17 avril – Retour sur près de 40 actions « contre la réintoxication du monde »

19 avril 2021

Comme nous l’avions annoncé ici la 3e vague d’actions contre la réintoxication du monde a eu lieu ce Samedi 17 avril. Ce mouvement de coordination nationale de mobilisations, blocages, occupations a été initié le 17 juin dernier au sortir du 1er confinement, puis s’est poursuivi durant le secondle 17 novembre. Il partait du besoin urgent de traduire en actions de terrain la nécessité de rompre avec la destruction du vivant et le nihilisme marchand. Nous avons reçu ce petit compte-rendu des dizaines d’actions et mobilisations qui ont eu lieu aux quatre coins du territoire.

Malgré les restrictions croissantes sur les libertés publiques et possibilités de manifester liées au contexte sanitaire, le 17 avril apparaît comme un nouvelle étape forte de mise en réseaux de résistances locales. En cette journée internationale des luttes paysannes, plus d’une trentaine de mobilisations avaient été annoncées dans diverses villes, zones industrielles et campagnes du pays. Un certain nombre d’entre elles ont dû passer outre les interdictions préfectorales ou municipales pour se dérouler. Des actions surprises ont par ailleurs surgi dans l’espace public sans crier gare ! Elles visaient aussi bien des destructions de terres agricoles et jardins en ville, des industries écocides de sable, ciment au des fermes usines, des chimères marchandes aberrantes de type zoo tropical, des projets routiers ou d’implantations de plate-forme (e-)-commerciales diverses. Elles se sont déployées à travers des manifestations, vélorutions, fêtes, art’ivisme, sabotages, détournements, plantations, blocages, occupations…. Un certain nombre de groupes et résistances sont nées les 17 juin et 17 novembre derniers, d’autres y préexistaient. Chacune de ces luttes sait qu’on ne fait pas reculer l’adversaire sans s’entêter, tenir le terrain et annoncent quasi-toutes d’autres rendez-vous. Certains à l’instar des jardins des vertus à Aubervilliers, menacés par l’urbanisation accélérée en vue des JO 2024, sont dans un régime d’urgence et appellent à se regrouper alors que les bulldozers sont à leur porte.

Voici, ci-dessous, un premier bilan des actions menées ville par ville. Il dessine une cartographie de territoires indociles et vivants. Vous pouvez la retrouvez de manière plus détaillée et imagée sur https://agir17.noblogs.org/

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— à Dijon (Côte-d’Or), des panneaux publicitaires de nombreux sites de projets immobiliers et zones d’activités économiques ont été détournés pour interpeller les habitant.es de la métropole sur la destruction programmée de centaines d’hectares d’espaces naturels et cultivables, promise par le plan local d’urbanisme (PLUi-HD).

— à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), un millier de personnes ont manifesté pour défendre les jardins ouvriers des Vertus menacés par l’urbanisation accélérée des Jeux Olympiques 2024, avant de pénétrer dans les jardins, d’y pique-niquer et d’y tenir une AG pour organiser la résistance aux travaux prévus dans les jours à venir.
— à Saint Gérand (Morbihan) plus de 600 personnes ont répondu à l’appel du collectif ’Morbihan contre les fermes usines’ pour marcher en fanfare jusque devant l’usine du géant de l’agro-alimentaire Sanders.

— à Saint Colomban (Loire Atlantique) plusieurs centaines d’autres se sont mobilisées contre l’extension des carrières de sable par Lafarge et GSM, et contre le maraîchage industriel. Malgré les coups de pressions d’un maire en pleine crise d’autorité et son interdiction de manifester, une trentaine de tracteurs ont défilé dans le bourg et devant la Mairie en chantant ’on est là !’

— à Bordeaux (Gironde), l’immense affiche publicitaire Apple de la place de la Bourse a été recouverte à coup de jets de peinture noire forçant ainsi son retrait immédiat.

— à Wittelsheim (Haut-Rhin), pour rappeler leur totale opposition à la décision gouvernementale de laisser les 42000 tonnes de déchets toxiques au fond de Stocamine, des habitants du Haut-Rhin ont accroché des panneaux « commune poubelle » à l’entrée de différents bourgs et des « têtes de mort alsaciennes » sur les lampadaires du centre ville. 
— à Besançon (Doubs), aux Vaîtes, des nouvelles terres occupées sur ces jardins menacés ont été mises en culture : champs de patate, verger… et une cabane incendiée il y a quelques jours a été reconstruite !

— à La Roche-Sur-Yon (Vendée), un rassemblement avec caviardage publicitaire a été organisé contre la construction de la rocade contournement sud de la ville.

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— à Die (Drôme), à l’appel du collectif Ma Tulipe Sauvage, 200 personnes ont occupé le rond-point de Chamarges, lieu d’un projet d’extension d’une zone d’activité sur des terres fertiles.

— à Briec (Finistère), de multiples camions ont été peints dans le centre ville pour dénoncer un projet d’implantation d’Amazon.

—  à Sens (Yonne), c’est contre la destruction de 40ha de terres cultivées pour installer un entrepôt de e-commerce que les résistant.e.s locaux se sont retrouvé.e.s en rappelant que ’l’écologie sans lutte des classes, c’est du jardinage’

— à Crots (Hautes-Alpes), 200 personnes ont commencé à occuper terrain convoité par le golf de Crots, un projet trou de balle dans les Hautes Alpes, et y ont déployé une banderole géante ’la guerre du golf !’
— à Salles (Gironde), de gros colis ont été livrés devant la porte de la mairie, et beaucoup de personnes étaient présentes pour dire stop au projet inutile de plateforme logistique sur une zone humide dans le Val de l’Eyre.

— à Marquillies (Nord), plus de 250 personnes ont enterré le plan climat local suite à un projet d’entrepôt logistique géant dans les Weppes.

— une grenouille énervée face au PLUI est apparue un peu partout dans les rues d’Angers (Maine-et-Loire).

— à Saint-Sulpice-La-Pointe (Tarn), on s’est retrouvé contre l’implantation d’une plateforme de 70.000 m2 destinée au e-commerce à faire plus de bruits que la déferlante de camions annoncés.

— à Faux-la-Montagne (Creuse), sur le plateau Millevaches, les habitant.es de la région ont fait bloc sur le site d’une récente coupe rase en forêt.

— au col de la Fau (Isère), des arbres ont été plantés malgré les menaces des gendarmes pour marquer le refus de l’élargissement de la RD1075 et des antennes 5G…

— à Paris, l’association écologiste étudiante Écocampus ENS a fait une action collage dans les rues du 5e arrondissement, en affichant des articles de recherche en écologie (géosciences, histoire, économie, etc…)

— à Montreuil-sur-Mer (Pas-de-Calais), 398 personnes (comptées une à une !) ont défilé sous le soleil et en musique avec la chorale et la batucada lilloise, s’opposant au projet de serre et de zoo tropical Tropicalia.

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— à Châteaubriand (Loire-Atlantique), près de cent personnes ont participé à une marche pour empêcher un autre projet de carrière de sable à Soudan sur des terres agricoles.

— à Lille (Nord), un rassemblement devant le siège de la métropole lilloise s’est tenu contre les GP2I, l’artificialisation des terres et l’industrialisation de l’agriculture dans le Nord-Pas-de-Calais tandis que des semis, plantations et balades étaient menés sur la friche Saint-sauveur.

— à Teulat (Tarn), près de 800 manifestant.e.s se sont retrouvé.e.s sur le tracé envisagé de l’autoroute Castres-Toulouse en projet, et y ont formé une chaîne humaine. 
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— à Reims (Marne) l’abattage d’arbres s’est vu pointé du doigt par du théâtre sauvage.

— à Grenoble (Isère), de même qu’à Montpellier (Hérault), des centaines de personnes ont participé à des vélorutions revendicatives contre l’urbanisation agressive et la destruction de plusieurs lieux collectifs en ville. 
— à Vitré (Ille-et-Vilaine), des banderoles ont été déployées au cours d’une déambulation urbaine pour rappeler l’urgence climatique, et la nécessité de ne pas détruire les terres agricoles avec le projet de 2e contournement routier autour de la ville..

— Partout en France, à l’initiative de la Confédération Paysanne, des paysan.ne.s ont brandi poings et pancartes traduites en bengali et en hindi pour envoyer messages de soutien et force aux camarades indiens en lutte.

C’est ce que nous savons pour l’instant et c’est déjà remuant. Nous compléterons ce bilan dans les prochains jours sur le site. D’autres étapes et coordinations se préparent. En parallèle et entre autres, la saison 1 des Soulèvements de la Terre se poursuit avec des blocages d’industries et occupations de terres jusqu’à l’été (voir : https://lessoulevementsdelaterre.org/)

Le groupe de coordination des 17

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