Thursday, 21 November , 2024

Un général candidat à la présidentielle : et qu’en pensent les militaires ?

Par Vladimir de Gmeline
Publié le

Que pensent les militaires, muets par obligation, des candidatures de généraux à la présidence de la République, et plus particulièrement de celle, non déclarée par l’intéressé mais fortement sollicitée par les médias, du général Pierre de Villiers ? Les soldats interrogés par “Marianne” affichent un certain scepticisme.

C’est un des drames de la disparition du service militaire. La fascination des civils, et notamment de certains journalistes, pour les généraux. Un général, forcément, c’est un gars bien, l’œil fixé sur l’horizon dans la mitraille, écrivant dans un carnet à la lueur d’une bougie dans le froid de sa casemate. Ses pensées sont nobles ; ses objectifs, élevés ; son sens du sacrifice, suprême. Honneur, fidélité, respect, tradition, autorité. « Le monde civil fantasme l’armée, parée de toutes les vertus » traduit Antoine*, passé par Saint-Cyr et désormais civil après avoir servi plusieurs années dans l’infanterie, toujours très au fait des affaires du milieu. Avec leurs petits yeux naïfs et leurs questions enamourées, quasi liquides sur les plateaux et dans les studios, les intervieweurs bombardent l’« homme providentiel », qui n’en demandait pas tant, de « mais alors, ce livre, c’est un programme, non ? Dites-le nous ! »« Vous êtes un homme d’honneur, l’engagement, pour vous, ça veut dire quelque chose ! »… Certes, mais il n’est plutôt pas candidat, répond pour l’instant le glorieux guerrier. En tout cas, les livres du général de Villiers se vendent comme des fusils-mitrailleurs au Texas, et ça, ça fait plaisir à son éditeur.

Si la fascination des médias et de certains groupes sur les réseaux sociaux est établie, qu’en est-il des militaires eux-mêmes ? Tenus à un devoir de réserve, ce sont ceux que l’on n’entend pas qu’on aimerait vraiment entendre. Un général qui se lance en politique, c’est bien ? Ceux qui se sont déclarés pour la présidentielle ces dernières années, les inconnus Piquemal, Tauzin, Martinez ? Et plus particulièrement Pierre de Villiers ? Du « off », rien que du « off », bien sûr. Mais du « off » qui fait mal.

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