On raconte un peu tout et n’importe quoi sur les réseaux Gladio – l’Histoire étant comme souvent bien plus moche que ce que sait le Français moyen, mais moins que ne le fantasment les plus craintifs…
Il s’agit en fait plus précisément des cellules stay-behind (littéralement : restés derrière), qui étaient des réseaux clandestins coordonnés par l’OTAN. Implantées dans seize pays d’Europe de l’Ouest, ces cellules visaient à combattre une éventuelle occupation par le bloc de l’Est, se tenant prêtes à être activées en cas d’invasion par les forces du Pacte de Varsovie. La plus célèbre de ces cellules, et la première à avoir fait l’objet de révélations, est le réseau italien, nommé Gladio.
L’existence de ces cellules n’est révélée au grand public par les médias qu’en 1990.
Je vous propose pour commencer une petite série ce reportage d’Emmanuel Amara passé sur France 5en 2011 “1950-1990 Le scandale des armées secrètes de l’OTAN” :
“Alors que l’Europe est progressivement scindée en deux blocs à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Américains et les Britanniques mettent en place des armées secrètes, des réseaux appelés «Stay Behind», destinés à réagir en cas d’invasion soviétique. Mais alors même qu’une attaque russe devient improbable, ces réseaux ne seront jamais démantelés. Ils sont même à l’origine d’actes de terrorisme et responsables de la mort d’innocents civils. A chaque fois que la gauche menaçait d’accéder au pouvoir, ils ont usé de la force et sont intervenus dans les processus démocratiques nationaux. Parfois, ils ont été protégés par les forces de police et les services de sécurité pour préserver leur capacité de combat.”