«Point de rassemblement et de grogne» pour l’acte 44 des Gilets jaunes, Nantes entre gaz lacrymo et cocktails Molotov

14.09.2019

Des centaines de Gilets jaunes sont venus manifester samedi 14 septembre à Nantes, baptisée «point de rassemblement et de grogne» dès midi. Peu après le départ du cortège, les premiers affrontements se sont produits, la police a eu recours au gaz lacrymogène. Le cortège s’est agrandi au fur et à mesure de son tour de ville.

Pour ce 44e samedi de mobilisation des Gilets jaunes, c’est la ville de Nantes qui a été choisie comme épicentre et «point de rassemblement et de grogne». S’étant ébranlée vers 14h00 à partir de la place Mellinet, la manifestation réunissait quelque 400 personnes au début, indique France 3. Au fur et à mesure que le cortège avançait, le nombre de participants a atteint les 1.800 environ, a précisé la police.

Les premiers heurts entre manifestants et forces de l’ordre se sont produits peu après que le cortège, rassemblé initialement pour un pique-nique, s’est mis en route à travers la ville. Les forces de police ont copieusement aspergé les participants de gaz lacrymogène en réponse aux jets de projectiles, ces derniers se protégeant à l’aide de masques, capuches et parapluies.

Pour le directeur de la DDSP, la sécurité publique dans le département, Benoît Desferet, il fallait «s’attendre effectivement à ce qu’on ait une manifestation violente avec la commission d’exactions, de dégradations, la présence de black blocs, de gens qui sont venus non pas pour manifester mais essentiellement pour en découdre et qui nécessitent par conséquent un dispositif d’envergure».

Les tensions se sont poursuivies dans l’après-midi, les rues noyées sous les gaz lacrymogènes. Le dispositif policier était particulièrement imposant, avec plusieurs véhicules blindés positionnés dans le centre.

De nombreux commerces et abribus ont été dégradés, des poubelles et un transformateur incendiés. Au moins deux manifestants ont été blessés, a constaté l’AFP.

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«Justice pour Steve»

Dans le cortège, les manifestants ont scandé «Tout le monde déteste la police», ou «La police mutile, la police assassine» et on pouvait lire sur les pancartes «Justice pour Steve, ni oubli ni pardon».

Différents groupes de Gilets jaunes ont appelé à un rassemblement national à Nantes pour relancer le mouvement près d’un an après ses débuts, dans une ville marquée par la mort de Steve Maia Caniço, cet animateur de 24 ans qui avait disparu le soir de la Fête de la musique après une intervention policière controversée. Son corps a été retrouvé cinq semaines plus tard dans la Loire.

Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a décrété le 13 septembre une première sanction en annonçant la mutation du commissaire divisionnaire chargé de l’intervention. L’Inspection générale de l’administration (IGA) avait estimé dans son rapport que ses décisions avaient «manqué de discernement».

D’autres villes

Des mobilisations sont également programmées ce samedi à Toulouse, Nancy, Lyon, Lens, Bordeaux et dans la capitale.

A Paris, quelque 500 Gilets jaunes ont défilé dans le calme entre la porte de Choisy et le boulevard de Grenelle, près de la Tour Eiffel, où ils se sont dispersés dans l’après-midi. A l’aéroport d’Orly (Val-de-Marne), une centaine de “gilets jaunes” ont manifesté en début d’après-midi contre la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP), qui gère les aéroports d’Orly et Roissy.

A l’aéroport d’Orly (Val-de-Marne), une centaine de Gilets jaunes ont manifesté en début d’après-midi contre la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP), qui gère les aéroports d’Orly et Roissy.

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