Gaza: les hôpitaux, cibles privilégiées des bombardements de l’armée israélienne

Depuis l’offensive palestinienne sur Israël, la situation est de plus en plus dramatique pour les civils emprisonnés à Gaza. Après la promesse de Netanyahou de « tout détruire », les actes : bombardements d’hôpitaux, d’écoles et blocage sur les produits de première nécessité.

Par Lisa Mage
12 octobre

Depuis l’offensive palestinienne de samedi, Israël a entamé une violente contre-offensive. Son Premier ministre, Benyamin Netanyahou a affirmé qu’il utiliserait « toute sa puissance » pour se « venger » de l’offensive subie. Il est même allé plus loin en sommant les civils de « quitter tout de suite Gaza », déclaration aussi hypocrite qu’irréalisable puisque que Gaza est sous blocus israélien depuis 2007, d’où sa fréquente appellation de « Prison à ciel ouvert ».

Gaza, bande de terre coincée entre la Méditerranée et les barbelés israéliens, réunit plus de deux millions d’habitants. Parmi eux, 81% de réfugiés dépendent de l’aide humanitaire pour survivre, conséquence directe de l’occupation israélienne. Une situation qui était donc déjà bien assez dramatique avant même la contre-attaque d’Israël. À l’image des capacités d’accueil des hôpitaux qui, en 2019, étaient de 1,3 lit pour 1000 habitants. A titre de comparaison, on trouvait en 2018 en France 5,9 lits pour 1000 habitants, dans une situation sanitaire bien plus stable.

Bombardement des hôpitaux et des ambulances

Aujourd’hui, 70 abris abritent actuellement environ 187 000 personnes déplacées par les bombardements israéliens en cours sur la bande de Gaza. Ces abris comprennent aussi des hôpitaux, pris comme refuges par des habitants n’ayant plus d’autre endroit où aller. À l’image du complexe de l’hôpital Al-Chifa, qui est devenu un camp de réfugiés, dans lequel l’afflux de blessés et de morts est tel que des corps ont été alignés au sol par manque de place dans les morgues réfrigérées.

Dans un contexte où les hôpitaux sont déjà surchargés, les frappes aériennes se déroulent de manière quasi continues, celles-ci ayant déjà fait plus de 1 417 morts, dont 447 enfants à la date de jeudi après-midi, selon le ministère de la Santé à Gaza. On voit se multiplier sur les réseaux sociaux des images terribles d’hôpitaux ou d’ambulances bombardées par les forces de Tsahal.

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Pour se rendre compte de la violence de la contre-attaque, les avions de combat israéliens ont partiellement détruit 22 639 logements, 10 établissements de santé et 48 écoles depuis samedi et ils ont complètement détruit 168 bâtiments. De plus, sept hôpitaux et douze ambulances ont été directement visées et 48 écoles ont été partiellement ou gravement endommagées.

Alors que les infrastructures médicales étaient déjà largement insuffisantes et que le matériel médical manquait fortement, la situation s’est donc encore aggravée avec les [bombardements de l’hôpital de Beit Hanoun, désormais inutilisable, ou encore ceux de l’unité néonatale de l’hôpital Al-Shifa, grandement endommagée par des missiles.

Mais les ambulances palestiniennes ont aussi été pris pour cible par les forces d’occupation de Tsahal, faisant, au minimum quatre morts chez les ambulanciers. Voilà la logique, assumée par le premier ministre des forces d’occupation : « tout détruire », jusqu’au secouriste cherchant à sauver des blessés.

Gaza : l’enfer que subissent les populations prises au piège

En plus de la destruction des hôpitaux, symbole par excellence de la déshumanisation totale des palestiniens par Israël, tous les biens de premières nécessité sont refusé aux gazaouis, qui appellent, au même titre que les différentes ONG, à la mise en place d’un « corridor humanitaire », sans lequel l’espérance de vie de nombreux blessés sera très affaibli. En témoignent les nombreuses images qui circulent d’enfants blessés par des tirs de missiles et attendant d’être pris en charge.

De plus, le blocus total fait peser la menace d’une coupure imminente d’électricité et d’eau, ressources absolument nécessaires à toute prise en charge médicale. Un drame, quand on sait que 41% de la population gazaouie a moins de 15 ans et que 60 % des blessés sont des femmes et des enfants.

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L’avalanche de violence ne va pas s’arrêter. Dans ce contexte, il est nécessaire d’apporter un soutien entier à la résistance palestinienne et de dénoncer les crimes coloniaux perpétrés par les forces d’occupation israélienne depuis près de 75 ans. Une violence qui ne va aller qu’en s’empirant pour la population palestinienne prise au piège à Gaza.

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