Gérard Filoche : “Je ne suis pas exclu mais je quitte le PS”

Gérard Filoche conteste son exclusion du Parti socialiste, annoncée après son tweet antisémite. Mais annonce qu’il quitte le mouvement.

Le 21 novembre 2017, Gérard Filoche avait été exclu du PS après un tweet antisémite, publié quatre jours plus tôt. David Assouline, secrétaire national, l’avait annoncé sur Twitter : “Le Bureau National a voté à l’unanimité pour l’exclusion de G. Filoche. Il ne pourra plus dès ce soir se réclamer du Parti Socialiste et de ses instances”. Dans le JDD, Gérard Filoche indique avoir “cherché à savoir” si il était “vraiment exclu” : “Car c’est le bureau national, qui n’a pas ce pouvoir, qui a voté mon exclusion! J’ai donc envoyé plusieurs lettres recommandées pour obtenir le texte exact de la résolution votée par le bureau. Et je me suis aperçu qu’en réalité, il n’avait rien voté. Même chose à la commission des conflits du parti, qui ne m’a jamais répondu.”

Contestez-vous votre exclusion du PS, prononcée le 22 novembre?
J’ai cherché à savoir si j’étais vraiment exclu. Car c’est le bureau national, qui n’a pas ce pouvoir, qui a voté mon exclusion! J’ai donc envoyé plusieurs lettres recommandées pour obtenir le texte exact de la résolution votée par le bureau. Et je me suis aperçu qu’en réalité il n’avait rien voté. Même chose à la commission des conflits du parti, qui ne m’a jamais répondu.

L’annonce de votre exclusion était-elle une opération de communication?
Avec cette pseudo-exclusion, Rachid Temal, dirigeant du PS par intérim, a saisi une occasion pour régler un compte. Mais c’était évidemment un prétexte.

L’image antisémite que vous aviez tweetée, est-ce un “prétexte”?
Cette bévue est derrière moi. Le tweet est resté en place quarante minutes, on ne va pas en parler pendant quarante jours! Je hais le racisme et l’antisémitisme.

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Qu’allez-vous faire?
Je quitte le PS. La direction a supprimé la possibilité que je m’exprime au prochain congrès : pour déposer une motion, il faut désormais 40 signatures! Tout cela afin de m’exclure du débat. Voilà pourquoi je pars. Et je pars avec mes amis pour construire notre réseau, la Gauche démocratique et sociale (GDS). J’ai loyalement débattu et milité pendant vingt-cinq ans au PS. Mais ce qui s’est passé pendant le quinquennat Hollande a été un véritable choc : le rapport Gallois, le CICE, la loi Sapin, la loi Macron, la loi Rebsamen et, enfin, la loi El Khomri. Bref, un retour en arrière d’un siècle.

Quel regard portez-vous sur le congrès du PS?
Le problème, c’est que les candidats refusent de parler du bilan de ce quinquennat… En 2012, le PS avait tout, même le Sénat. Aujourd’hui, il n’a plus rien : il a perdu sept élections de suite, n’a plus qu’une dizaine de milliers d’adhérents effectifs, il est endetté et se divise entre des dirigeants subalternes. Bref, il n’arrive ni à faire un bilan ni à se trouver un avenir.

Pourquoi ne pas rejoindre Hamon ou Mélenchon?
Je suis pour un grand parti de gauche, socialiste, pluraliste, mais surtout démocratique. Pas un parti vertical avec un chef. Nous nous adresserons aux Insoumis, au PCF, aux écologistes et à Génération.s pour leur proposer de reconstituer ensemble une grande force de gauche unitaire. Personne ne peut réussir seul.

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