Le danger Le Pen a été écarté. L’heure de la reconstruction d’une gauche rose-rouge-verte a sonné. Elle se fera dans l’opposition à la majorité présidentielle macroniste.
Plus de 10 millions d’électeurs (34 %) se sont exprimés pour la candidate de l’extrême-droite. C’est trop, beaucoup trop ! Tous ne sont pas des xénophobes, des nostalgiques de l’Algérie française ou des fillonistes déçus. Beaucoup, victimes des politiques libérales, expriment une désespérance et une colère populaire à laquelle la gauche n’a pas su fournir des réponses.
Un Président déjà minoritaire
Avant même sa prise de fonction, ce président suscite plus de rejet que d’adhésion. Déjà au premier tour, ils étaient nombreux ceux qui avaient voté pour le banquier d’affaires pour éviter un duel Fillon-Le Pen. Le score du deuxième tour ne peut, lui non plus, être interprété comme un appui au projet libéral de Macron, car les électeurs de gauche ont massivement voté contre Le Pen ce 7 mai et non pour Macron.
On constate aussi une augmentation du nombre de bulletins blancs, et un accroissement de l’abstention par rapport au 23 avril : de nombreux électeurs de gauche n’ont pas voulu voter Macron pour s’opposer à Le Pen, n’ont pas voulu utiliser le bulletin à son nom de peur qu’il assimile ce vote à un soutien à son programme de droite.
Dans la majorité ou dans l’opposition ?
Manuel Valls fait le choix de rejoindre dirtectement la majorité présidentielle. La direction Cambadelis du PS souhaite la réussite du quinquennat et aimerait bien prendre part aux coalitions dont Emmanuel Macron aura besoin s’il n’a pas de majorité absolue de députés. C’est bien là le désaccord qui traverse aujourd’hui le Parti socialiste. Les citoyens de gauche, voudront savoir s’ils vont voter pour des députés d’opposition ou des députés de la majorité gouvernementale. Le Parti socialiste depuis sa refondation au congrès d’Epinay en 1971 s’est toujours prononcé contre l’alliance avec tout ou partie de la droite. Un soutien à un gouvernement Macron serait une rupture inacceptable pour nombre de militants socialistes.
Rassembler la gauche rose-rouge-verte
Minoritaire dans le pays, Macron aura pourtant à cœur d’obtenir aux élections législatives une majorité parlementaire. Avouons que la division et le sectarisme qui se développent à gauche risquent de lui faciliter la tâche. De plus pour beaucoup d’électeurs de gauche mpossible de voter pour des candidats aux législatives qui ne répondraient pas clairement à cette question : “candidats qui vous réclamez de la gauche, serez-vous ou non dans l’opposition à Emmanuel Macron ?”.
Il faut, partout où cela est encore possible, travailler à des candidatures d’union aux législatives. La Gauche démocratique et sociale (*) est partie prenante de toutes les initiatives qui permettront d’ici les 4 et 11 juin, mais aussi au-delà, d’affirmer le rassemblement d’une gauche rose-rouge-verte d’opposition à la majorité présidentielle macroniste.
(*) La Gauche démocratique et sociale est un réseau de militant-es regroupés au tour de la revue Démocratie&Socialisme da
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