TRIBUNE. “Les incendies en Amazonie ne sont pas de simples feux, c’est l’œuvre du capitalisme”, dénonce le Grand conseil coutumier des peuples amérindiens

Dans une tribune publiée sur franceinfo, l’organisme qui représente et défend les intérêts des peuples amérindien et bushinengé de Guyane met notamment en cause l’extractivisme.

Le feu “n’est pas le seul danger qui menace ou qui détruit l’Amazonie”, affirme le Grand Conseil coutumier des peuples amérindien et bushinengé, qui a la responsabilité de représenter et de défendre les intérêts des peuples amérindien et bushinengé de Guyane, dans une tribune publiée sur franceinfo.fr. Alors que des incendies ravagent l’Amazonie, il met en cause “l’extractivisme” et appelle la France à ratifier la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail (OIT), relative aux peuples indigènes et tribaux, afin de reconnaître véritablement le droit des peuples autochtones. “L’Amazonie est vivante et elle est en train de mourir, par l’action de l’homme”, conclut cette tribune.


Depuis plusieurs semaines les regards du monde entier sont tournés vers la forêt amazonienne. Cependant, il est souvent vite oublié, volontairement ou pas, que cette forêt est habitée, et gérée raisonnablement par les peuples autochtones depuis des millénaires. Le lien fraternel qui nous lie entre peuples autochtones d’Amazonie transcende les frontières administratives.

Depuis la Guyane, nous observons avec une grande tristesse les incendies qui ravagent notre forêt dans les différents pays. L’Amazonie est le territoire ancestral des peuples Amérindiens. L’Amazonie a servi de refuge au moment de la rébellion face au système esclavagiste.

La forêt est bien plus qu’un ensemble d’arbres et d’animaux. Nous y avons, nous peuples Amérindiens et Bushinengé, un attachement particulier au niveau culturel, spirituel, économique, etc.

Quand nous voyons les flammes, c’est tout cela qui brûle et c’est ce qui crée cette profonde compassion et solidarité avec les peuples et les communautés qui font directement face à ce drame.

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Le président brésilien Jair Bolsonaro a déclaré le 12 avril 1998 : “Quel dommage que la cavalerie brésilienne ne soit pas montrée aussi efficace que les Américains. Eux, ils ont exterminé leurs Indiens”. Il est évident que ce personnage profondément raciste a une grande part de responsabilité, néanmoins le Grand Conseil coutumier refuse de céder à la facilité et de personnifier le véritable problème qui est politique et économique et qui est soutenu par la majorité des dirigeants au niveau mondial.

Ce ne sont pas de simples feux, c’est l’œuvre du capitalisme.

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