“C’est un succès qui en appelle d’autres”, s’est félicité le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.
5/02/2019
Des dizaines voire des centaines de milliers de personnes ont manifesté, mardi 5 février, partout en France, à l’appel notamment de la CGT mais aussi pour la première fois avec la participation de “gilets jaunes” qui, jusqu’à présent, avaient regardé les syndicats avec méfiance. “Aujourd’hui c’est un succès qui en appelle d’autres”, s’est réjoui le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, voyant dans la fermeture de la Tour Eiffel pour grève un symbole.
“Près de 300 000 personnes” ont défilé dans 200 villes, a assuré la centrale de Montreuil, insistant – dans un satisfecit inhabituel ces derniers temps – sur la “réussite” de cette journée. Le ministère de l’Intérieur a pour sa part comptabilisé 137 200 manifestants dans toute la France : c’est mieux que lors des 10 derniers “actes” (sur 12) de mobilisation des “gilets jaunes”, d’après les chiffres communiqués chaque samedi par la Place Beauvau.
30 000 personnes à Paris, 5 200 à Marseille
A Paris, 30 000 personnes ont marché entre l’Hôtel de Ville et la Concorde selon la CGT, 18 000 pour la préfecture de police, 14 000 d’après le cabinet Occurrence, mandaté par un collectif de médias dont franceinfo. Lors de son dernier cortège dans la capitale, le 14 décembre, la CGT avait plus faiblement mobilisé : 15 000 manifestants selon elle, 6 000 pour la police. Dans les manifestations mardi, les revendications étaient nombreuses: hausse des salaires, justice fiscale, opposition à la réforme du lycée ou à l’augmentation des frais d’inscription des étudiants étrangers, droit de manifester ou défense du service public.
A Marseille, 5 200 personnes, selon la police, ont manifesté entre le Vieux-Port et la gare Saint-Charles. Si la CGT dominait très largement, plusieurs centaines de “gilets jaunes” étaient présents en milieu de cortège. “Nos revendications sont identiques. Il faut être tous ensemble”, témoignait Brigitte, retraitée qui perçoit une pension de 680 euros. Elle a rejoint les “gilets jaunes” à Fos-sur-Mer. “Il arrive un moment où toutes les luttes se rejoignent. Sans convergence avec les partis et les syndicats, on n’arrivera à rien”, estime-t-elle.
A Lyon, parmi les 4 300 manifestants selon la préfecture, environ 500 “gilets jaunes”. “Cela fait trois mois qu’on est dehors et il faut aller plus loin alors on fait un pas: les syndicats ont appelé, on est là, maintenant on verra quand on appellera s’ils répondent”, constate l’un d’eux, Fabrice. Parmi les autres cortèges en régions, on recensait selon la police environ 8 500 personnes à Toulouse, 2 500 à Caen, 2 300 à Lille et Clermont-Ferrand, 2 200 au Havre, 1 500 à Strasbourg, 1 400 à Nîmes, 1 300 à Tours, 500 à Rennes… Dans l’ensemble, les manifestations se sont déroulées dans le calme, même si à Bordeaux quelques poubelles ont été incendiées et des boutiques taguées.