Le président américain a justifié, le mardi 31 août, le retrait du pays et la fin du conflit, répondant indirectement aux critiques sur le manque de préparation des évacuations.
Dans un discours prononcé en direct à la télévision, Joe Biden a justifié mardi après-midi le retrait américain d’Afghanistan alors que “les critiques questionnent le chapitre final chaotique de la plus longue guerre de la nation”, souligne NBC. La défense de sa décision a été “vigoureuse” pour CNN et même “féroce” selon ABC, qui a senti à l’occasion de la “colère dans la voix” du président américain. Le Washington Post a noté de son côté le “ton résolu” de son intervention. Le New York Post l’a même trouvé “hargneux” parfois.
“Je n’allais pas poursuivre tout cela pour toujours […]. Nous n’avions plus d’objectif clair dans cette mission en Afghanistan”, a expliqué le pensionnaire de la Maison-Blanche. “Après vingt ans de guerre, je refuse d’envoyer une autre génération de filles et fils d’Amérique livrer une guerre que nous aurions dû cesser il y a longtemps”, a-t-il poursuivi, considérant que l’évacuation de 130 000 personnes ces deux dernières semaines avait été un “extraordinaire succès”.
L’affirmation paraîtra “au mieux discutable à beaucoup et totalement fausse à ses critiques les plus sévères”, prévient le Washington Post. “Aucune évacuation à la fin d’un conflit ne peut se produire sans les complexités, défis et menaces auxquels nous avons fait face. Aucune”, a insisté le dirigeant. Il a rappelé que son administration avait demandé aux Américains sur place d’évacuer à dix-neuf reprises depuis le mois de mars, passant 55 000 coups de fils et envoyant 33 000 e-mails.
“Les efforts pour évacuer les Américains encore présents vont désormais dépendre d’une campagne de pression diplomatique qui testera la confiance de l’administration en sa capacité à influencer les talibans pour assurer leur coopération”, remarque NBC.
Le New York Post relève que M. Biden a “tenté de faire peser la responsabilité du fiasco sur deux camps” : le gouvernement afghan,pour sa “corruption et sa malfaisance”, et Donald Trump, mis en cause pour avoir négocié un accord défavorable avec les talibans. “Il nous restait un choix simple : soit respecter l’engagement de l’administration précédente et quitter l’Afghanistan, ou dire que nous ne partions pas et renvoyer des dizaines de milliers de troupes, retourner en guerre. C’était le choix, le vrai choix, le retrait ou l’escalade.”
Message caché ?
Sur le site de Fox News, K.T McFarland, ancienne collaboratrice du président Trump, a critiqué le discours. “Plutôt que s’adresser à une nation en souffrance, le président Biden a parlé de lui. Il a esquivé et zigzagué, blâmé d’autres et même assuré que notre évacuation d’Afghanistan était un grand succès, quand tout le monde ou presque y a vu un désastre complet”, a-t-elle écrit.
Autre tribune, autre ton sur Politico. L’auteur voit un “message caché” dans le discours. “La décision concernant l’Afghanistan ne concerne pas que l’Afghanistan. Il s’agit de mettre un terme à une ère d’opérations militaires majeures pour changer le destin d’autres pays”, a notamment déclaré le chef d’État. “Les avertissements de Biden sur les limites du pouvoir des États-Unis pourraient bien provoquer un débat que beaucoup d’Américains attendent depuis des décennies”, peut-on lire sur le site, la fin d’une certaine forme d’interventionnisme.
La Maison-Blanche espère que cette intervention va permettre de “tempérer un épisode difficile”, rapporte le New York Times. L’administration Biden compte se concentrer sur les crises intérieures du moment, le variant Delta et les conséquences de l’ouragan Ida. “Le président devrait aussi pivoter dans les jours et semaines qui viennent”, dit le journal, vers ses autres priorités comme son plan d’investissement dans les infrastructures, en attente d’approbation au Congrès.
Published by Courrier International
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