par Bruno Drweski
Les cheminots et transports urbains sont fatigués par un mois et demi de grève, mais, pour le moment et face à l’intransigeance du pouvoir, ils sont décidés à continuer malgré cela la grève, d’où l’importance d’élargir la grève, avec le redémarrage de la grève dans l’enseignement, le blocage prévu des centres de distributions des billets de banque, l’organisation du blocage des raffineries et des ports, etc. En particulier au sein du secteur privé.
Dans la situation actuelle, tout le monde ne fait pas grève tous les jours, car cela coûte trop cher, c’est plutôt une méthode de guérilla qui s’installe, les salariés font grève quelques jours puis beaucoup reprennent le travail puis ils refontt grève, la grève se fait ici puis ailleursn et le pouvoir ne sait jamais trop ce qui va lui tomber dessus, quand et où. On peut parler d’une “guérilla” et d’une “guerre d’usure” dans la durée. Et, fait constatable, la majorité des Français continue, malgré la désorganisation des transports et de la vie quotidienne, à soutenir les grévistes même si les travailleurs du privé précarisés, ne peuvent souvent pas faire grève.
La grève témoigne du mécontentement de masse qui a été d’ailleurs révélé grâce au mouvement des Gilets des jaunes. Mais maintenant de nouvelles couches sociales sont atteintes par le mouvement, comme les artistes de l’Opéra de Paris, de l’Orchestre de Radio France, des avocats. C’est le signe que les classes moyennes “décrochent” elles-aussi du régime, au nom de leurs retraites bien sûr, mais aussi de la défense de la culture, du refus de sa marchandisation ou de l’honneur d’une profession qui a des missions autre que de faire de l’argent. En fait, cette grève est aussi un début de révolution culturelle. Le problème est d’amalgamer tous ces milieux et de réussir à faire croire qu’il existe une alternative au système capitaliste qui est dans les faits délégitimé.