Alors que les grands médias présentent Jacques Chirac comme un fervent défenseur de l’écologie, invoquant son discours de 2002 à Johannesburg où il déclarait que « Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas ». Ces paroles sont en réalité en total décalage avec son action au poste de président de la République, où il fût un fervent défenseur des OGM, décida de reprendre les essais nucléaires, et fût responsable des politiques de la « Françafrique » destructrice de l’environnement.
Asha Aless
samedi 28 septembre
Une des promesses au centre de la campagne du candidat de l’UMP pour les présidentielles était la charte de l’environnement. Mais celle-ci ne visait en aucun cas à contraindre les grandes entreprises, véritables responsables de la crise environnementale, à produire en adéquation avec les impératifs écologiques et à payer la crise climatique. Tout comme ses successeurs, on pourrait en fait résumer la politique de Chirac en matière environnementale à l’inaction climatique : notre maison brûle mais ceux qui ont le pouvoir ne font rien, car ils ne veulent pas nuire aux intérêts du patronat français, cette minorité capitaliste qui sont les premiers pollueurs et les dernières victimes des catastrophes environnementales.
D’ailleurs Chirac était un fervent défenseur du nucléaire civil et militaire, et c’est peu après sa première élection en 1995 qu’il décidait de reprendre les essais nucléaires dans l’océan Pacifique après qu’ils aient été stoppés par son prédécesseur. Tout cela pour démontrer que l’Etat français est encore à la pointe dans le domaine des armes nucléaires, encore dans la course mortifère, dans cette danse qui pourrait mener à notre anéantissement, tout cela pour assurer la protection des intérêts du patronat français dans le monde.
Quel objectif morbide et quel résultat destructeur ! Pour les populations du Pacifique, cette politique signifie encore aujourd’hui une génération de cancéreux, de poissons maladifs, et avec eux leur propre habitat à jamais défiguré par l’arme atomique française. Le choc environnemental est impressionnant : une bombe nucléaire au paradis, celui de la barrière de corail et la vie sous marine dans la région, qui ne s’en remettront jamais totalement.
Enfin, la domination de la France sur l’Afrique, Chirac s’en accommode parfaitement. Proche de certains dictateurs africains comme Gnassingbé Eyadéma et son fils au Togo, qu’il félicita après sa prise de pouvoir sur le sang versé des 800 Togolais qui s’opposaient au coup d’Etat, Chirac était un habitué du soutien des élections truquées et des dictateurs, pour peu que ces derniers assurent là encore les intérêts des capitalistes français en Afrique, comme Total ou Areva en passant par Dassaut et Bolloré. Chirac fût donc avant tout un soutien indéfectible de ces gouvernements fantoches qui acceptaient volontiers les entreprises et les déchets français pour les incinérer à l’air libre ou les enfouir sous le sol. Comme à Lagos au Nigeria, où la pollution et les décharges de plusieurs hectares en pleine ville, sans aucun traitement, font 50.000 morts par an selon l’Organisation Mondiale de la Santé.
crédit photo : Georges Bendrihem/AFP