11 décembre 2020
Salaire moyen:
la presse (Skaï, ERT, in.gr) relève que selon les dernières données de l’Eurostat, le salaire moyen en Grèce a été réduit de 7% en 2020. La Grèce se situe à la quatrième place parmi les pays de l’UE ayant enregistré la plus grande baisse du salaire moyen, derrière Chypre, Croatie et Slovaquie
Sommet européen / Turquie: sous des titres comme «les sanctions contre la Turquie sont de nouveau reportées» (Skaï, ethnos.gr), «Nouveau délai de grâce pour la Turquie» (Ta Nea), «L’Europe attend Biden pour imposer des sanctions contre la Turquie»(Kathimerini), la presse relève qu’après des «négociations marathon» qui ont duré toute la nuit, les dirigeants européens ont finalement décidé de reporter au Sommet européen de mars 2021 les éventuelles sanctions contre la Turquie, adoptant la «ligne plus souple» promue par l’Allemagne, et soutenue par l’Italie, l’Espagne et la Hongrie. La presse souligne, en outre, que la demande grecque sur un embargo européen sur les armes à la Turquie a été rejetée. Kathimerini souligne que «le texte final, bien qu’amélioré par rapport au projet initial, est loin de correspondre à une réponse solide que voulait Athènes». Selon le journal, «le Président français, Emmanuel Macron, semble avoir été convaincu par les arguments de la chancelière allemande, Angela Merkel, selon lesquels la nouvelle administration américaine qui prendra le relais le 20 janvier conduirait à une politique plus modérée de la part de la Turquie». De plus, «malgré la frustration croissante à Paris face à la politique et la rhétorique du Président turc, Recep Tayyip Erdogan, le Président français partage les inquiétudes de Berlin selon lesquelles, une confrontation avec la Turquie pourrait la pousser un peu plus dans les bras de la Russie et de la Chine», ajoute le journal. Pour sa part Open TV estime qu’Emmanuel Macron a finalement «cédé aux pressions allemandes», afin de ne pas «perturber le couple franco-allemand». Ta Nea qualifie les mesures décidées de «caresses» vis-à-vis de la Turquie, en notant qu’ «en adoptant la position allemande», le Sommet a décidé des «sanctions souples», «sans impact particulier sur la Turquie», et «reporté la question au Sommet du mois de mars». ethnos.gr souligne pour sa part que le texte final des conclusions «crée les conditions pour l’adoption de futures sanctions contre la Turquie mais n’adopte pas pleinement les positions grecques». Plus critique Avghi souligne: «Kyriakos Mitsotakis revient du Sommet les mains vides, puisque les dirigeants de l’UE ont de nouveau ignoré la Grèce et décidé que ce n’était pas le moment pour imposer des sanctions contre la Turquie».
Des sources gouvernementales grecques ont souligné après le Sommet: «L’Europe fait un pas à la fois.C’est ce qu’elle a fait au Cours du Sommet. Un nouveau pas qui constitue un avertissement strict à la Turquie pour qu’elle change de comportement». Les mêmes sources qualifient de positifs les points suivants:- «le Conseil européen a décidé des sanctions contre la Turquie en élargissant la liste de personnes et entités impliquées dans les forages illégaux en Méditerranée orientale»;-«en même temps il a donné mandat au chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell de faire un rapport au plus tard en mars 2021 sur l’ensemble des relations, politiques, économiques et commerciales, entre la Turquie et l’UE, qui comprendra tous les outils et options de l’UE y compris l’extension de la portée des sanctions contre la Turquie»;- «enfin, il condamne de façon claire et absolue le comportement provocateur et agressif de la Turquie vis-à-vis de l’UE et de ses pays-membres en Méditerranée orientale et invite la Turquie à faire preuve de cohérence et de continuité dans le sens de la désescalade après le départ d’Oruc Reis, afin de rendre possible la reprise des contacts exploratoires et pose comme condition pour la reprise des pourparlers l’abstention d’activités illégales, ce qui constitue la position grecque», concluent les sources gouvernementales grecques (Skaï, ERT, tanea.gr, kathimerini.gr).
Réactions des partis
Dans une interview accordée à la chaı̂ne de télévision Antenna, le chef de l’opposition, Alexis Tsipras a décrit les conclusions du Sommet comme une «défaite diplomatique de la Grèce» en critiquant vivement le gouvernement grec mais aussi l’UE qui «ne s’est pas hissée à la hauteur des circonstances». «Avec l’approbation de l’UE, Oruc Reis pourra se balader en Méditerranée orientale jusqu’au mois de mars», a-t-il souligné. Dans le même esprit, dans un communiqué SYRIZA reproche au Premier ministre «d’être incapable de protéger les droits souverains de la Grèce», et critique «la faiblesse de l’UE de protéger ses pays-membres» (in.gr). Pour sa part le secrétaire général du Parti communiste (KKE), Dimitris Koutsoumbas, souligne dans un communiqué: «les masques sont tombés pour le gouvernement et l’UE et tous ceux qui présentent de telles alliances comme garants de la paix et des droits souverains de la Grèce et Chypre. En réalité ce qui intéresse à la fois l’UE, les Etats-Unis et l’OTAN, est la sauvegarde des relations économiques et militaires avec la Turquie et son maintien dans le camps euro- atlantique», conclut-il (in.gr).