France, l’étrange revendication de Daesh

Un policier a été tué par balles jeudi 20 avril vers 21h sur la très tric avenue des Champs-Elysées, à Paris. Deux autres ont été blessés ainsi qu’une passante. Une enquête a été ouverte par le parquet antiterroriste. De source policière, l’auteur de l’attaque, qui a dans la foulée été abattu par un tir de riposte, se nomme Karim Cheurfi.

Originaire de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), l’homme âgé de 39 ans avait déjà été condamné à 15 ans de prison pour des faits de violences envers des policiers qui date de 2001. Karim Cheurfi avait fait l’objet d’une enquête pour avoir manifesté sa volonté de tuer des policiers d’après des sources proches du dossier. Il a même été arrêté le 23 février dernier avant d’être libéré faute de preuves.

Très rapidement dans la soirée, l’organisation Etat islamique a revendiqué l’attaque via son organe de propagande Amaq : « L’auteur de l’attaque des Champs-Elysées dans le centre de Paris est Abu Yussef le Belge, et c’est un des combattants de l’Etat islamique. » Karim Cheurfi n’étant pas Belge, ce communiqué sème la confusion, d’autant plus qu’un avis de recherche a été lancé concernant un Belge dénommé Youssef El Osri.

Soupçonné d’avoir été complice de l’attaque, il s’est rendu de son propre chef dans un commissariat de la ville d’Anvers (Belgique). D’après le ministre belge de l’Intérieur Jan Jambon et celui de la Justice Koen Geens, il n’y aurait pas de liens immédiats entre cette attaque et la Belgique. Est-ce une revendication opportuniste de Daesh ou l’organisation se serait-elle trompée ? La question reste encore entière.

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Le président François Hollande a annulé sa visite prévue en Bretagne vendredi 21 avril et a déclaré qu’un hommage national sera rendu au policier tué. Un conseil de défense s’est tenu dans la matinée pour évoquer la sécurité nationale. L’attaque s’est déroulée en pleine soirée de débats en vue de l’élection présidentielle du 23 avril. La semaine précédente, deux hommes qui planifiaient des attentats ont été arrêtés à Marseille.

L’attaque, unanimement condamnée parmi les organisations politiques et religieuses, intervient à trois jours du premier tour de l’élection présidentielle. Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a accusé Marine Le Pen et François Fillon – qui a déclaré que « d’autres attaques dans Paris » se sont produits – d’avoir choisi « l’outrance et la division » dans cette affaire, en dézinguant leurs propositions relatives à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme. A l’issue du conseil de défense, il a appelé la France à l’unité, souhaitant que « rien ne doit entraver la présidentielle ».