La nomination du gouvernement d’Elisabeth Borne ne profite pas dans les intentions de vote à l’alliance des partis soutenant Emmanuel Macron, montre la troisième vague du baromètre OpinionWay-Kéa Partners pour « Les Echos ». Mais celle-ci est toujours créditée d’une majorité de sièges à l’Assemblée.
Par Alexandre Rousset
25 mai 2022
A moins de trois semaines du premier tour des élections législatives , la majorité présidentielle peine à faire bouger les lignes. Dans la troisième vague du baromètre OpinionWay-Kéa Partners (1) pour « Les Echos » et Radio classique publiée ce mercredi, l’alliance des partis soutenant Emmanuel Macron perd 1 point, à 26 % d’intentions de vote, et voit ainsi la coalition de gauche marcher sur ses talons.
Selon l’enquête, qui a été réalisée dans son intégralité après la nomination d’Elisabeth Borne à Matignon , et en partie après la présentation de son gouvernement, l’annonce de ce nouvel exécutif n’a pas eu d’effet sur l’opinion à ce stade. « Pour l’instant, on n’observe pas de dynamique portant la majorité présidentielle », souligne Bruno Jeanbart, vice-président d’OpinionWay.
« En 2017, la nomination d’Edouard Philippe avait permis à En Marche de progresser dans les sondages avant les législatives en captant des voix à droite, rappelle-t-il. Mais Elisabeth Borne n’est pas perçue comme étant de droite ou de gauche, elle est identifiée comme macroniste. Cela a logiquement moins d’effet sur les électeurs. »
La gauche progresse
L’avance reste toutefois confortable. Bénéficiant de sa position centrale et de la dispersion des oppositions, La République En marche (LREM) rebaptisée Renaissance, le Modem de François Bayrou et Horizons, le parti d’Edouard Philippe, peuvent espérer obtenir entre 295 et 335 sièges à l’Assemblée nationale, soit au-dessus de la majorité absolue (289).
De son côté, l’alliance de gauche progresse doucement mais sûrement. Au niveau national, la Nouvelle union populaire et sociale (Nupes) gagne 1 point cette semaine, à 25 % d’intentions de vote, à 1 petit point seulement de la majorité présidentielle.
« La gauche surfe encore sur l’annonce de leur alliance, qui a dominé l’actualité politique ces dernières semaines. Il reste à voir si elle arrive à maintenir cette visibilité pour la suite de la campagne », avertit Bruno Jeanbart.
La coalition comportant le PS, EE-LV, LFI et le PCF pourrait remporter entre 155 et 185 sièges à l’Assemblée. Un chiffre largement insuffisant pour décrocher une majorité et ainsi contraindre Emmanuel Macron à une cohabitation, comme le voudrait Jean-Luc Mélenchon, mais qui ferait de la Nupes la principale force d’opposition de la prochaine législature.
Priorité au pouvoir d’achat
Crédités de 11 % d’intentions de vote à l’échelle nationale, Les Républicains se retrouveraient en revanche considérablement affaiblis, avec entre 50 et 70 députés. Quant au Rassemblement national, il perd encore 1 point cette semaine, avec 21 % d’intentions de vote au soir du premier tour. Mais ne bénéficiant pas de réserves de voix, la formation de Marine Le Pen n’obtiendrait qu’entre 14 et 34 sièges, alors que la formation d’un groupe parlementaire nécessite au minimum 15 députés.
Bruno Jeanbart prévient toutefois que les rapports de force peuvent encore bouger d’ici au scrutin des 12 et 19 juin. « Le gouvernement va mettre en avant son projet de loi sur le pouvoir d’achat , qui est la priorité numéro un des Français. Ça pourrait jouer sur l’intérêt des électeurs pour cette élection », estime-t-il. Les oppositions, la Nupes et le RN en tête, ont d’ailleurs l’intention de mettre, eux aussi, ce thème au coeur de la campagne.
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