Informations sur la situation du gréviste de la faim Dimitris Koufontinas
Feb.14, 2021
En tant qu’avocate et désignée comme son représentant légal, j’ai visité pour la troisième fois, à titre exceptionnel, Dim. Koufontinas à l’hôpital de Lamia, hier samedi 13 février (37e jour de grève de la faim). Le gréviste (de la faim) vomissait depuis la veille et était incapable de boire de l’eau. La situation était critique, les médecins étaient très inquiets et perplexes, ils m’ont expliqué qu’un sérum hydratant devait être appliqué de toute urgence. Selon les médecins, son état est très dangereux, avec, entre autres, une grande perte de masse musculaire, une perte de poids sévère, une immobilité prolongée avec le risque de rester couché, des problèmes de vision (diplopie), des saignements des gencives, l’apparition d’une neuropathie périphérique, des problèmes relatifs au fonctionnement de la bile et de l’estomac, incapacité à absorber l’eau et risque de déshydratation tout ceci pouvant entraîner soudainement de multiples risques pour sa vie. La situation étant identique à une grève de la soif.
J’ai également accepté et persuadé le gréviste de la faim d’accepter une solution de liquide physiologique pour l’hydratation. Ils nous ont apporté la solution dans un bocal fermé et nous l’avons vérifiée avant l’installation, pour nous assurer qu’elle ne contenait aucun autre additif. Les médecins de la clinique de pathologie, où on soigne les détenus (qui sont dans une cellule), nous ont dit qu’ils avaient demandé à plusieurs reprises son transfert dans une unité spéciale mais qu’ils avaient reçu la réponse que ce n’était pas encore nécessaire.
Le responsable de l’hôpital m’a contacté tard dans la nuit et m’a dit qu’il serait emmené à l’unité de soins intensifs. Il semblait anxieux. Je note qu’un peu plus tôt, nous avions exprimé des inquiétudes concernant son transfert à l’Unité de Soins Intensifs de l’hôpital de Lamia, et nous avions demandé qu’il soit transféré dans une unité de soins spéciale comme l’ont demandé nos médecins. En effet, d’une part, il est plus exposé aux infections en réanimation, et d’autre part, parce que le directeur de l’USI avait, précédemment, déclaré que s’il le jugeait nécessaire, il l’obligerait à se nourrir, et cela même s’il fallait l’immobiliser. En effet, il y a eu une ordonnance du procureur, il y a quelques jours, autorisant toute action médicale nécessaire et appropriée. Nous avions réagi en soulignant que l’alimentation forcée est une torture. Les autres médecins n’étaient pas d’accord avec l’alimentation forcée, mais ont déclaré qu’en cas de perte de connaissance, ils devraient également intervenir (mais pas avec une alimentation imposée). J’ai expliqué au responsable que les déclarations sur l’alimentation forcée ont créé une atmosphère négative, ce qui n’aide pas à résoudre la situation de la grève de la faim. Mais, comme il me l’a dit, dans tous les cas, la responsabilité revient aux médecins de l’unité de soins intensifs.
Comme je l’ai souligné à l’hôpital, à plusieurs reprises, une grève de la faim est une revendication pour la vie et non une revendication pour mourir. Mais pousser un gréviste de la faim au bord du gouffre peut aussi renverser radicalement cette affirmation.
Je tiens à noter que le traitement du gréviste de la faim par l’Hôpital, l’Administration, les médecins, le personnel administratif et infirmier, se fait avec respect et humanité, d’après ce que j’ai pu voir chaque fois que je lui ai rendu visite et toujours lors des communications téléphoniques et les informations données par l’hôpital. De la même manière, dans la grande majorité, le personnel pénitentiaire agit d’une manière respectueuse
15 février extraits, dans Avant qu’il ne soit trop tard
Il n’est pas du tout improbable pour le moment que la Nouvelle Démocratie pense que même la mort de D.Koufontina ne peut pas lui nuire, car elle pourra accuser les politiciens de SYRIZA d’être des partisans du terrorisme et transformer le débat en une question qui favorise, comme il présente ses adversaires comme des terroristes et lui-même comme un défenseur de l’ordre. Cependant, pour le moment, les voix de personnes de tous les horizons politiques se rassemblent, qui déclarent certainement qu’elles n’approuvent pas les actions de D.Koufontinas, comme si c’était le problème, mais expliquent ensuite que pour le moment le gouvernement laisse mourir un gréviste de la faim pour ne pas avoir satisfait à une demande prévue par la loi. Ce sera une autre étape importante pour l’état de la démocratie dans notre pays.Si le gréviste de la faim cherche quelque chose d’irrationnel ou d’illégal, on peut dire qu’aucune demande ne doit être accordée automatiquement parce qu’on risque sa vie pour y parvenir. Mais ce débat change si la demande n’est pas seulement légale au sens abstrait du terme, mais licite au sens strict du terme.
Nous approchons d’un point de non-retour, pour la santé de D. Koufontinas. Répétons autant de fois que nécessaire qu’en ce moment il n’est plus jugé pour ses actes. Ceci a été fait. Ce qui est jugé, c’est s’il sera autorisé à mourir en refusant une demande juste, car parmi ses victimes se trouvaient des membres de la famille du Premier ministre. Notre démocratie (très problématique) apportera ce développement comme une stigmatisation, s’il n’y a pas de changement immédiat de cap.