au peuple palestinien. Nous les laisserons pas faire.
Pour le commando sioniste qui est entré à l’ENS, c’est la voix juive de l’UJFP qu’il faut faire taire. Dès sa création, l’UJFP a eu pour mot d’ordre « pas de crimes en notre nom ». Le soutien aux droits du peuple palestinien (et en particulier le soutien à Gaza) se fait au nom des valeurs universelles que le sionisme essaie de détruire. L’UJFP défend la la liberté, l’égalité des droits, la justice. Elle se réclame de la mémoire de celles et ceux qui ont combattu le fascisme.
En soutenant le génocide en cours, en essayant de bâillonner les autres voix juives, le commando sioniste de Lyon n’a pas seulement un comportement criminel vis-à-vis des Palestiniens qui meurent. Il met aussi les Juifs en danger en essayant de les forcer à être complices. Nous ne les laisserons pas faire.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 17 avril 2025
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