14 Décembre 2018
Que veulent les gilets jaunes ?
Une seule chose, une simple chose : la démocratie.
L’abolition de LA DICTATURE ÉCONOMIQUE.
Non M. le PR, les gilets jaunes ne veulent pas de votre aumône octroyée puis gérée technocratiquement (va-t-elle on non « creuser le déficit » ? sera-t-elle un nouveau bon prétexte pour avancer encore plus d’ajustements structurels ou de CASSE sociale ?)
Les gilets jaunes ne veulent qu’une seule chose.
Cette chose, ce gros mot, dont vous avez soigneusement évité de parler.
Nous voulons LA DÉMOCRATIE.
L’abolition de toutes les institutions dominées par la finalité économique (l’écodicée pour faire aussi savant que vous), l’abolition de la république économique de la caste des technocrates (le grand bunker du néolibéralisme).
La révolte nécessaire des gilets jaunes n’est que la manifestation de ce fait massif que nous ne sommes pas en démocratie.
Le soulèvement attendu des gilets jaunes est l’expression de cette évidence partagée que l’état des choses, qu’il faut bien nommer « république », république économique si l’on veut, que l’état des choses « républicain » n’est pas une démocratie.
La république n’est pas la démocratie.
Les gilets jaunes défilent pour la démocratie ; non pas pour que perdure la république économique bridée, la dictature économique.
Le cri perçant des gilets jaunes a déjà pour effet de FRACTURER le sens commun imposé (et imposé par tous les moyens médiatiques inimaginables – combien de mensonges vipérins ?) l’axiome forcé qu’il y aurait une identité entre république et démocratie, que la république serait la meilleure des démocraties.
NON. Il faut refuser la leçon trop bien apprise.
La république n’est pas la démocratie.
Le mouvement des gilets jaunes est le mouvement de rejet de la république, du refus des institutions républicaines sclérosées, congelées, bridées.
Le mouvement des gilets jaunes est le mouvement de la RÉCLAMATION d’une démocratie, ouverte, sociale et écologique.
Qu’est-ce que la république ?
Que sont les institutions de la république ?
La réponse est simple.
La république est ce château fort féodal, dont l’unique fonction est de défendre et protéger l’ordre économique.
Il y a une constitution économique avant la constitution politique.
Cette constitution économique qui a été rejetée en 2005 et qui est revenue grâce au mensonge, à la ruse et à la violence.
Demandez aux Grecs ce qu’ils pensent de cet ordre économique européen indiscutable (« les élections ne peuvent modifier l’ordre économique européen ») ?
La constitution économique qui organise l’Union Européenne, et l’organise comme Communauté Économique, cette constitution (les fameux traités) a été imposée par le mensonge, la ruse et, finalement, la force (ou la menace).
Qui ne sait que l’Union Européenne et ses institutions de promotion du libre-échange économique, qui ne sait que cette Communauté Économique est tout (une technocratie ? un despotisme éclairé ? une théocratie économique ?) sauf une démocratie !
Et pour déployer la démocratie en France, les gilets jaunes veulent une pleine démocratie en Europe.
D’abord l’annulation de tous les traités (constitutionnels) qui ont été imposés au mépris de la volonté commune (démontrée par référendum).
Il faut simplement effacer ces traités qui ont sauté au-dessus des référendums, référendums contre l’Union Économique néolibérale.
Vouloir la pleine démocratie implique, exige de refuser « l’autonomie de l’économie ».
Vouloir la démocratie implique de briser le diktat néolibéral et la dictature économique, tout ce qui cherche à placer l’économie hors de l’atteinte de la délibération démocratique.
Dissoudre toutes les instances « indépendantes ».
Comme la Banque Centrale Européenne.
Ou comme tous ces comités économiques secrets.
Abolir le noyau de cette constitution économique : la liberté de circulation des capitaux.
Cette essence de la concurrence qu’il faut annihiler.
Refuser la concurrence.
Bloquer tous les camions ! Bloquer la circulation des camions (qui POLLUENT).
Abolir la circulation sans entrave, voilà bien un geste écologique prioritaire !
Puis commencer à destituer l’économie : cette destitution étant un préalable nécessaire à tout futur démocratique.
Remettre les entreprises, les conglomérats ou les corporations, les multinationales et toutes les législations privées (verrou de Bercy, tribunaux arbitraux, tribunaux de commerce, etc.) à leur place subordonnée.
La politique ne se fait pas à la corbeille !
Fin des lobbies et des agences de notation !
Et ce n’est pas l’intendance qui doit diriger le débat démocratique !
Fin des agents comptables ! Ou de la caste de Bercy !
Et la démocratisation des entreprises, des organisations économiques et des comités économiques passe par l’abolition de la constitution économique européenne (la dénonciation de tous les traités de constitution de la Communauté Économique).
Pour établir la Justice fiscale.
Expulser le Luxembourg et ses Junkers et tous les paradis fiscaux, monégasques ou maltais, irlandais ou amazoniens !
Que veulent les gilets jaunes ?
Démocratiser l’Europe.
Instaurer une démocratie sociale en Europe.
Contre la concurrence.
Contre tout ajustement structurel (ce monstre néolibéral).
La constitution de la république française n’est qu’une constitution secondaire et subordonnée.
Instituée pour protéger les politiques économiques néolibérales (européennes) de l’ajustement structurel (dont l’objectif est de CASSER toutes les formes de vie protégées ou non économiques – pour une économicisation universelle).
La constitution de la république française est la grande caserne des gardiens armés de la constitution économique européenne – constitution européenne imposée par le mensonge, la ruse et la violence.
La constitution de la république française est l’armurerie des milices républicaines, des technocrates (de Troïka) au service exclusif de l’Union Économique.
Les gilets jaunes refusent « le cap unique » de l’Europe comme grand marché de concurrence ou comme zone de libre-échange.
Refusent le néolibéralisme constitutionnel européen qui suinte, dégouline, RUISSELLE dans la constitution de la république française en la transformant en une simple réserve de forces policières pour ARRÊTER la démocratie.
La constitution de la république française n’est que le château fort d’une baronnie militante de l’Union Économique.
Démocratiser la France implique de démocratiser l’Europe (ou de la quitter).
Démocratiser l’Union Économique impose d’abolir toutes les RÈGLES qui posent l’économie comme une substance divine intouchable (et que l’on ne doit même pas regarder).
Démocratiser la république française, subordonnée à l’Union Économique néolibérale, impose de changer de constitution (et de changer d’Europe ou de l’abandonner).
Changer de constitution, non pas pour une nouvelle république.
Car la république ne peut être une démocratie.
Surtout lorsque cette république (versaillaise) reste subordonnée à un ordre économique transcendant (celui de la Communauté Économique Européenne).
Changer de constitution pour construire une démocratie sociale.
Qui sera une démocratie écologique, puisque non économique.
L’organisation démocratique de la vie digne, hors de l’économicisation, voilà la base de la démocratie écologique.
L’écologie ne peut se déployer que contre l’économie.
L’écologie s’oppose à l’économie.
La vie digne et respectueuse de l’univers implique l’abolition de toute forme d’économicisation, de la vie humaine en particulier.
La démocratie de l’écologie sociale doit organiser sa défense pour disperser, annihiler les CASSEURS, les casseurs meurtriers du néolibéralisme.
Et, encore une fois, le rejet des politiques européennes (politiques transposées partout) d’ajustement structurel (de casse ou de dévastation planifiée) est le préalable pour instaurer une démocratie de l’écologie sociale.
Remettre l’économie DANS l’ordination démocratique impose la dissolution de l’économie.
Abolition de la liberté de circulation des capitaux et des marchandises (bloquer les camions du désastre).
Arrêt des flux incessants de camions, de bateaux, d’avions, de tout ce qui constitue le système sanguin de l’union économique.
Suppression de tous les marchés, à commencer par les plateformes des marchés électroniques.
Arrêt de la mise en concurrence des systèmes juridiques, fiscaux ou locaux, etc., abolition de la planification par le marché (et de la construction de nouveaux marchés artificiels, comme celui du carbone).
Que veulent les gilets jaunes ?
Une seule, une simple chose, LA DÉMOCRATIE.
M. le PR nous avons entendu votre silence assourdissant (et si violent).
La Démocratie ne peut s’acheter !
Ni s’octroyer !