Nouveau scandale chez LREM, le co-rapporteur du texte sur la réforme des retraites est assis sur près de 13 800 actions d’AXA, grand groupe d’assurance qui propose des plans d’épargne retraite. Ces titres représentent un conflit d’intérêt clair, dénoncé à l’assemblée par une députée LFI.
Ju Angio
26 février
Jacques Maire, co-rapporteur du très contesté texte de réforme sur les retraites, détient près de 360 000 euros d’actions du groupe AXA, assureur français, dont les plans d’épargne retraite bénéficieraient grandement de l’actuelle réforme comme le souligne Mathilde Panot, députée LFI « le célèbre assureur qui se réjouit de la réforme des retraites de votre gouvernement ». En effet, cette réforme vise à détruire le système de retraite par répartition, et ouvrirait la porte aux plans de retraite privée, par capitalisation, dont AXA est l’un des promoteurs.
Ce patrimoine n’était pas secret puisqu’il l’avait déclaré à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique en septembre 2018, mais il pose aujourd’hui question dans l’hémicycle puisque Jacques Maire est au coeur de la réforme sur les retraites et de la moindre modification ou amendement qui peut lui être apposée. Ce porte-feuille d’actions, le co-rapporteur l’aurait constitué lors de ses 10 ans passés au service d’AXA jusqu’en 2012, un lien qui remonte loin et une connaissance du milieu plus profonde que ce qu’il ne veut le laisser paraître. Dans un premier temps l’équipe du député a déclaré à Checknews le 21 février qu’il avait vendu ses actions, tentant de minimiser le conflit d’intérêt. Jacques Maire les contredit lui même le 24 février en affirmant qu’il les détient toujours.
Alors que Jean-Paul Delevoye avait menti sur sa déclaration de patrimoine, dissimulant ses implications dans des organismes privés, notamment des compagnies d’assurance, Jacques Maire, lui, assume cette proximité. Il assure que ces actions ne sont pas mises à profit mais sont simplement « un produit d’épargne classique ». Mais peu importe l’utilisation qui est faite de ces actions : Jacques Maire est engagé auprès d’un assureur privé, et l’a été pendant 10 ans, alors même qu’il est en charge de mener une réforme qui profitera majoritairement à ces organismes, le conflit d’intérêt est évident.
Pour se défendre face à ce scandale, le député a lui-même saisi la déontologue de l’assemblée nationale. Cette saisine, est une mesure de défense d’urgence qui compte sur la complaisance de cette déontologue vis a vis de son patrimoine afin de sortir renforcé et légitimé de cette polémique. Quelle que soit la réponse de la déontologue, il est très clair que ces 360 000 euros d’actions sont une preuve de qui est, et qui défend la clique à Macron : Banquiers, assurances, fonds de pension à la blackrock, grands industriels, etc..
Alors que le gouvernement est dans une position de faiblesse, avec la démission de nombreux ministres, les scandales à répétition et les difficultés à s’imposer aux municipales , la polémique autour de la proximité entre Jacques Maire et AXA constitue un nouvel élément qui pourrait approfondir la crise de la majorité.