Jean-Paul Delescaut avait été arrêté à la fin octobre après la diffusion d’un tract de soutien aux Palestiniens, trois jours après l’attaque du Hamas contre Israël.
Le tribunal correctionnel de Lille a rendu un verdict dans l’affaire Jean-Paul Delescaut. Le secrétaire général de l’Union départementale CGT du Nord a été condamné, jeudi 18 avril, à un an de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme », a appris Le Parisien. Le syndicaliste, qui a toutefois été relaxé des accusations de provocation publique à la haine ou à la violence, a fait appel de cette condamnation. La réaction de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, sur X a été véhémente, dénonçant un « cap gravissime franchi dans la répression des libertés ». Le député La France insoumise, Ugo Bernalicis, a lui pointé du doigt « un très mauvais signal qui est donné au titre de la liberté d’expression sur ce conflit qui crispe, pour le dire en euphémisant, le monde politico-médiatique ».
Jean-Paul Delescaut était poursuivi pour la diffusion d’un tract pro-Palestine, le 10 octobre dernier, soit trois jours après une attaque du Hamas contre Israël. « Les horreurs de l’occupation illégale se sont accumulées. Depuis samedi (7 octobre, ndlr), elles reçoivent les réponses qu’elles ont provoquées », pouvait-on lire sur ce document collectif publié sous sa responsabilité.
«Une attaque contre le syndicalisme»
Le tract en question a été jugé par le tribunal comme dédiabolisant les auteurs des attaques et inversant les rôles entre victimes et auteurs de terrorisme. La justice a estimé qu’il incitait à « amoindrir la réprobation morale » à l’encontre des terroristes et qu’il pouvait avoir « des conséquences directes » en France. Lors de l’audience du 28 mars, la procureure avait qualifié le tract de « légitimation d’un attentat de masse sous couvert d’une analyse historique », soulignant la gravité de son contenu.
Dans un communiqué, la CGT du Nord a déploré « une attaque d’une grande violence contre le syndicalisme » et a insisté sur le fait que « expliquer n’est pas justifier », affirmant que le syndicat ne cherchait en aucun cas à légitimer des actes terroristes.
Jean-Luc Mélenchon, qui avait estimé que « l’apologie du terrorisme, c’est le soutien inconditionnel du gouvernement aux crimes de guerre à Gaza », s’était lui aussi exprimé sur les réseaux sociaux pour apporter son soutien à l’accusé avant son procès.
Arrestation à 6h du matin de responsables CGT !!!
"Apologie du terrorisme" qui peut le croire ? L'apologie du terrorisme c'est le soutien inconditionnel du gouvernement aux crimes de guerre à Gaza. D'interdictions en criminalisations et violences d’état de toutes sortes, Borne et…— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) October 20, 2023
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