17/06/2019
Selon la télévision publique espagnole, des migrants qui ont débarqué mi-mai aux Canaries portaient sur eux de faux gilets de sauvetage. Ces derniers, vendus 10 euros aux migrants par les passeurs, étaient rembourrés avec de la mousse.
La grande majorité des migrants qui prennent la mer en direction de l’Europe ne portent pas de gilets de sauvetage pour différentes raisons (prix, menaces des passeurs en cas de demande, éviter de se faire repérer par la marine libyenne…). Et quand ils en ont, ils peuvent être défaillants ou même faux.
C’est la découverte faite par Francisca Gonzales, une journaliste espagnole, lors de l’arrivée d’un canot sur les îles Canaries le mois dernier. Les migrants qui ont débarqué à minuit jeudi 16 mai sur une plage du sud de Grande Canarie portaient des gilets de sauvetage rembourrés avec de la mousse selon la télévision publique espagnole (TVE). Les gilets sont en fait des “cuirasses” contenant du “liège comme celui que nous avons l’habitude de voir dans les boîtiers de téléphones portables et de téléviseurs pour les protéger”.
La journaliste espagnole, qui a testé les gilets de sauvetage, explique avoir sombré au bout de seulement 10 minutes. “Ils flottent pendant un moment, puis ils deviennent des poids morts”, précise Francisca Gonzales, jointe par le média en ligne El diario. “Les migrants les achètent environ 10 euros [aux passeurs, ndlr] mais ils ne leur permettent pas de flotter”, explique-t-elle sur son compte Twitter.
Los chalecos falsos que traían los 24 inmigrantes que llegaron a medianoche al sur de Gran Canaria. Rellenos de espuma de embalaje. Los suelen comprar a 10 euros al cambio pero no les permiten flotar. Hoy en @RTVECanarias pic.twitter.com/6SObLkLMTZ
— FRANCISCA GONZALEZ (@FRANCESCAGONZ37) May 16, 2019
Selon un syndicat des sauveteurs espagnols, également contacté par le site internet, ce genre de gilets ressemblent à ceux utilisés pour des activités aquatiques. “Les gilets permettent de nager rapidement lors d’une chute momentanée à l’eau mais ils n’ont pas vocation à être des gilets de sauvetage”, écrit El diario citant les sauveteurs espagnols.
Lors de la traversée de cette embarcation, une femme a disparu, un nourrisson d’un an et une autre femme ont perdu la vie en tombant du bateau. Le bébé a été retrouvé sur la plage de Tauro, dans le sud-ouest de l’île et le corps de la femme “avait été accroché à plusieurs gilets”, selon la Croix-Rouge locale.