«Statut Spécial pour Touba» et libération de Guy Marius SAGNA: Barthélémy Diaz Jette les masques!

Par Ibrahima SENE PIT/SENEGAL
Dakar le 15 Février 2020

En effet, en revendiquant un «  statut spécial » pour Touba, à la place de la Ville de Dakar, pour ce qui est du mode de désignation du Maire, Barthélémy Diaz montre qu’il ignore qu’en la matière, Touba jouit déjà d’un «  Statut spécial ».

C’est ainsi que Touba est l’unique collectivité territoriale où les membres du Conseil Municipal et le Maire sont désignés sur une liste unique de candidats choisie par la hiérarchie mouride, et validée par les électeurs de la Commune au moment des élections locales.

Ce  mode d’élection du Maire et ses Conseillers municipaux n’est prévu par aucune disposition du « Code Général des Collectivités Territoriales », mais  il est le résultat d’un «  compromis historique »  entre l’Etat et la Citée religieuse de Touba, qui est bâtie sur une propriété privée détenue par le Khalife Général.

C’est ce même «  Statut spécial » qui a fait que la  « Loi sur la Parité genre » dans l’établissement de liste de candidats par la hiérarchie mouride, n’a pas été tenue en compte, et n’a pas été invalidée pour cela, contrairement aux dispositions pertinentes du Code électoral en la matière.

Aucune autre collectivité territoriale dans notre pays ne dispose d’un tel  «  Statut » conféré exclusivement à Touba.

Ce faisant, Barthélémy s’avère être un ignorant qui ignore qu’il  l’est, et c’est ce qui fait de lui un « danger public » !

Il ne s’est même pas rendu compte, que le «  Statut spécial » brandi pour Dakar, n’est que la conséquence de l’instauration de l’élection du Maire au suffrage universel direct, proposée par la Commission Politique du Dialogue National, pour des besoins de constitution de «  fiefs personnels » de politiciens qui n’ont aucune considération vis-à-vis  des intérêts supérieurs de notre Nation.

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Rappelons que le « fief » est une conception d’appropriation féodale de localité, qui, chez nous,  est apparenté historiquement aux « Lamanats »  dont le Chef, appelé «  Lamane » ou «  Seigneur de la Terre », dispose d’un pouvoir absolu sur sa localité !

C’est ce retour aux vestiges de notre passé féodal sous le colonialisme, qui est le rêve qui habite les promoteurs de l’élection du Maire au suffrage universel direct !

Ils rêvent  d’être les « maîtres absolus » de leur terroir, qu’ils cherchent à réaliser avec leur élection au suffrage universel direct.

Cela  est une « incongruité » qui risque de générer une « monstruosité institutionnelle », avec l’avènement, au plan national, de grave conflits de légitimité entre d’une part, les Maires et les Présidents des Conseils Départementaux, entre eux d’abord, et, ensuite, entre eux et les Sous- Préfets et Préfets, mais surtout,  entre le Président de la République et le Maire de Dakar qui fait figure en même temps de Président de Département.

Cette « monstruosité institutionnelle », le cas échéant, va saper l’intégrité de notre territoire en suscitant des velléités d’autonomie, voire d’indépendance, vis-à-vis de l’Etat du Sénégal, de même qu’elle va porter atteinte à la cohésion nationale et à notre convivialité légendaire.

C’est à cela aussi que l’on assiste, lorsque Barthélémy Diaz fait  appel à  l’Eglise  pour  intervenir pour la libération de Guy Marius Sagna, du seul fait   qu’il  est un «  chrétien », en se référant aux  interventions des Khalifes généraux de  deux confréries religieuses musulmanes en faveur de Karim Wade et de  Khalifa Sall, par ce qu’ils sont respectivement «  mouride »  et «  tijane » !

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Cette tentative d’instrumentalisation des convictions chrétiennes d’une partie de notre population à des fins politiques, est une arme fatale brandie contre  notre pays, qu’aucun républicain et démocrate de notre pays ne devrait laisser prospérer.

En effet, aucune pression de lobbies ethniques, religieux, politiques, ou financiers, n’a pu jusqu’ici, soustraire un citoyen présumé coupable, des mains de notre justice qui a su gérer avec sérénité les dossiers judiciaires socialement très sensibles, et les mener jusqu’au bout en disant le droit.

C’est pour cela, au lieu d’encourager des interventions pour « tordre la main » de notre justice, il est un devoir citoyen de la soutenir face aux lobbies, et de l’encourager à mettre fin aux  « détentions préventives de longue durée », sans, pour autant,  tomber dans le piège  d’une «justice expéditive »,  qui donnerait prétexte à de mauvais perdants pour l’accuser  d’être instrumentalisée pour casser des gens qui gênent.

Un tel soutien à notre justice est d’autant plus nécessaire,  que Barthélémy Diaz est toujours sous procédure judiciaire pour le meurtre de Ndiaga Diouf.

C’est donc à croire que son appel à l’Eglise pour libérer Guy Marius Sagna, n’est que le prélude à son appel futur à cette même Eglise, puisqu’il est «  chrétien »,  et aux Autorités américaines, puisqu’il a «  leur nationalité », pour faire pression sur notre justice pour que le droit ne soit pas dit dans l’assassinat de Ndiaga  Ndiouf.

Ce qui serait inacceptable et fatal pour notre pays !

La consolidation de notre Etat républicain  et démocratique sur des bases solides de l’Etat de Droit, contre les interventions de toutes sortes de lobbies, est le seul moyen à notre disposition, pour  préserver l’intégrité de notre territoire, la stabilité du pays,  la cohésion et la convivialité de notre peuple.

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Ne laissons pas des politiciens pour leurs intérêts personnels, et des aventuriers, sous couvert « d’activistes citoyens »,  mettre en danger les acquis de notre peuple !