L’Europe est le continent le plus affecté par le coronavirus après l’Asie où la pandémie est apparue dès la fin novembre 2019.
Si vous pouvez visionner ce reportage réalisé par la télévision belge vous serez épouvantés par l’ampleur de cette épidémie :
https://www.rtbf.be/info/monde/detail_coronavirus-en-italie-reportage-exclusif-au-coeur-de-bergame-la-ville-martyre-qui-ne-compte-plus-ses-morts?id=10464573
L’Italie tient le triste record du plus grand nombre de personnes décédées dans l’UE et dépasse même la Chine. Suivent dans l’ordre l’Espagne et la France .
Les causes de ce désastre sont bien connues : avec le traité de Maastricht, l’UE a imposé des politiques d’austérité à tous ses pays membres.
Depuis des décennies les budgets des services publics sont rabotés, des unités de soin, des maternités et des hopitaux fermés, des dizaines de milliers de lits supprimés. Il manque des personnels – médecins, infirmiers, aides soignants, brancardiers, ambulanciers – il manque du matériel médical non renouvelé. Depuis un an, en France, les personnels soignants dans tous les services ne cessent d’alerter par tous les moyens dont ils disposent sur la situation dramatique de l’hôpital, tant au plan humain que matériel. Le gouvernement a délibérement laissé pourrir la situation.
Dans sa détresse le gouvernement italien a demandé de l’aide à Cuba, à la Chine, à la Russie, qui ont répondu positivement. La coopération internationale s’organise. La Chine a surmonté cette crise puisque la contagion y est maintenant jugulée et propose son aide aux pays qui la demandent. Elle envoie des millions de masques protecteurs, des médecins qui aident et conseillent…
La Russie a aussi envoyé du matériel.
Cinquante-trois médecins et infirmiers sont arrivés de Cuba, ce samedi 21 mars pour soulager le personnel épuisé. Ils rejoindront les dix médecins chinois déjà sur place à Milan, avant d’être acheminés vers le nouvel hôpital de campagne qui sera construit à Bergame, en Lombardie, la province la plus touchée par le COVID-19. Le recours au médicament antiviral cubain Interféron Alpha 2 B qui a été utilisé en Chine est prévu.
Cuba, petit pays dont une des principales ressources est son capital humain, envoie depuis longtemps des personnels qualifiés dans les domaines de la santé et de l’éducation dans le monde entier, gratuitement pour les pays qui ne peuvent pas payer, contre rétribution ailleurs. C’est pour Cuba une source importante d’entrée de devises de sept milliards de dollars par an.
Depuis 1960 et l’envoi de la première brigade médicale au Chili suite à un tremblement de terre, Cuba a fait de la solidarité internationale avec les peuples du Sud un pilier de sa politique étrangère. Depuis cette date, 407 000 professionnels de la santé ont œuvré dans 164 pays de tous les continents.
Avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé, (OMS) Cuba a lancé des campagnes de vaccinations dans le monde entier afin de protéger les populations les plus vulnérables. En 1998, Cuba a créé l’Ecole latino-américaine de médecine (ELAM) dont le rôle est de former les étudiants en médecine en provenance des pays du Tiers-monde et même des Etats-Unis. Selon les Nations unies, ” l’ELAM est l’école médicale la plus avancée au monde”.
En 2004, Cuba a lancé conjointement avec le Venezuela l’«Opération Miracle » qui consiste à opérer les personnes atteintes de cataracte, et autres maladies oculaires, et qui n’ont pas les moyens de recevoir des soins. Depuis cette date, plus de six millions de personnes en provenance de 34 pays ont pu retrouver la vue grâce aux médecins cubains.
En 2014, les médecins cubains ont joué un rôle fondamental dans la lutte contre l’épidémie « Ebola » en Afrique de l’Ouest, notamment au Liberia, en Guinée et au Sierra Leone.
En 2005, La Havane a créé la Brigade Henri Reeve pour venir en aide aux victimes des catastrophes naturelles. Celle-ci est intervenue en Louisiane suite à l’ouragan Katrina. Cette brigade est également intervenue lors du tremblement de terre en Equateur en 2016, lors des inondations au Pérou en 2017, lors de l’Ouragan María dans la Caraïbe et du tremblement de terre au Mexique en 2017, en 2015 au Pakistan, parmi de multiples urgences à travers le monde.
En 2017, l’OMS a remis à Cuba le Prix de Santé Publique, la plus importante distinction octroyée par l’institution.
L’assistance internationale prêtée par Cuba ne diminue pas l’attention offerte par le pays à sa propre population, qui bénéficie d’un système national de santé universel et gratuit avec un total de 493 368 agents de santé et un ratio de 80,2 médecins, 15 dentistes et 79,3 infirmières pour 10 000 habitants.
Donald Trump a renforcé le blocus contre Cuba et demande aux gouvernements d’Amérique latine de mettre un terme à leur coopération médicale avec ce pays, accusant l’île de « trafic de médecins » et « d’esclavage moderne ». Suite à ces pressions, le Brésil, l’Equateur et plus récemment la Bolivie ont ordonné à l’ensemble des coopérants cubains de quitter leur pays.
L’objectif des Etats-Unis est de priver Cuba d’une importante source de revenus.
Autre mesure encore plus perverse : Washington envisage de rétablir le Cuban Medical Professional Parole Program (CMPP), en vigueur de 2006 à 2017, dont l’objectif est d’inciter les médecins en service à l’étranger à déserter en leur offrant la possibilité de venir exercer leur profession aux Etats-Unis, et de priver ainsi Cuba d’un précieux capital humain.
L’aide apportée par Cuba ( la Chine ou la Russie ) est reconnue et appréciée par les peuples qui souffrent. Seuls nos éditocrâtes – figés dans des certitudes que le coronavirus est en passe d’invalider – invoquent la propagande. Ils démontrent une fois de plus leur refus de renoncer à leur critique manichéenne envers des pays qui ont le défaut impardonnable de fonctionner en dehors des principes néolibéraux.