Lettre de Bourges

13 janv. 2019

Ça s est passé dans un curieux climat.

La ville de Bourges dès 9h. du matin était morte, tout le mobilier urbain démonté les magazins barricadés, tous les distributeurs de banques démontés ou emmurés, des flics partout et tous les vehicules fouillés aux entrées de la ville.
Durant toute la semaine, les élus locaux et les médias ont pilonné l opinion publique pour instaurer la peur, non sans effet, y compris parmi les syndiqués de la CGT. Du jamais vue sur cette ville de Bourges.
Quatres Union départementales de la CGT sur 6 dans la Région Centre ont appelé pour manifester à Bourges, en convergence avec les Gilets jaunes. Entre quatre et cinq cent militants de la CGT se sont rassemblés au départ de la place Malus où sont situés les locaux de l’UD de la CGT du Cher. Comme il s agissait d’un appel régional, j ai pris la parole au nom de l’Union régionale CGT Centre. (je n’ai pas encore tapé cette intervention mais ce sera fait demain)
Avant de partir en manif rejoindre la manif des Gilets jaunes. Les camarades présents du Cher, du Loir et Cher, de l’Indre et du Loiret étaient très satisfaits de la décision prise d’appeler à cette manif commune. Durant le long parcours que nous avons réalisé, les discussions ont été vives sur le positionnement au niveau confédéral de la CGT, la non volonté de rechercher des convergences, les incohérences de la direction.
Nous avons rejoins le cortège des Gilets jaunes après un parcours CGT seule.
Au moment de la jonction des deux manifs nous avons commencé à voir des forces policières, parmi les Gilets jaunes la température est montée à la vue des drapeaux, banderolles CGT et slogans scandés par les cégétistes. Après discussions entre les deux Services d’ordre et quelques remarques de manifestants très hostiles au syndicalisme, les deux manifs se sont retrouvées non sans l’hostilité de quelques-uns, mais minoritaires dans la masse des manifestants. Quelques instants plus tard nous apprenons que les forces policières avaient scindé le cortège et nous avons commencé à apercevoir les fumées des lacrymogènes. Comme nous avions décidé de sécuriser les manifestants de la CGT, nous ne sommes pas allés à la fin de la manif. Sur le retour, des jeunes visiblement outillés pour casser ont commencé à prendre à partie le cortège CGT, mais des femmes Gilets jaunes sont venues scander avec la CGT” !!!
Nous avons vue ensuite des petits groupes qui tentaient de brûler des poubelles et provoquer les CRS. De retour au point de rassemblement des Gilets jaunes syndiqués de la CGT de l’Allier et de la Nièvre nous ont rejoint eux-aussi mécontents de l’absence de recherche de convergence par la direction confédérale de la CGT.
Voilà brièvement les échos sur cette manif. Pour info dans la cgt une partie des militants encartés PCF, POI et communistes ont farouchement combattu l appel régional.
Notons que les medias n ont pas dit un mot sur cette initiative cgt.

Retour de Bourges

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A l’appel de l’Union Régionale CGT Centre Val de Loire, plusieurs centaines de militants venus du Cher, de l’Indre, du Loir et Cher et du Loiret se sont retrouvés samedi 12 janvier à 13 heures devant la Bourse du Travail de Bourges. Vers 14 heures, derrière la banderole de l’union départementale CGT du Cher, ils sont partis en cortège rejoindre le parcours des Gilets Jaunes. Après discussions entre les services d’ordre respectifs, les manifestants de la CGT, porteurs de leurs propres revendications (salaires, emplois, retraites, minimas sociaux, services et transports publics, etc) ont pu suivre le trajet des divers cortèges formés par les milliers de gilets jaunes réunis à Bourges. Contournant divers blocages policiers, la manifestation CGT s’est poursuivie par la gare SNCF, pour rejoindre d’autres cortèges de Gilets Jaunes sur les boulevards qui entourent le centre ville transformé par les forces de police en ville interdite. Au terme d’un tour complet de cette vieille ville, les manifestants sont revenus à la Bourse du Travail vers 17h. Les participants à cette marche étaient dans leur écrasante des militants CGT de tous âges, et à l’exception de quelques militants du NPA, on pouvait relever l’absence de tout badge ou pancarte d’autres organisations syndicales ou politiques : aucun présence identi-fiable de militants PCF, FSU ou FI. Les relations avec les Gilets Jaunes rencontrés sur le parcours ont été diverses : signes d’hostilité (« ça fait deux mois qu’on est là, vous arrivez maintenant pour nous récupérer »), appelant des discussions parfois difficiles et témoignant souvent d’une grande ignorance des luttes ouvrières, mais aussi, derrière beaucoup d’indifférence, des réactions de sympathie. Tout au long du trajet, nous avons repris divers slogans dénonçant les réformes du pouvoir et rappelant les enjeux de classe et les nécessaires convergences dans les luttes à construire : le ‘tous ensemble, tous ensemble, oui’ retrouvait ici toute sa force et sa nécessité.

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Ainsi avons-nous pu démontrer à quel point les propos du ministre de l’intérieur Castaner faisant de tous ceux qui appelaient à manifester des « complices » des violences étaient une ignominie. Pour la nécessaire rencontre entre des mouvements qui trop longtemps ont été séparés, pour l’intervention décisive des travailleurs dans les entreprises comme dans les services publics, il reste à peu près tout à faire. Mais cette journée était, dans notre région, un modeste mais indispensable premier pas.

Un participant.   13 janvier 2019