Avec le putsch au Niger, Macron visé par les oppositions sur sa politique en Afrique

Par Anthony Berthelier
Aug 1, 2023

Défait domino. La France assiste impuissante au coup d’État militaire au Niger, qui renverse l’un de ses derniers alliés au Sahel, le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum. Après avoir tapé du poing sur la table, et suspendu toute aide économique à destination du Pays, la Diplomatie française fait savoir ce mardi 1er août qu’elle allait évacuer en urgence ses ressortissants.
Il faut dire que le contexte est éruptif dans ce pays aux 20 millions d’habitants, l’un des plus pauvres du monde, et dernière pièce de la stratégie antidjihadiste de la France dans la région. Dimanche, quelques jours après la mise en branle des militaires factieux, plusieurs milliers de personnes se sont réunies devant l’ambassade de France, avant que la junte ne désigne l’Hexagone comme adversaire tout trouvé.
Dans ce contexte, la situation au Niger, à l’heure où la rhétorique anti-France des putschistes ressemble fortement à celle affichée il y a quelques mois au Mali et au Burkina Faso, s’invite dans le débat politique français. Plusieurs voix s’élèvent effectivement pour critiquer la politique africaine d’Emmanuel Macron, ou pour demander des comptes à l’exécutif sur sa stratégie.
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Question écrite : Situation politique au Niger

May 29, 2018

M. Jean-Luc Mélenchon attire l’attention de M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur la situation politique au Niger. À Niamey le 23 décembre 2017 le Président Macron, devant le président du Niger Mahamadou Issoufou, déclarait dans son intervention : « La démocratie c’est vous et je veux ici le dire très clairement devant la presse nigérienne et la presse française qui m’a accompagné. Vous êtes un exemple. » Or depuis maintenant plusieurs mois une violente répression s’abat sur les défenseurs des droits de l’Homme et l’opposition nigérienne.
Le 23 mars 2018, suite à une manifestation pacifique organisée par le mouvement citoyen Centre de concertation et d’actions citoyennes (CCAC) rassemblant plusieurs organisations ainsi que des partis politiques de l’opposition, 23 personnes ont été arrêtées, certaines aux sièges des organisations de la société civile, et d’autres au cours de la manifestation. Parmi les personnes arrêtées, figurent Ali Idrissa, coordinateur du Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (ROTAB), Moussa Tchangari, secrétaire général de l’association Alternative espaces citoyens, et Nouhou Mahamadou Arzika, président du Mouvement pour la promotion de la citoyenneté responsable (MPCR). Ces personnalités de la société civile ont été arrêtées aux sièges de leurs associations. L’avocat Lirwana Abdourahamane a aussi été arrêté à sa sortie de la télévision privée « Labari » alors qu’il y était l’invité du journal télévisé. Le 15 avril 2018, Maikoul Zodi, coordonnateur de Tournons la page, Ibrahim Diori de l’association Alternative espace citoyen (AEC) et Abdourahamane Idé Hassane de la Jeunesse pour une nouvelle mentalité (JENOME) ont été arrêtés. Ils sont inculpés pour « organisation et participation à une manifestation interdite » et pour « dégradation de biens publics ».
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