Le ministre grec de la Politique migratoire Yannis Mouzalas a dénoncé mardi “l’hypocrisie” de l’Europe, qui refuse de partager le fardeau des centaines de mineurs non accompagnés qui vivent dans le camp sordide de Moria sur l’île de Lesbos en mer Egée.
“A Moria, nous avons des problèmes avec les réfugiés mineurs non accompagnés. Nous demandons à l’Europe d’en prendre certains, mais elle n’en prend pas”, a déploré Yannis Mouzalas lors d’un entretien accordé lundi soir à l’Agence de presse grecque Ana (semi-officielle).
Le nombre de mineurs non accompagnés à Moria est de 250, selon une source ministérielle. A ces 250 mineurs il faut ajouter 68 autres qui sont accompagnés par des proches.
Lundi, à l’occasion des fêtes de Noël, le ministre a visité le camp de Moria, critiqué par de nombreux médias grecs et étrangers pour ses conditions d’accueil misérables.
Moria, le plus surpeuplé des cinq camps des îles de la mer Egée, accueille plus de 5.000 réfugiés alors que sa capacité n’est que de 2.300 places.
“Il faut que l’Europe arrête son hypocrisie (…) C’est facile de jouer le rôle de l’accusateur (…) Ce qui est difficile, c’est de faire face aux réfugiés et aux migrants sans être en conflit avec les intérêts des sociétés locales et c’est cela qu’il faut qu’on fasse”, a-t-il souligné.
Le froid et la pluie ont détérioré ces derniers mois la situation à Moria, où des certains vivent encore dans des tentes, mais M. Mouzalas a assuré que des conteneurs supplémentaires seraient installés prochainement pour y transférer tous ceux qui sont encore dans des tentes.
La situation à Moria a récemment été jugée “préoccupante” par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
“Des familles, des nourrissons, des handicapés vivent dans des tentes non chauffées”, a récemment relevé son représentant Boris Cheshirkov, exprimant également son inquiétude concernant des “tensions” entre résidents.
L’année dernière, le froid avait causé la mort de trois résidents de Moria.