L’UE exhorte les pays à ouvrir leurs frontières aux travailleurs agricoles saisonniers

BRUXELLES (Reuters), 30 Mars – Les pays de l’UE devraient permettre aux centaines de milliers de travailleurs migrants saisonniers qui plantent ou récoltent des cultures de traverser les frontières malgré les mesures nationales visant à contenir le coronavirus, a déclaré la Commission européenne lundi.

Les pays de l’Union européenne à 27 ont mis en place des contrôles aux frontières pour endiguer la propagation du virus, mais avec pour effet secondaire de retarder l’approvisionnement en nourriture et en médicaments, ainsi que les travailleurs transfrontaliers.

La semaine dernière, l’exécutif européen a exhorté les pays de l’UE à limiter à 15 minutes le temps nécessaire au trafic de marchandises pour franchir une frontière. Il a fait état d’un certain succès lundi, bien que certains passages à l’entrée et à la sortie de la Hongrie aient connu des embouteillages allant jusqu’à 4 km (2,5 miles).

La Commission a déclaré lundi que les pays devraient mettre en place des procédures simples et rapides pour assurer un passage sans heurts des travailleurs essentiels avec des examens de santé adaptés. Quelque 1,5 million de personnes vivent dans un pays de l’UE et travaillent dans un autre.

Les travailleurs indispensables, a déclaré l’exécutif européen, comprennent les professionnels de la santé, les policiers et les travailleurs des transports. Au Luxembourg, par exemple, la plupart des personnes travaillant dans les hôpitaux vivent en Belgique ou en France.

La Commission a également souligné la question des travailleurs saisonniers, en particulier dans les exploitations agricoles, qui, selon elle, devraient être classés comme travailleurs essentiels et capables de voyager. Elle a encouragé les pays de l’UE à échanger des informations sur leurs différents besoins.

Read also:
Politics after a Nuclear Crisis

La France et l’Allemagne accueillent ensemble environ 500 000 travailleurs agricoles migrants saisonniers chaque année et ont réfléchi à la manière de faire cueillir les fruits et légumes en ces temps de changement. La semaine dernière, le ministre français de l’agriculture, Didier Guillaume, a lancé un cri de ralliement à une “armée de l’ombre” d’autres travailleurs licenciés par la crise pour leur venir en aide.

Toutefois, la principale association agricole européenne a exprimé des doutes quant à la volonté ou à la capacité de ces personnes à combler le vide.

Reportage de Philip Blenkinsop ; Rédaction d’Alex Richardson