Dans cette lutte de classes que les peuples craignent de perdre, les femmes ont toujours été perdantes… Elles sont depuis le 17 novembre, dans toutes les assemblées, sur tous les ronds-points, manifestent dans la rue sous les gaz et les matraques.
Par Tin Hinane
30 janv. 2019
Dimanche 20 janvier à Metz, manifestation des femmes Gilets jaunes.
Je voudrais d’abord saluer tous les GJ, de la 1ère ou de la dernière heure.
Bravo à vous toutes et tous pour votre détermination, votre endurance et votre courage.
Grâce à vous le peuple français a retrouvé sa fierté. Nous sommes passés du statut de moutons à celui de citoyennes et de citoyens engagés. Merci !
Avec la force et la vaillance d’un peuple animé d’une saine colère, les GJ affrontent depuis deux mois la violence et le mépris du président et des riches: le monarc Macron, auto proclamé Jupiter, Dieu de la terre du ciel et de tous les êtres vivants… Extinction générale garantie!
Dans cette lutte de classes que les peuples craignent de perdre, les femmes ont toujours été perdantes. Nombreuses, dynamiques, infatigables et courageuses, malgré leurs lourdes tâches professionnnelles, sociales et familiales, elles sont depuis le 17 novembre, dans toutes les assemblées, sur tous les ronds-points, manifestent dans la rue sous les gaz et les matraques. Sensibles et inventives, elles se rassemblent et créent des chaînes de solidarité pour venir en aide aux plus nécessiteux. Face à la misère grandissante, elles organisent des collectes et des distributions de vivres, couvertures et produits d’hygiène pour celles et ceux que le pouvoir laisse dépérir dans la rue.
85% des parents isolés sont des femmes. Près de la moitié vit sous le seuil de pauvreté. Les femmes sont désignées comme assistées ; elles sont surexploitées dans des jobs mal payés, accumulent les temps partiels, les CDD, et travaillent même le dimanche à l’enrichissement des grands capitalistes.
90% des métiers sous-payés, d’aide à la personne sont occupés par des femmes. C’est sur leurs maigres épaules que reposent les soins aux malades, aux anciens, aux enfants…
On attend d’elles qu’elles travaillent comme si elles n’avaient pas d’enfants, et qu’elles élèvent leurs enfants comme si elles n’avaient pas de travail !
Macron et Hollande, et avant eux Sarko et Chirac, les marionnettes au service des plus riches du monde entier, ont trahi leur mission et ont infligé au peuple français des politiques d’austérité.
Ils ont réduit les dépenses publiques et ce sont les femmes qui en souffrent en premier.
Pour faire ses cadeaux aux riches, qui ont payé pour le porter en haut de l’Olympe, le monarc Macron demande aux collectivités territoriales de réduire la dépense de 13 milliards.
Et ce sont les centres médico-sociaux dont les femmes pouvaient bénéficier qui disparaissent.
Leurs enfants étudient dans des classes bondées (la France est passée du 4eme rang au 26eme rang des classements internationaux). Les activités extra-scolaires sont payantes, les frais de cantine augmentent, les factures eau-gaz-électricité sont taxées à plus de 60%, le réseau de transport publics hors de prix disparaît…
Les plus riches siphonnent l’argent des services publics et les hôpitaux ferment, les médecins désertent nos provinces ; les maisons de retraite se privatisent et se détériorent et c’est encore les femmes qui prennent en charge les anciens. Face aux puissants qui nous polluent et nous empoisonnent, elles doivent bosser, nettoyer, remplir la casserole, nourrir, soigner, éduquer, transporter, égayer… Elles se font toujours baiser.
À travail égal, elles gagnent encore en France 25% de moins que les hommes, soit un minimum de 50000€ de moins pour dix années de boulot… 200 000 en 40 ans ! Leur travail ménager n’est toujours pas considéré, ni rémunéré.
Les femmes sont les premières victimes du libéralisme, du sexisme.
Qu’à cela ne tienne, les Amajaunes ont posé les serpillères pour exprimer leur colère !
Les femmes GJ ont lâché leurs casseroles pour prendre la parole.
Et ce ne sont ni leurs coups, ni leurs insultes, ni leurs violences qui nous feront taire.
La rue est à nous !
L’avenir de nos enfants, et de notre planète, nous appartient.
Le capitalisme et le patriarcat ne s’effondreront pas tous seuls, aidons-les.
Femmes, hommes. Rassemblons-nous. Multiplions-nous ! Et demandons l’impossible !
Un Monde meilleur est possible. Tout de suite, maintenant !
Tin Hinane, une Amajaune lorraine.