Réchauffement climatique : Lagos et Alexandrie risquent d’être submergées avant la fin du siècle

Les villes de Lagos et d’Alexandrie, centres névralgiques des économies du Nigeria et de l’Egypte, sont en première ligne des risques de submersion en Afrique.

Capitale économique du Nigeria, Lagos est très menacée par l’élévation du niveau de l’océan. Comme la ville égyptienne d’Alexandrie, elle se situe à moins d’un mètre au-dessus du niveau de la mer. Sous les coups de boutoir des vagues de l’océan Atlantique ou de la Méditerranée, ces grandes villes côtières vont avoir du mal à maintenir leurs activités humaines et économiques.

Une partie de Lagos, plus peuplée des villes d’Afrique, pourrait même disparaître avant la fin du siècle. Toute la région côtière du golfe de Guinée est concernée. Au Togo, le littoral est rongé par l’océan et perd dix mètres par an. “Si rien n’est fait, nous aurons une perte de plus de 30% de nos terres agricoles en front de mer, les infrastructures côtières subiront aussi ces effets négatifs“, affirme le directeur du programme du développement durable du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), le Dr Selly Camara.

Alexandrie également sous la menace des eaux

La montée des eaux affecte également Alexandrie. La grande ville égyptienne sur la Méditerranée abrite le principal port du pays et un grand centre industriel. Lagos et Alexandrie, situées sur les côtes, connaissent déjà des inondations massives. Seules des actions rapides, comme l’édification de digues, peuvent en atténuer les conséquences. A condition d’investir “des dizaines de milliards de dollars par an”, affirme le dernier rapport du Giec.

La montée du niveau des mers est une des conséquences directes de la fonte des glaciers terrestres et de la banquise, sans oublier la dilatation de l’eau sous l’effet de la chaleur. Le niveau des océans a augmenté 2,5 fois plus vite au début du XXIe siècle qu’au XXe et va continuer de s’accroître, selon le Giec.

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Le réchauffement climatique, c’est également plus de cyclones (fréquence multipliée par 30) et 150 millions de personnes menacées de déplacement. Sans parler des énormes dégâts causés par les inondations.

Plus de cyclones et d’inondations

Même si l’accord de Paris est respecté par tous les pays signataires, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui, les scientifiques affirment que l’eau montera d’environ un mètre d’ici la fin du siècle. Et plus encore si on échoue à prendre des mesures drastiques.

Même dans un monde à +2°C, de nombreuses mégapoles et petites îles devraient être frappées d’ici 2050, au moins une fois par an, par un événement extrême qui ne se produisait jusqu’alors que tous les cent ans. Plusieurs grandes villes dans le monde situées le long des deltas et des côtes sont concernées. C’est le cas pour New York, Shanghaï, Karachi, Calcutta, Dacca, Jakarta, Manille, La Nouvelle-Orléans… Toutes ces villes encourent de graves dangers causés par des vagues de submersion.

Si les pays les plus riches pourront financer des plans de protection, les pays africains plus démunis, risquent de multiplier les risques. “Nous devrions également envisager d’investir dans des logements abordables, des écoles ou encore des hôpitaux à l’intérieur des terres, plutôt que de gaspiller de l’argent dans des infrastructures côtières coûteuses, comme les digues“, affirment les experts du Giec.

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