Fondé sur une solution à deux Etats, le “plan de paix” pour le Proche-Orient présenté cette semaine par Donald Trump a suscité rejet et colère du côté des Palestiniens. Nous en parlons avec l’écrivain, essayiste et ambassadeur de la Palestine auprès de l’Unesco, Elias Sanbar.
Mardi soir, le président américain Donald Trump a dévoilé son plan de paix pour le Proche-Orient. Baptisé « Accord du siècle », ce plan propose notamment d’entériner la souveraineté israélienne sur les colonies de Cisjordanie, et prévoit un plan de négociations sur quatre ans pour parvenir à la création d’un État palestinien démilitarisé.
Salué comme “historique” par Israël, ce plan a été jugé « inacceptable» par l’Autorité palestinienne qui appelle au boycott. Les réactions internationales, elles, sont mitigées. Nous en parlons avec notre invité écrivain, essayiste, ambassadeur de la Palestine auprès de l’Unesco, Elias Sanbar.
Ce plan de paix est enrobé de très belles phrases. Mais cela ne suffit pas de qualifier n’importe quelle broutille d'”historique”, car c’est une broutille, pour qu’elle le devienne.
Le plus important n’est pas la position américaine, car on la connaît et elle est sans surprise. Le plus inquiétant est la lâcheté politique du monde. (…) Il y aura sûrement un communiqué de la part de Ligue arabe disant que c’est inacceptable. Sauf que la plupart de ses membres n’ont pas pris position.
Un ancien ambassadeur, à Paris, qui est membre du Likoud, le parti de Netanyahou, disait toute son inquiétude au sujet de ce plan. Si celui-ci s’applique, Israël aura le pouvoir total sur une population de quatre millions d’individus, qu’il faudra gérer et qui commenceront à réclamer des droits civiques. Alors, Israël perdra son caractère fondateur d’Etat des juifs. Ce sera juste une composante de la société israélienne.
Avec ce plan, les Etats-Unis viennent de donner toute la région à l’Iran. Tous les mécontentements dans la société vont se rallier à Téhéran et non à Washington, au Caire, ou à Damas. Ils viennent de céder toute la région à l’Iran et ça, c’est aussi un désastre.
Théo Klein n’était pas de mon bord. Il n’avait pas ma vision des choses. Mais avec lui, j’aurais pu vivre. Et il y a beaucoup d’Israéliens comme lui, mais ils ne sont pas au pouvoir. Aujourd’hui, ce sont les colons qui sont à la tête du pays.