Justice pour Sankara. Communiqué

Lundi 24 janvier 2022 devait se tenir les plaidoiries dans le procès Sankara et ses douze compagnons assassinés. Notre collectif d’avocat-es était à pied d’œuvre pour finaliser cet effort qui a débuté il y a un quart de siècle. Un coup d’état est survenu et le président du tribunal a remis les comparutions au lendemain mardi 25 janvier. Il a ensuite expliqué, qu’en raison de raisons majeures indépendantes de sa volonté, la séance était suspendue et qu’il reviendrait vers les parties en temps opportun.

Avec le renversement du régime Compaoré, un nouveau régime politique avait permis l’instruction de l’affaire. Le procès se déroulait devant la Chambre de Première Instance du Tribunal Militaire de Ouagadougou, délocalisée à la salle des Banquets de OUAGA 2000. Suite à l’arrêt N° 06 du 13 avril 2021, plusieurs personnes ont été mises en accusation et si possible entendues: par contumace KAFANDO Hyacinthe pour attentat à la sureté de l’État et assassinat ; par contumace COMPAORE Blaise pour recel de cadavre, attentat à la sureté de l’État, complicité d’assassinat; DIENDERE Gilbert pour complicité d’assassinat, attentat à la sureté de l’Etat, subornation de témoin, recel de cadavre; OUEDRAOGO Nabonswende, SAWAWADOGO Idrissa, ILBOUDO Yamba Elysee, OUEDRAOGO Tibo, BELEMLILGA Albert, Pascal Sibidi, DEME Djakalia, PALM Mori Aldjouma Jean-Pierre, TRAORE Bossobe, pour complicité d’attentat à la sureté de l’Etat; DIEBRE Alidou Jean Christophe, KAFANDO Amado pour faux en écriture publique et TONDE Ninda dit Pascal pour subornation de témoin; TRAORE Bossobe pour complicité d’assassinat ; OUEDRAOGO Nabonswende, SA WA WADOGO Idrissa, ILBOUDO Yamba Elysée, pour assassinat. Des dizaines de témoins ont aussi comparu en présentiel ou à distance et les procès-verbaux des personnes décédées ont été lues.

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Le procès dont les autorités ont refusé l’enregistrement s’est déroulé jusque- là dans des conditions acceptables.

La CIJS est préoccupée de la poursuite du procès et escompte des nouvelles autorités qu’elles permettent, dans les meilleures conditions possibles, la sécurité et l’achèvement serein et rigoureux du procès. La CIJS escompte aussi que le juge en charge de la disjonction sur le volet international puisse vaquer normalement à son instruction et boucler son dossier. Tout ceci permettrait de connaitre la vérité tant attendue, d’obtenir justice et d’assurer une saine réconciliation.

Le peuple burkinabé et l’Afrique entière souhaitent tourner la page de l’impunité.

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