Deux Textes d’ Afrique

La commémoration du 1er Mai 2020 intervient dans un contexte de crise économique, consécutive à la pandémie Covid -19, qui s’est déclenchée en Chine, puis  s’est répandue en Europe et aux Etats Unis, suite au rapatriement  massif de leurs ressortissants,  à l’encontre des recommandations de l’OMS qui demandait de faire confiance en la capacité de ce pays à contenir ce virus dans les limites de son territoire, et de l’éradiquer.

L’Afrique de l’Oeust, a, elle, été contaminée par l’Europe,  pour n’avoir pas pris à temps des mesures barrières efficaces qui étaient nécessaires pour contrôler, dès leur entrée dans leurs territoires, tous les voyageurs venus d’Europe.

La rapidité de la transmission de ce virus, a fait comprendre qu’elle est due à la grande mobilité internationale occasionnée par l’avènement de la mondialisation.  Et c’est cela qui a  justifié  la fermeture des Etats Unis, aux vols venant de pays d’Europe contaminés, et, par la suite,  la fermeture en cascade des aéroports en Europe  et en Afrique.

La crise économique mondiale que cette pandémie a occasionnée, a causé  un arrêt brusque des économies des pays les plus touchés, notamment aux Etats Unis, en Grande Bretagne et en Europe du Sud Ouest (Italie, Espagne, France, Allemagne).

Le degré de privatisation de la Santé publique aux Etats Unis, et l’imposition des politiques de rigueur budgétaire dans la Zone Euro, ont  rendu  ces pays, incapables de gérer efficacement cette pandémie qui continue d’endeuiller des milliers de familles, tout en provoquant l’explosion du chômage, consécutif  à la chute de leur PIB, et un risque  grave  de récession.

Par contre, la Chine, sortie de la pandémie grâce à son solide système de santé publique, commence à renouer avec la croissance, renforçant  ainsi son ascension vers la position de leader de l’Economie mondiale, que les Etats Unis ont vainement tenté d’empêcher par des surtaxes sur ses produits et l’interdiction de transferts de technologie vers ce pays.

Un malheur ne venant jamais seul, une compétition entre la Russie, l’Arabie Saoudite et les Etats Unis pour un nouveau partage du marché mondial du pétrole, a entraîné un effondrement du cours du baril qui a permis à la Russie d’y occuper une position stratégique de premier plan, au bénéfice des pays importateurs nets de pétrole, notamment de la Chine ; ce qui va booster la reprise de sa croissance économique, dans un contexte où elle est parvenue à avoir son indépendance technologique vis à vis des Etats Unis et de l’Allemagne.

En Afrique l’Ouest, la contamination au Covid-19 par l’Europe, s’est muée peu à peu en contamination communautaire, qui  a mis  à nu, les conséquences désastreuses des politiques d’austérité imposées à travers des critères de performance budgétaire, issus du “Consensus de Washington”, qui se sont traduites  dans la faiblesse des moyens budgétaires accordés aux secteurs sociaux, notamment, ceux de la santé publique, de  l’éducation et de  la formation, au profit d’un secteur privé  de santé, plutôt tourné vers les couches sociales les plus aisées de nos pays.

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Au plan économique, l’arrêt des transports aériens dans les pays des grandes puissances, a entraîné l’arrêt des activités  qui y sont liées, comme le tourisme, l’hôtellerie et la restauration, et leur crise économique a entraîné la chute de nos importations et exportations vers ces pays, et une réduction drastique des transferts de nos migrants, notamment au Sénégal où ils ont représenté 10% du PIB en 2018.

Les moyens budgétaires qui reposent sur les recettes fiscales et les transferts de nos migrants, vont être fortement compromis.

Ce problème d’insuffisance de moyens  s’est aggravé considérablement  par une forte fuite des capitaux estimée à 80 milliards de dollars entre Janvier et Mars 2020, alors qu’elle se situait à 25 milliards de dollars durant toute la crise de 2008  et 2009!

Malgré celte situation difficile, les dettes des pays africains, avant la crise du coronavirus, ont culminé aujourd’hui à 365 milliards de dollars, dont la Chine détient les 40%.

Au Sénégal, l’encours total égal à 8076,6 milliards de FCFA,  et  le service de la dette pour 2020  s’élève à 719,20 milliards FCFA à paye sur des recettes fiscales prévues à  2 675 milliards de FCFA, soit 26,9%, mais qui sont compromises par la crise économique occasionnée par la pandémie, et par les mesures fiscales prises par l’Etat pour éviter une faillite généralisée des entreprises du  pays !

C’est dans ce contexte qu’il faut saluer les mesures fiscales et financières fortes  prises par le Président Macky Sall, pour aider les entreprises à résister à la crise , tout en préservant l’emploi et les salaires, et le recours au chômage technique assorti de 70% des salaires, avec interdiction stricte de tout licenciement sauf pour ” fautes lourdes” attestées par l’Inspection du Travail.

Ces mesures  de préservation des emplois sont d’autant plus importantes, que les entreprises du secteur formel et l’Etat, avaient commencé l’année 2020, avant la pandémie, à en créer significativement,  avec respectivement des augmentations de  5,9% et 3,9% en Janvier,  et de  5,8% et 3,6% en Février. Cet élan ne devrait pas être brisé par la pandémie!

De même,  il faudrait  soutenir  les mesures préconisées, notamment d’annulation de la dette extérieure publique, et de suspension des critères de convergence de l’UEMOA, qui sont  issus du “Consensus de Washington”,  par le Président Macky Sall  et ses pairs africains, pour relever les défis de financement public adéquat,  durable  et stable,   destiné aux  secteurs sociaux de base de la Santé  (Couverture Maladie Universelle,  Gratuité des soins de Santé personnes de 60 ans et plus, Zéro Déchets ), de l’Education et de la Formation ( Zéro Abris Provisoires), des Transports Publics , et du Logement Social, ( projet de construction de 100.000 logements sociaux) et de soutien accru aux exploitants agricoles familiaux pour qu’ils participent significativement à la ” réponse alimentaire” à la crise suite à la pandémie.

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Ces mesures vont permettre à nos Etats, de tourner le dos à toute perspective de ” politique d’austérité” que le FMI et la Banque mondiale ne manqueront pas de tenter d’imposer à nos peuplesdès 2021!

C’est pour cela, que  j’adhéré à la Pétition pour l’annulation de la dette, initiée par la “Confédération pour la Démocratie et le Socialisme” (CDS).

Ce élan patriotique et pan africain, honore le peuple Sénégalais, et devrait noter l’implication effective des Syndicats de notre Pays, pour obtenir la participation irremplaçable du mouvement syndical africain, à la réussite de la lutte contre le Covid-19, pour l’annulation de la dette publique extérieure de l’Afrique, et  pour la suspension sine die des critères de gestion budgétaire issus du ” Consensus de Washington, pour restituer à notre peuple, leur souveraineté pleine et entière sur leur destin.

A l’occasion de ce 1er Mai 2020 historique, il faudrait aussi  exiger la fin des sanctions étasuniennes contre l’Iran, le Venezuela, Cuba, la Corée du Nord, et condamner sans réserve sa décision unilatérale et illégale, de faire de Jérusalem, la Capitale d’Israël.

En outre, il faudrait de même  exiger, la fin des guerres impérialistes, au prétexte de luttes contre le djihadisme islamiste,  que mènent  les Etats Unis et ses alliés de l’Otan,  pour contrer la Russie et l’Iran  en Syrie et en Irak, et la France  dans le Sahel , pour contrer la Chine.

Vive le 1er Mai 2020 pour un monde de paix et de coopération multilatérale!

Vive la solidarité des peuples africains dans la lutte contre la pandémie!

Vive la solidarité entre les peuples des pays oppresseurs, et les pays des peuples opprimés!

Ibrahima SENE/PIT SENGAL
Fait à Dakar le 30  avril 2020


Je vous donne en partage cette décision historique des Chefs d’Etat de l’UEMOA Après avoir emporté un premier succès auprès des Chefs d’Etat d’Afrique pour l’annulation de la dette publique extérieure africaine,, voilà un nouveau grand succès pour le Président Macky Sall dans sa lutte pour “briser les chaînes qui nous empêchent de nous développer” !

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Voilà la décision

Uemoa : face au covid-19, les critères de convergence mis en veilleuseGOUVERNANCE ÉCONOMIQUE mardi, 28 avril 2020 11:30

(Togo First) – Alors qu’il n’entrait dans sa phase de stabilité qu’au 1er janvier 2020, le pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité de l’Uemoa, vient d’être suspendu.La décision a été prise hier, lors d’une visioconférence entre les Chefs d’Etat. Il s’agit d’un assouplissement des règles budgétaires visant à permettre aux pays membres de disposer des coudées franches pour mener efficacement la bataille contre le coronavirus.Concrètement, ce sont les critères de convergence qui seront mis en veilleuse, alors que la situation macroéconomique de l’Union devrait connaître une dégradation sensible avec notamment un taux de croissance moyen qui ressortirait à 2,7%, soit une réduction de près de quatre points de pourcentage par rapport à la prévision initiale de 6,6%.Mis en place depuis 2015 pour parvenir à une harmonisation des indicateurs macroéconomiques fin 2019, ce pacte imposait, un taux d’inflation annuel moyen à 3%, et des plafonnements, dès le 1er janvier 2020, du déficit budgétaire de chaque Etat à 3% de son PIB et du ratio d’endettement à 70%. A ces critères de convergence de premier rang s’ajoutaient une masse salariale contrainte à rester sous la barre des 35% des recettes fiscales, et un ratio de pression fiscale supérieure à 20%, alors que, frappée par le nouveau coronavirus, (Covid-19) l’activité économique tourne au ralenti dans le monde entier.Selon les Chefs d’Etat, les ressources financières nécessaires pour faire face aux besoins en équipements sanitaires, assurer une mise en œuvre effective des mesures sociales et relancer l’activité économique, sont évaluées à 5 284,9 Milliards FCFA. Un montant dont la mobilisation pourrait creuser le déficit budgétaire dons compris de la zone, à 5,5% du PIB contre 2,7% initialement prévu.

Cependant, plusieurs observateurs craignent qu’à travers cette mesure qui n’impose aucune autre limitation que les Chefs d’Etat aient octroyé aux gouvernements des chèques en blanc

Fiacre E. Kakpo