Vu de létranger Le premier meeting de Zemmour, un “spectacle politique” pour la “France ultra”
Éric Zemmour a rassemblé ses partisans dimanche pour un premier meeting survolté et émaillé d’incidents. L’ancien éditorialiste a promis de “reconquérir” la France, dans un discours “combatif” et “plus clivant que jamais”, selon la presse internationale.
La journée de dimanche était marquée par les extrêmes, observe Politico : quelques heures avant qu’Éric Zemmour ne s’adresse à ses partisans à Villepinte, l’“insoumis” Jean-Luc Mélenchon avait réuni les siens à la Défense pour appeler au “combat” contre les droites, sans “jérémiades, pleurnicheries ni hésitations”.
Mais c’est le meeting de Zemmour qui a “suscité le plus d’intérêt et de chaos, alors que des vidéos montraient ses partisans frapper des militants antiracistes venus protester contre l’événement, écrit le site. Une équipe de télévision, apparemment menacée par la foule, a également dû être exfiltrée par la sécurité.”
La violente confrontation entre les militants de SOS Racisme et les participants au meeting “n’a pas duré longtemps, mais elle montre à quel point la candidature d’extrême droite de Zemmour provoque des tensions en France”, relève le Financial Times. Le candidat lui-même a été pris à partie et blessé au poignet par un individu, immédiatement maîtrisé, qui l’a empoigné alors qu’il traversait la foule pour aller prononcer son discours.
L’atmosphère “ultratendue” de ce meeting sous haute sécurité n’a pas empêché le polémiste de prononcer devant dix mille de ses partisans un discours d’une heure et demie “plus clivant que jamais” mais sans véritable “projet”, affirme Le Soir.
“Jusqu’alors, il n’avait fait qu’animer des conférences et se livrer à des séances d’autographes, observe le quotidien belge. Le voilà en candidat à la tribune. Attendu sur les autres thèmes que ceux, obsessionnels, de l’immigration et de l’insécurité, qui lui ont valu sa percée dans les sondages en septembre. Mais de projet, il n’est toujours pas question.”
“Reconquista”
De fait, l’essentiel du discours – jugé “combatif” par le Financial Times – a été consacré à l’immigration, avec “la promesse de M. Zemmour de ‘reconquérir’ la France” et la présentation de son objectif “zéro immigration”, rapporte le Daily Telegraph.
Dans la même veine, le quotidien britannique souligne que le candidat a lancé dimanche son nouveau parti, baptisé “Reconquête !”, un nom “qui évoque la Reconquista, la période historique [du Moyen Âge] durant laquelle les forces chrétiennes ont chassé les dirigeants musulmans de la péninsule Ibérique”.
La référence n’a pas échappé au correspondant du quotidien catalan El Periódico, qui qualifie le meeting de “mise en scène de la ‘reconquête’ de la France ultra”.
Pour Le Temps, si le “spectacle politique” était “réussi”, la rhétorique d’Éric Zemmour reste celle de “l’accusation permanente. Contre les médias accusés de vouloir sa mort sociale. Contre l’élite politique. Contre tous ceux qui veulent conduire la France au bord du gouffre. Objectif : se présenter comme une victime du système.”
Il n’aura pas la tâche facile, “et ses chances de se qualifier au second tour sont aujourd’hui très minces”, avertit El País. Mais la “grand-messe zemmourienne” de dimanche donne néanmoins “le ton de la campagne” car “son thème quasiment exclusif, l’immigration, monopolise le débat politique français”, analyse le quotidien madrilène.
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