Lors d’une rencontre à Athènes, la présidente grecque exhorte son homologue allemand à aborder la question des réparations, notant son importance pour les liens bilatéraux
Par Derya Gülnaz Özcan
30.10.2024
La présidente grecque a réitéré mercredi la demande de réparations de son pays à l’Allemagne en raison des dommages subis pendant la Seconde Guerre mondiale, ont rapporté les médias locaux.
Lors d’une rencontre à Athènes avec le président allemand Frank-Walter Steinmeier, la présidente grecque Katerina Sakellaropoulou a déclaré : « Sur la base de la décision prise par le Parlement grec en 2019, je voudrais souligner l’importance pour le peuple grec des réparations de guerre non payées et du prêt d’occupation. »
Se félicitant de la coopération entre la Grèce et l’Allemagne dans les domaines de l’économie, du commerce, de l’éducation et de la culture, Mme Sakellaropoulou a déclaré que les blessures ouvertes du passé devaient être discutées ouvertement, ajoutant : « La guérison de ces blessures renforcera nos relations bilatérales à l’avenir.
Le président allemand a répondu : « Notre point de vue juridique sur la question des réparations diffère ».
« Nous pensons que cette question est juridiquement close. Toutefois, nous restons attachés à notre responsabilité historique », a-t-il souligné.
Dans le cadre de sa visite à Athènes, M. Steinmeier a également rencontré le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.
Les deux dirigeants ont discuté des développements internationaux, des perspectives d’avenir des relations bilatérales et des possibilités de coopération entre Athènes et Berlin.
Mardi, M. Steinmeier a visité avec Mme Sakellaropoulou le musée de l’Holocauste de Thessalonique, qui est encore en construction.
Jeudi, il devrait également se rendre dans le village de Kandanos, sur l’île de Crète, qui a subi d’importantes pertes pendant l’occupation allemande lors de la Seconde Guerre mondiale.
Débat sur les réparations
Un rapport rédigé par une commission parlementaire grecque chargée d’évaluer les pertes et les décès survenus pendant l’occupation nazie a été achevé en 2016 et publié en octobre 2018.
Selon le document, la Grèce demande environ 300 milliards d’euros (près de 326 milliards de dollars) à l’Allemagne en guise de compensation pour les personnes décédées, les dommages matériels et le prêt d’occupation sans intérêt que le régime nazi a pris de force à la Banque centrale.
En outre, la restitution d’objets historiques pris pendant l’occupation est également demandée.
Berlin, cependant, affirme avoir effectué un paiement de 115 millions de DEM (plus de 63 millions de dollars) en 1960 et refuse de payer des réparations supplémentaires pour une guerre qui s’est terminée il y a plus de 75 ans.
En avril 2019, le Parlement grec a approuvé une résolution exigeant des réparations de guerre de la part de l’Allemagne.
Avant le vote au Parlement grec, le porte-parole du gouvernement allemand de l’époque, Steffen Seibert, a déclaré que la position de l’Allemagne sur la question n’avait pas changé et que le dossier était juridiquement et politiquement clos
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