C’est dans l’année qui se termine, que notre bon ami Hugo Moreno est parti. Il était un grand homme et autant, un combattant pour le socialisme. Un socialisme que lui-même et le courant politique auquel il appartenait le définissait comme «le régime de l’autogestion sociale généralisée».
Homme très chaleureux, Hugo se distinguait par son souci sincère et profond, son empathie pour les gens. Il incarnait dans sa conduite personnelle les valeurs dont il se réclamait intellectuellement et politiquement. Ce qui n’était pas toujours le cas pour beaucoup de cadres politiques des organisations de gauche, si souvent dominés par leur amour du pouvoir, petit ou grand…
Amoureux de la vie, comme tout le continent, l’Amérique Latine, dont il était issu, Hugo avait un comportement à l’opposé de la politesse “formellement correcte” (comme on dit politiquement correcte), mais froide comme le soleil d’hiver, qui distingue souvent beaucoup des Européens. Et surtout, Hugo était caractérisé par un sens très puissant de dignité humaine, plutôt rare, surtout à notre époque.
Forme dans les années 1960 en Argentine révolutionnaire, Hugo a incarné l’un des meilleurs exemples de sa génération, un combattant internationaliste pour le socialisme, très cultivé et à l’esprit critique. Il n’a pas abandonné ses idées pour passer à l’autre bord, au contraire, il a poursuivi son voyage jusqu’à la fin, même si, comme toute sa génération, il a connu tant de déceptions amères ainsi répétées alors en cascade.
Ayant d’abord participé aux Monteneros dans les années 1960, il a été rapidement en désaccord et en rupture avec eux. Torturé de manière atroce au Brésil et en Argentine, il s’est vu forcé à prendre la route vers Europe, d’abord au Portugal, puis en France, où il a fini par devenir Professeur à l’Université de Paris VIII. Mais la politique ne l’a jamais perdu de vue, elle a toujours demeuré au fond de son être.
Il a connu et rencontré Michael Raptis (Pablo), l’ancien secrétaire grec de la Quatrième Internationale, au Chili de Salvador Allende en 1973 et il avait rejoint le mouvement que Pablo avait créé, la Tendance Marxiste Révolutionnaire Internationale (TMRI) dont Hugo est devenu un des dirigeants.
Peut-être le caractère d’ Hugo n’était pas si étranger à ses choix politiques. Le charismatique Pablo était une légende pour le rôle qu’il a joué dans la révolution algérienne, et c’est probablement par ce rôle, que le trotskisme français ait pu sortir de l’obscurité et le déclin de la première période de l’après-guerre. « Au commencement c’était la Praxis », fut l’axe de la philosophie politique du révolutionnaire grec qui a conduit ses amis et camarades a la lutte pratique aux cotes surtout des révolutionnaires du tiers monde.
La TMRI, a laquelle Hugo a adhéré représentait du reste un courant de marxistes révolutionnaires très critiques, qui essayaient de traiter le marxisme comme une « science expérimentale » de la société, pour ainsi laisser la réalité compléter, corriger, ou revoir les doctrines héritées et qui ne cessent d’être finalement déterminées par l’espace , le temps et les besoins qui les ont fait naître. Pablo lui même, originaire d’un pays qui se trouve a la jonction du monde de l’Industrie, de l’impérialisme et de la lutte des classes d’une part, et du monde des colonies et de la lutte des nations d’ autre part, il a toujours essayé d’orienter les trotskystes vers la révolution anticoloniale, tandis qu’il était autant intéressé par l’autogestion. Approche théorique, essayant de répondre à l’impasse profonde des régimes staliniens bureaucratiques, mais aussi approche pratique, développe à partir de l’implication des trotskystes dans l’expérimentation de la Yougoslavie de Tito à ses débuts et dans la Révolution Algérienne.
La chaleur joueuse de ton regard Hugo… elle nous manquera.
Dimitri Konstantakopoulos
Ensuite, nous publions deux articles d’amis et de camarades d’Hugo Moreno qui l’ont si bien connu, Guillermo Almeyra et Patrick Silberstein
MURIO HUGO MORENO, Militant révolutionnaire
Par Guillermo Almeyra
J’ai rencontré Hugo Moreno en 1957, lorsque le parti pour lequel je militais dans ces années-là m’a envoyé à Córdoba pour former un Comité régional et, pour atteindre cet objectif, j’ai consacré mon temps à donner des conférences avec un seul orateur présent dans la salle (moi) et à participer à chaque conférence du centre d’études qui acceptait un débat et où il y avait toujours un petit groupe à la sortie qui voulait continuer la discussion.
Hugo, à ce moment-là, avait 15 ans, il a été l’un de ceux qui voulurent maintenir le contact et en peu de temps, je suis passé – avec mes 30 ans bien remplis – d’une sorte de père adoptif à l’initiateur au marxisme révolutionnaire d’un adolescent plein d’ardeur qui absorbait ces connaissances nouvelles comme une éponge. En l’espace de six mois, il rejoignit le Comité régional, formé par des travailleurs d’âge mûr.
En 1959, j’ai été envoyé au Pérou, pour aider les camarades de ce pays et j’ai perdu contact avec Cordoba, que je considère comme la ville qui m’a laissé les meilleurs souvenirs pour la qualité et l’humour de ses jeunes travailleurs et pour l’alliance travailleurs-étudiants qui a donné un sens social très marqué à la lutte contre la tentative dictatoriale en 1957 d’imposer l’instruction religieuse obligatoire et qui par la suite, s’exprima dans le Cordobazo. (Soulèvement en Argentine 1969 à Cordoba).
Une fois retourné en Argentine, j’ai retrouvé Hugo en tant que membre du Comité régional de Santa Fè. En tant que Secrétaire de l’organisation du parti (POR) j’ai eu comme principales fonctions d’aider les comités régionaux. Nous nous sommes souvent rencontrés lors de mes voyages dans les provinces ou à Buenos Aires. À la fin des années soixante, il a commencé à militer avec Raúl Prenat (« Rivas »), assassiné par la dictature militaire en 1976, Carlos Suárez (« Bernardo ») et d’autres camarades dissidents. Plus tard il a été au Portugal, où il a participé à la révolution des œillets en 1974, où il y a rencontré sa partenaire courageuse et brillante, Marie-Christine, qui a pris soin de lui avec abnégation jusqu’à ses derniers instants, et avec laquelle ils ont eu un fils, Aurélien.
À Paris, il a travaillé à la FNAC-Les Halles où il fut élu délégué du personnel et où il s’est forgé une culture forte qui lui permettra de devenir professeur à l’Université de Paris VIII, dans un département, dirigé par Jean Marie Vincent, ami et collègue.
Lors d’un voyage en Argentine, il a été arrêté et torturé au Brésil, selon la torture dite du Pau de Arara, qui consiste à lier les mains et les chevilles du prisonnier et à le suspendre à un bâton pendant qu’on lui applique des décharges électriques. A la suite de cette torture il a perdu l’usage des jambes. Une Infirmière de l’hôpital de la prison où il était incarcéré a prévenu le Consulat argentin de la dictature et il a été rapatrié dans la journée. À Buenos Aires, la police de l’Argentine n’avait apparemment pas apprécié cette sorte de compétition brésilienne dans un domaine qui lui semblait lui appartenir en propre : la torture et les disparitions – il a été soigné à l’hôpital militaire et il a pu rentrer en France.
Il a milité ensuite aux côtés de Michel Raptis (« Pablo »), de Gilbert Marquis, Danielle Riva, Patrick Silberstein, moi et autres membres de la tendance marxiste révolutionnaire (TMR), pour l’autogestion socialiste dont l’hospitalité fraternelle a vu passer une grande partie de la gauche d’Amérique latine dispersée en France, Espagne, Italie ou aux Pays-bas. Moi-même, j’ai vécu à Rome, et j’ai été aussi fraternellement adopté par Marie Christine et Hugo chaque fois que je me rendais à Paris pour assister aux réunions de la TMRI, ou pour un travail.
Il y a eu beaucoup de moments agréables avec le couple révolutionnaire Marie Christine et Hugo, de très enrichissantes discussions notamment avec Pablo, invité régulier de nombreux dîners. Avant tout, je leur dois de m’avoir aidé pour mon doctorat en sciences politiques à l’Université où ils travaillaient ou encore lorsque mes chers collègues de l’UAM-Xochimilco, au Mexique mon poussé à entrer dans le système national de chercheurs qui amasse des fonds pour les bourses d’études des étudiants.
Hugo laisse beaucoup d’amis, un grand vide, son humour cordobèsien, sa générosité et son hospitalité. Il a également laissé quelques brochures pour le centre d’édition de l’Amérique latine dans la collection dirigée par le grand historien marxiste argentin et ami, Alberto Pla, peu après la fin de la dictature en 1983 et un livre « La catastrophe Argentine », éd. Syllepse.
Il nous laisse le souvenir endeuillé de luttes communes, de sa compagne, son fils et son petit-fils, qui lui a donné du bonheur ses dernier jours.
Mexico,9 juillet 2017
Hugo Moreno (1943-2017)
Hugo Moreno était un dinosaure et chacun sait que les dinosaures ne meurent pas.
La preuve : mon petit fils en a rencontré plusieurs au Jardin des plantes pas plus tard que dimanche dernier.
Un dinosaure oui, un dinosaure de la trempe d’un Yvan Craipeau, qui se désignait lui-même comme un dinosaure trotskiste, alors même qu’il ne militait plus dans les organisations dites trotskistes depuis des décennies. Un dinosaure, oui, mais pas un au sens vieille bête dépassée par la modernité et en voie de disparition.
Plutôt un dragon, un quetzacóatl, un animal de légende venu des confins du monde et des temps obscurs pour combattre à nos côtés et pour éclairer les batailles de demain.
Hugo était donc un dragon !
Il crachait du feu – et pas seulement pour faire griller la viande –, il volait dans les airs, débouchait les bouteilles, protégeait les faibles, donnait des cours à la fac, trempait ses plumes dans l’encre magique et bataillait ferme contre les citadelles où le vieux monde s’est solidement retranché.
Un dragon, un hybride parfait – enfin presque parfait – de l’Argentin et du Français, du trotskiste et du « je suis plus tout à fait trotskiste mais quand même », du camarade estimé et du copain aimé.
Hugo était un dragon qui n’avait renoncé à rien, cédé à rien, il était la fois Argentin et Français et ni Français ni Argentin, une sorte de cosmopolitisme multiculturel à lui tout seul. Mon grand-père aurait dit que puisqu’il était tout ça à la fois, il ne pouvait être que yid : Higou Moreïnou. Pas de doute. Les dragons sont capables de bien des choses.
C’était surtout un internationaliste conséquent, insensible au charme discret du nationalisme bourgeois, d’où qu’il vienne. Bref un mensch sur qui on pouvait compter.
C’était aussi un dragon pétillant, dont se souviennent Gilbert Achcar et Pierre Cours-Salies avec qui il a partagé des amphis et des AG à Paris 8 ; le plus marrant de tous les dragons que nous avons rencontrés pour beaucoup de celles et ceux qui ont perdu leur grand-frère ; un dragon « ami qui nous a accompagné sur les longs chemins des pensées et actions contre ce monde terrible et angoissant » pour Fernando Matamoros de la rue de Tunis et de Puebla, Mexique ; un super-dragon pour Cyril Smulga d’Inprecor, pour Laurent Lecoin d’Information pour les droits du soldat, pour Philippe Crottet de Solidaires, pour François Leclerc et Isabelle, pour Patrick Le Tréhondat, Pierre Leconte, Candida, Pierre Soulié et pour bien d’autres encore.
Moi, ce dragon, je l’ai connu il y a quelque quarante ans.
Je me contenterai, si vous le voulez bien, de vous lire quelques extraits de l’avant-propos qu’il avait rédigé pour son livre, Le Désastre argentin, que les éditions Syllepse ont publié en 2005.
Je dirai au passage que son livre été un succès de librairie et qu’il en reste très peu et que les prix vont augmenter… Vous voyez ce que je veux dire…
Le livre s’ouvre par une dédicace : « A mon ami Raoul Premat, enlevé dans la nuit du 28 au 29 avril 1976 et porté disparu et aux trente mille disparus sous la dictature militaire. » On est en plein dans le volcan. L’heure des brasiers.
Puis Hugo commence et c’est du Hugo pur maté. Il écrit : « Ce livre est le fruit d’un travail qui m’a occupé trois mois et trente ans. Si la rédaction a duré trois mois, il m’aura fallu trente années de questionnement sur l’histoire de mon pays d’origine. » Je vous passe l’exposé des motifs, mais si Patrick Le Tréhondat, Sylvain Silberstein et moi n’avons jamais douté qu’il lui a fallu trente ans pour donné naissance à son livre, nous savons qu’il il lui a fallu bien plus de trois mois pour l’écrire et surtout pour nous rendre un manuscrit définitif. Il a fallu se battre contre le dragon, l’amadouer, le circonvenir, le câliner, déboucher des bouteilles, palabrer et palabrer encore… On a sué, croyez-moi. Et plus de trois mois. La chasse au fragnol est un sport de combat, de même que la chasse au « tout est dans tout et réciproquement ».
Un mot quand même sur l’objet du livre. Bien sûr, c’est l’Argentine, mais aussi et surtout c’est un livre, écrit-il, sur le « spectre qui plane toujours sur l’Argentine » : le péronisme. Hugo le Dragon met les pieds dans le plat : «J’ai voulu donner, je cite, un éclairage différent, cherchant à rendre intelligible et à expliquer le péronisme », fatigué qu’il était – et là le dragon crachait des flammes, tempêtait et secouait sa crinière –, d’entendre le monceau de « conneries » sur le péronisme – c’est écrit dans un vocabulaire plus choisi dans le livre – qu’il avait « entendu mille fois sur la question depuis [son] arrivée en France, en octobre 1977 ».
Quand il écrit ce livre, il dit n’être, je cite, « plus, aujourd’hui, engagé au quotidien, comme je l’ai été jadis, dans le combat politique ». On pourrait mettre en doute cette assertion mais bon… Il conçoit, écrit-il encore, son activité intellectuelle « comme une activité politique », car « je reste convaincu de la pertinence de la onzième des thèses sur Feuerbach de Karl Marx ». Vous connaissez, la thèse…
Hugo le Dragon continue son avant-propos par ce qu’il appelle une digression personnelle : « Ma première rencontre avec la politique date du 16 septembre 1955. Je n’étais encore qu’un enfant quand, ce jour-là, à Cordoba, les généraux déclenchèrent le coup d’État qui renversa le gouvernement de Juan Domingo Perón. J’ai alors vu mon grand-père, un paysan d’origine piémontaise, émigré en Argentine au début du 20e siècle, charger son fusil, par crainte des péronistes. Pendant longtemps, je n’ai pas compris comment cet homme, italien, « garibaldien », révolté contre l’injustice sociale, pouvait avoir eu cette attitude. »
Ce jour-là, ajoute-t-il, « j’ai vu aussi la colère des ouvriers, nos voisins et nos amis, du quartier populaire où nous habitions. Je les ai entendu, pour la première fois, prononcer cette phrase : “Nous reviendrons !” Je ne pouvais pas alors comprendre cet épisode, tournant important de l’histoire argentine, mais je me suis senti spontanément proche des ouvriers péronistes. En tout cas, cet événement fut l’étincelle qui éveilla ma curiosité, à l’origine de ma conscience et de mon engagement. Je suis entré dans la lutte révolutionnaire en 1960. L’Amérique latine était alors galvanisée par la victoire de la Révolution cubaine. En Argentine, l’épopée des guérilleros cubains à laquelle participait un Argentin internationaliste, le Che, encourageait les grandes luttes ouvrières et la résistance péroniste. J’ai adhéré, très jeune, au Parti ouvrier révolutionnaire, section argentine de la 4e Internationale. J’ai milité à Cordoba, mais aussi à Santa Fe et à l’étranger. J’ai connu la prison et la torture au Brésil et en Argentine, et je fus un des premiers prisonniers à être transporté clandestinement d’un pays à l’autre, prélude de l’opération Condor. En 1973, j’ai fait la connaissance de Michel Pablo, un des fondateurs de la 4e Internationale, lors de son séjour dans le Chili de Salvador Allende et de l’Unité populaire. J’ai adhéré à sa tendance, en rupture avec le trotskisme officiel. Ce courant m’aida à développer un regard et une analyse iconoclastes sur bien des questions essentielles : les États dits « ouvriers», le parti révolutionnaire, le socialisme autogestionnaire, le féminisme et d’autres questions encore. »
En 1975, menacé par la Triple A, alors qu’il milite avec la gauche péroniste, il est obligé de quitter Buenos Aires où il travaille à l’Université. Hugo le Dragon va commencer sa deuxième vie. Il prend le chemin d’un exil qui le mène au même endroit que l’ex-ambassadeur américain à Santiago du Chili (hasard objectif ?) : à Lisbonne où la révolution a commencé…
Il a alors un passeport bleu délivré par l’ONU portant le cachet « Valide pour tous les pays sauf l’Argentine ».
Arrivé en France, il travaille à la FNAC puis à l’Université de Paris 8. Marie-Christine, Aurélien… Une troisième vie commence.
« Ma vie, certes, ne coïncide pas avec le parcours normal d’un universitaire. Je n’ai renoncé ni à mes choix ni à mon engagement, même si j’ai révisé certaines positions théoriques et politiques qui furent les miennes. » À un étudiant imprudent qui lui demandait comment il se situait politiquement, il répond : « Je suis pour l’autogestion sociale généralisée. » La légende raconte que l’on fait encore un pas de côté dans le hall de la fac où l’étudiant a été foudroyé sur place par le feu du dragon.
« Contrairement à l’air du temps, en particulier celui qui souffle sur le monde universitaire, je ne cache pas que je reste marxiste », écrit-il pour marquer le territoire des dragons de Paris 8-Vincennes-Saint-Denis. Enfin, avant d’attaquer le coeur de son sujet, il nous rappelle que le monde est « plus proche de la barbarie que de la civilisation [qui est] sous la menace d’une catastrophe planétaire » :
« Sans alternative, sans projet de société, sans stratégie, sans mouvement social oeuvrant dans le sens d’une transformation sociale radicale, le danger d’un recul et d’une régression est à craindre. » Et c’est au moment où nous avons tellement besoin de cela que le Dragon a replié ses ailes.
Il cite pour conclure l’avertissement de Walter Benjamin en 1940 :
« Le messie ne vient pas seulement comme rédempteur ; il vient comme vainqueur de l’Antéchrist. Le don d’attiser dans le passé l’étincelle de l’espérance n’appartient qu’à l’historiographe intimement persuadé que, si l’ennemi triomphe, même les morts ne seront pas en sûreté. Et cet ennemi n’a pas fini de triompher.»
Salut Hugo.
Patrick Silberstein