Mettre fin à la crise artificielle qui gangrène le secteur de l’Hydraulique urbaine

Par Ibrahima SENE
27 novembre 2019

Le  renouvèlement de la concession de la gestion de l’eau dans les centres urbains du Sénégal,  a occasionné un lourd contentieux  entre la Direction de la SDE, le Ministère en charge de l’hydraulique, et SUEZ.

Ce contentieux  vient d’être judiciairement vidé, par une décision de la Cours Suprême  en faveur de SUEZ.

La Direction de la SDE a perdu tous ses recours administratifs et judiciaires.

La polémique qui s’est longuement installée par voie de presse dans ce contentieux, fut polluée par des soupçons de concussion et de corruption soulevés par des organisations de la société civile, avec le Forum Social Sénégalais comme tête de pont.

L’atmosphère de suspicion que cette polémique avait créée avait malheureusement relégué, au second plan, les véritables enjeux du renouvèlement de la concession qui s’est fait, cette fois, par appel à la concurrence, et non plus par des avenants au profit de la SDE.

Maintenant, les décisions des juridictions sénégalaises sur ce contentieux ont invalidé ces soupçons qui se sont avérés non justifiés pour devoir servir de base pour l’annulation de l’adjudication provisoire de la concession à SUEZ.

Le moment est donc venu de remettre au- devant de la scène, les véritables enjeux qui ont été  longtemps cachés derrière les agissements de la Direction de la SDE et d’activistes politiciens sous couvert du Forum Social Sénégalais.

En effet, il s’agit, dans cette nouvelle concession, de la réduction significative de la part de l’actionnaire stratégique étranger dans le capital  de la nouvelle société à créer.

En effet, cette part actuellement  est de 62,8% à SAUR internationale (actuel ERANOVE), va passer dans la nouvelle société à 45% à SUEZ dans la nouvelle société à créer.

L’Etat qui avait 5% dans le capital de la SDE, va détenir 25% dans la nouvelle Société.

Mais, un  véritable contentieux subsiste dans la répartition des 25% restant entre les travailleurs de la SDE, et  les Actionnaires privés sénégalais qui détenaient  32,2% dans le capital de la SDE.

C’est ce véritable contentieux que les actionnaires privés sénégalais,  à travers leurs activistes politiciens dans la société civiles, ont parvenus à occulter, derrière une prétendue faveur donnée à une entreprise française avec cette nouvelle concession, alors que dans la SDE, une autre entreprise française y a détenu une majorité écrasante.

Ils sont donc parvenus à une prouesse de faire d’une rivalité entre entreprises françaises, un problème entre entrepreneurs nationaux et une entreprise française rivale de leur partenaire dans la SDE.

Ils n’ont pas digéré, comme leur partenaire français dans la SDE, la diminution drastique de leur part dans le capital de la nouvelle société.

Cette manœuvre a aussi été favorisée par le refus du Ministère en charge de l’hydraulique, de répondre favorablement à la requête des travailleurs de la SDE d’augmenter significativement leur part, non pas au détriment des 25% détenus par l’Etat, mais bien  dans les 25% restant, grâce à leur épargne logée dans leur «  fonds  commun de placement » d’où ils peuvent mobiliser suffisamment pour acheter les 10% de ces 25%.

Une telle requête qui va porter  la part des travailleurs à 15% à égalité avec celle des actionnaires privés sénégalais, est non seulement équitable, financièrement faisable, mais elle est  nécessaire pour leur donner une place significative dans le Conseil d’Administration de la nouvelle société, leur permettant de mieux participer au contrôle de la gestion de leur entreprise pour plus de transparence .

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Pour contrer cette revendication aussi pertinente que patriotique, le Ministère en charge de l’Hydraulique n’ a trouvé mieux à faire que de chercher à diviser l’intersyndicale du secteur de l’Hydraulique urbaine, en proposant de donner des parts dans le capital de la nouvelle société  aux travailleurs de la SONES et de l’ONAS, tout en ne concédant qu’une augmentation d’1% sur les 15% demandés par les travailleurs de la SDE.

Le recours aux travailleurs de la SONES et de l’ONAS  pour contrer ceux de la SDE, est totalement incongru.

En effet, voilà des travailleurs d’une autre entreprise à qui l’on propose une part du capital d’une autre, tout en le refusant à ceux qui y travaillent !

Les travailleurs de la SONES et de l’ONAS relèvent d’entreprises publiques dans lesquelles leurs revendications devraient porter sur leur participation significative dans leur Conseil d’Administration ou Conseil de Surveillance, et non dans le capital d’une société privatisée où ils ne travaillent pas.

Cette manœuvre du Ministre chargé de l’Hydraulique urbaine l’a isolé face à la cabale orchestrée contre lui de concussion et de corruption dans la gestion de l’octroi des appels d’offre de la nouvelle concession.

Ce faisant, une grave crise entre l’Etat et les travailleurs de l’ex SDE s’est ainsi installée, et risque de plomber le démarrage de la nouvelle société au détriment des populations.

Le Sénégal peut économiser cette crise sociale en prenant l’exemple de la SONATEL où les travailleurs, sur leur «  fonds commun de placement » ont pu acquérir des actions portant leur part de 5% au début à 8% aujourd’hui, là où l’Etat est à 27% et Orange à 42% !

L’Etat a  donc tout intérêt de revoir sa position envers la requête des travailleurs de l’ex SDE, pour accepter de négocier une hausse  significative de la part des travailleurs dans le capital  la nouvelle société.

Tous solidaires avec les travailleurs de l’ex SDE

Ibrahima SENE PIT/SENEGAL
Dakar le 27 novembre 2019

Déclaration  du Parti SADI ( République du Mali)

Le Parti SADI s’incline tout d’abord devant la mémoire des victimes militaires et civiles dont notre peuple continue encore de porter le deuil, et présente ses condoléances les plus attristées à leurs familles éplorées, à notre armée nationale et à toute la Nation entière.

Ce drame que nous vivons illustre bien  que c’est l’impasse politique dans laquelle se trouve notre pays depuis le lancement du «  Dialogue National Inclusif »,fruit de l’accord politique signé entre le gouvernement du Mali et une partie de l’opposition politique et de la société civile qui tirent leur légitimité des contestations populaires du 5 avril 2019  qui continue d’alimenter la crise sécuritaire dans laquelle notre armée nationale paye un tribut de plus en plus lourd, au point d’effaroucher les familles de plus en plus nombreuses de militaires.

Cette situation ne peut plus durer sans conséquences plus dramatiques encore pour notre peuple et pour les peuples de la sous-région.

En lançant le DNI avec comme objectif politique de rassembler les forces vives de la Nation pour créer les conditions politiques et sociales nécessaires pour tenir un référendum sur la réforme de la Constitution pour la conformer à « l’Accord d’Alger » et à l’accord de défense signé entre les autorités maliennes et françaises, le Président IBK a créé de lui-même, la source de l’impasse politique que vit notre peuple aujourd’hui.

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En effet,  malgré la formation d’un gouvernement de coalition avec une partie de l’opposition,   le déroulement actuel du DNI n’a pas pu jusqu’ici,  réduire le camp des forces opposées à cette révision, au point que le Président IBK s’en est rendu compte de lui-même, pour accepter l’idée d’une « retouche de certaines dispositions de l’Accord d’Alger », suivie du rejet strict de «  toute retouche de ce cet «  Accord », et des pressions  accrues de la France pour le «  respect strict des termes » de celui-ci.

Le Président IBK n’a pas jusqu’ici franchi le seuil des « bonnes intentions », pour prendre l’initiative d’amender les« termes de référence du DNI », dans le sens de sa proposition, pour mettre fin à l’impasse politique qui plombe dangereusement la vie de notre peuple.

Cette situation fragilise davantage le pouvoir central à Bamako face aux parties bénéficiaires et signataires de l’Accord d’Alger et aux pressions de la France, qui use et abuse de ses positions au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour gagner ses membres à ses vues.

Cette position de fermeté de la France pour les réformes constitutionnelles en vue de l’application stricte de « l’Accord d’Alger » et de l’accord de défense, est confortée par les positions stratégiques qu’elle occupe dans les organes dirigeants de la MINUSMA, et au sein de l’Etat – Major des Forces Armées Maliennes.

En effet, un Français, Brigadier général est le chef d‘État-major des forces de la MINUSMA.

Le chef du bureau de la MINUSMA à Kidal est un Français.

Le Directeur général adjoint de la police de la MINUSMA est un Français.

Le Conseiller principal de la sécurité de la MINUSMA est un Français.

Le premier responsable de la MINUSMA au Mali, le tchadien Annadif, est de nationalité française.

En plus de tout cela, c’est un officier français qui est nommé par IBK, Conseiller à l’État-major général des FAMA, là où tous les plans d’opération des Famas contre les forces dites rebelles, terroristes et djihadistes sont montés confidentiellement !

Ainsi, le rôle prioritaire que s’est assigné la France, c’est de faire jouer à la MINUSMA sa stricte mission d’interposition entre l’Armée Malienne et les forces armées de la CMA, pour faire appliquer strictement « l’Accord d’Alger » qui n’est qu’un « compromis entre les intérêts économiques et stratégiques de celle-ci dans le Nord Mali, et les intérêts sécuritaires de l’Algérie dans ses frontières avec le Mali », que le gouvernement d’IBK fut obligé d’entériner pour sa survie au pouvoir.

Rien donc d’étonnant d’assister, la mort dans l’âme, à la paralysie de notre Armée nationale mise ainsi dans des conditions de sous-équipement, et livrée aux assauts de groupes terroristes.

C’est cette situation qui a fait monter, au sein du peuple, une rancune et une hostilité de plus en plus grandes envers la MINUSMA, qui est forte de plus de 12000 éléments, et envers BARKHAN, forte de 4500 éléments face aux massacres des soldats dans leurs camps, et des populations dans leur vie quotidienne, perpétrés régulièrement par environ 3000 terroristes !

D’où les manifestations récurrentes de populations de plus en plus nombreuses pour exiger le départ de la MINUSMA et de BARKHAN, qui sont considérées comme des forces étrangères incapables d’assurer leur sécurité.

Les positions stratégiques occupées par la France dans les organes de direction de la MINUSMA, fait de celle-ci, une force soumise, au plan opérationnel aux intérêts de la France, alors que celle qu’elle occupe à l’Etat –Major des Famas, lui permet, au plan opérationnel, de veiller sur ses intérêts.

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Donc, ce que l’on devrait mettre ici en cause dans l’aggravation de la crise sécuritaire, c’est bien les positions stratégiques que la France détient dans le commandement de la MINUSMA et dans celui des Famas.

La France n’a pu occuper ces positions stratégiques qu’avec la caution du Président IBK !

Cette soumission d’IBK à la France tire en partie ses origines de l’accord de défense signé entre le gouvernement du Mali et celui de la France et voté par les députés des partis présents à l’assemblée nationale excepté ceux du parti SADI. Il a également bénéficié du silence des partis extra parlementaires et de la société civile.

Le Président Ibrahim Boubacar Keita est donc, autant pour l’impasse politique que pour l’aggravation de l’insécurité dans notre pays, le principal, et l’unique responsable.

Il est le seul qui peut, par des décisions hardies, amender les termes de référence du DNI pour le rendre réellement inclusif. Il peut également révoquer le Conseiller Français de l’Etat-Major des Famas, et s’investir à changer le contenu du mandat de la MINUSMA.

Si le Président IBK prenait de telles initiatives, il devrait être soutenu par toutes les forces vives de la Nation, pour créer les conditions d’une Unité Nationale autour des Famas reconstituées au service exclusif du peuple, afin de les mettre en condition d’assumer leur fonction régalienne de défense de l’intégrité de notre territoire national et de la sécurité de nos concitoyens sur l’ensemble du pays.

Pour ce faire, notre Nation réconciliée avec elle-même, devrait pouvoir  mobiliser l’ensemble de ses ressources internes tel que prévu par l’Article 6 de notre Constitution de 1992, et recourir à la coopération internationale, y compris avec la Russie, la Chine, l’Iran, la Turquie, la Corée du Nord pour doter nos Famas d’un équipement de défense aérienne,  de blindés et autres équipements  nécessaires à son efficacité opérationnelle, pour rétablir, avec l’appui d’une MINUSMA libérée du contrôle de la France, la sécurité sur toute l’étendue de notre  territoire  national.

Notre pays a besoin de ce sursaut patriotique !!

La France, en appelant à des « Forces spéciales européennes », cherche à diluer ses responsabilités dans l’éclatement de la crise au Nord Mali, et son extension, via le terrorisme djihadiste, au centre du Pays, tout en donnant l’impression au monde, de l’incapacité de nos Famas à réussir leur mission régalienne de défense de notre territoire national, et de la sécurité de nos citoyens.

Depuis Six ans qu’elle occupe les fonctions de direction stratégique dans la MINUSMA et au sein de l’Etat-Major des Famas sur la base du fameux Accord de Défense, la France n’est parvenue ni à aider les Famas à assumer leur fonction régalienne, ni à protéger les populations civiles des régions de Kidal, Gao, Tombouctou, Mopti et Ségou…

Pour éviter à notre peuple de sombrer dans la violence et d’y entraîner les peuples voisins de la sous-région, les maliens doivent se mobiliser pour amener Ibrahim Boubacar Keita à « agir » dans les plus brefs délais ou à rendre le tablier !!!

Maintenant, tous ensemble, disons au Président IBK, « ça suffit » !