février 27, 2020
« Je n’ai fait aucun geste, ne représentais aucun danger»
Il s’appelle Adnane. Il a 19 ans. Samedi soir, il a été mutilé à vie. Eborgné, par le tir d’un LBD dans la ville de Brunoy, en banlieue parisienne.
« Je suis venu passer la soirée dans le quartier pour voir des amis. Vers 21 heures, on se trouvait sur la dalle avec trois amis. On a entendu des cris plus bas dans la cité. » La police vient d’intervenir pour une futilité : la présence de jeunes dans un hall. Dans l’unique but de provoquer, les agents ont volé un narguilé.
« A ce moment-là, il n’y avait pas de réel affrontement. Mais les policiers se cachaient un peu partout dans des coins sombres. Je vois une patrouille au loin, à 40 mètres environ. D’un coup, quatre baqueux sortent d’un fourré, à 4-5 mètres devant moi. L’un d’eux me braque avec une lampe torche. Un autre, de petite taille, me vise avec un Flash-Ball. » Il court. « Je n’avais que quelques mètres à faire pour arriver à l’angle, j’ai tourné, et c’est là qu’il m’a tiré sur le visage ».
« J’étais blessé, mais les policiers sont arrivés pour gazer et disperser toute la place. J’avais la joue gonflée et une grosse bosse. Quand les autres ont crié : « Ils lui ont pété l’œil ! » j’ai commencé à comprendre. Je n’ai fait aucun geste, ne représentais aucun danger».
Son plancher orbital est fracturé. Il perd connaissance. Son pronostic vital est engagé. L’usage de son œil droit est définitivement perdu. 120 jours minimum d’ITT.
Le couvre feu a été décrété dans la ville de Brunoy, pour empêcher la colère légitime de s’exprimer après la mutilation d’Adnane. Et la police continue à jouer au ball-trap dans les quartiers.
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