La guerre qui a éclaté en Ukraine en 2014 menace désormais de dégénérer en guerre mondiale entre puissances nucléaires, et les peuples du monde n’ont plus beaucoup de temps pour stopper la spirale mortifère qui risque d’emporter tout notre continent et même toute l’humanité.
Depuis la fin officielle de la guerre froide, depuis la dissolution du Pacte de Varsovie puis de l’URSS et depuis la décision de maintenir malgré cela l’existence de l’OTAN, le nombre de conflits et de bases militaires étrangères dans le monde n’a fait qu’augmenter. La guerre en Ukraine d’abord localisée au Don-bass a dégénéré au cours des trois derniers mois en affrontement direct entre une Ukraine soutenue par les pays de l’OTAN et la Russie, chaque camp étant doté de l’arme nucléaire.
Les guerres à répétition qui ont éclaté de-puis la dissolution du Pacte de Varsovie ont toutes les mêmes causes : le besoin de re-pousser à plus tard les effets de la crise aggra-vée du capitalisme tardif, donc de conquérir des marchés, de lutter contre la baisse tendan-cielle des taux de profit et d’assurer l’augmen-tation des bénéfices des complexes militaro-industriels, quasiment le seul secteur industriel n’avoir pas été délocalisé dans le cadre du capitalisme mondialisé. Le système dominant a ainsi démontré que dans sa course poursuite vers la stagnation, la régression et la folie des-tructrice, il ne reculait devant aucune violence, aucune guerre, aucune manipulation, aucune provocation. Et la victoire du capitalisme en Russie et dans l’ancien camp socialiste a exa-cerbé les tensions internationales, au point où elles menacent désormais la survie de l’huma-nité toute entière.
Les peuples doivent impérativement re-prendre le mot d’ordre lancé en son temps par Henri Barbusse : « Guerre à la guerre ! » pour s’opposer aux forces militaristes. Comme l’avaient souligné les révolutionnaires consé-quent lors de la Première Guerre mondiale, le premier devoir d’un révolutionnaire, d’un anti-impérialiste et d’un antimilitariste pour la défense résolue de la paix mondiale implique d’abord de s’attaquer à l’impérialisme de son propre camp, ce qui, dans notre cas, veut dire lutter contre la politique belliciste de l’impéria-lisme français, contre l’augmentation des dé-penses militaires dans notre pays et dans toute l’UE, contre la machine de marche à la guerre mondiale qu’est l’OTAN. Il convient d’exiger son démantèlement et le retrait immédiat de la France de l’Alliance atlantique et de l’ “armée européenne” arrimée à l’OTAN que promeut Macron. Il faut aussi dénoncer le réarmement massif et rapide de l’Allemagne dans le cadre revendiqué de l’expansion continue vers l’Est de l’Alliance atlantique. D’autant plus que cette organisation est passée officiellement du statut de structure de défense à celle d’intervenant sans plus aucune limite territoriale reconnue, ce qu’on a déjà pu constater en Yougoslavie, en Afghanistan, en Libye et ailleurs. En s’élar-gissant vers l’Est sans rencontrer aucune ré-sistance depuis 1991, l’OTAN a joué un rôle actif dans l’enchaînement des décisions qui ont amené la Russie à prendre la décision drama-tique d’attaquer l’Ukraine en février de cette année.
La misère de masse qui s’installe pas à pas dans nos pays dans la foulée du démantèle-ment des conquêtes sociales obtenues par des luttes menées par les révolutionnaires tout au long du siècle précédent ne peut être combat-tue que dans des conditions de paix et en im-posant donc d’abord de renoncer aux dé-penses militaires qui vont en augmentant dans nos pays, en particulier depuis le début de la guerre Russie-Ukraine. Ce qui veut dire aussi s’opposer aux processus de fascisation qui sont engagés dans tous les pays capitalistes où les conquêtes démocratiques sont de plus en plus rognées comme chez nous, ce qui concerne aussi les anciens pays socialistes qui font souvent office de laboratoire d’expérimen-tation des politiques répressives, et ce que nous constatons dans tout l’ex-URSS, en Rus-sie bien sûr mais aussi dans le pays qu’on nous présente comme notre allié démocra-tique, l’Ukraine où, depuis 2014 et encore plus depuis ces trois derniers mois, on a vu se mul-tiplier disparitions, arrestations, tortures, inter-dictions de partis politiques, censure, assassi-nats, etc. sous prétexte de guerre de « défense Processus dont nos gouvernements sont en grande partie responsables.
Nous appelons donc tous les citoyens, et toutes les organisations concernées par les questions de paix et de développement, à se mobiliser pour imposer la paix et la tenue de négociations impératives visant à arrêter la machine de guerre, à assurer la neutralisation, la dénazification et la démocratisation de l’Ukraine et de tous les pays de l’espace euro-atlantique en proie à une fascisation de plus en plus galopante. Nous appelons à refuser la logique de bloc qui nous a été imposée à nou-veau et nous appelons les forces du travail et de citoyenneté à lancer des actions visant à bloquer partout où elles sont présentes l’envoi d’armes pour nourrir la guerre.
Aujourd’hui, et quelque soit le jugement que nous portons sur les causes de la guerre qui sévit en Ukraine et martyrise sa population comme c’est le cas de toutes les guerres con-nues ou oubliées de part le monde, un front occidental visant la Russie se dessine, de la mer de Barents à la mer Caspienne, prolon-geant dans les faits les fronts déjà ouverts en Asie occidentale où ils visent les pays indépen-dants de la région, l’Iran et aussi la Russie, tandis qu’un autre front est en phase de consti-tution en Asie orientale contre la Chine. Nous nous rapprochons donc partout d’une guerre plus vaste, qui se déroule en Europe et ail-leurs, et qui risque de devenir une guerre nu-cléaire ! La Russie, avec 65 milliards de dollars environ de dépenses militaires, peut-elle faire face à l’alliance Etats-Unis/UE/Israël/Japon/
Australie et leurs supplétifs avec ses budgets militaires pratiquement illimités ? Parce qu’il dispose d’armes nucléaires, le bloc États-Unis/ OTAN/UE pousse vers le basculement nu-cléaire, ce qui pousse donc aussi les dirigeants russes vers un point où ils peuvent penser ne plus avoir d’autre choix que de menacer, voire d’utiliser, l’arme nucléaire, comme l’avaient d’ailleurs fait de leur côté les Etats-Unis lors de la crise des missiles de Cuba dans les années 1960. La menace de guerre nucléaire est donc plus réelle aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été ! La lutte pour la paix et le désarmement rede-vient dès lors la priorité absolue pour toute l’humanité, non seulement pour une raison de développement économique et de progrès so-cial, mais désormais de survie ! La raison doit l’emporter rapidement et c’est le rôle de nos organisations que d’appeler à la constitution d’un vaste front de la paix, de la négociation et du désarmement dépassant toutes les diver-gences secondaires portant sur l’analyse de chaque système politique.
Arrêter la politique des Etats-Unis, de l’OTAN et de l’UE n’est plus seulement un choix idéologique (anticapitalisme, anticolonia-lisme et anti-impérialisme) comme c’est le cas pour nous : c’est désormais une position exis-tentielle visant à la survie de toute l’humanité. Il faut arrêter la marche vers la guerre sans fin des cercles dirigeant nos pays et des institu-tions qu’ils ont mis en place, profitant de la passivité manifestée au cours des dernières décennies de la part de beaucoup de mouve-ments anti-guerre, anti-militaristes et progres-sistes. Il est donc temps de se rassembler beaucoup plus largement par delà nos diffé-rences pour prendre en main notre destin qui est en train de nous échapper.
Comité internationaliste pour la solidarité de classe (CISC)
Rassemblement communiste (RC)
Pôle de Renaissance communiste en France (PRCF)
Association nationale des communistes (ANC)
Parti communiste révolutionnaire de France (PCRF)
Jeunes pour la Renaissance communiste en France (JRCF)
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