SNCF : les billets remboursés à 100%, les prévisions du trafic pour ce lundi

20/10/2019

Ce lundi, les trains Ouigo, dont le trafic a été très perturbé, voire nul, de même que les TGV, “circuleront normalement”, a précisé la direction de la SNCF.

Le mouvement social à la SNCF perturbait à nouveau la circulation des trains dimanche pour son troisième jour, mais la direction prévoyait une nette amélioration du trafic lundi, sur fond de bras de fer autour du “droit de retrait” entre le gouvernement et les syndicats.

Ce lundi, les trains Ouigo, dont le trafic a été très perturbé, voire nul, de même que les TGV, “circuleront normalement”, a précisé la direction de la SNCF. Circulation normale également sur l’ensemble des lignes du réseau Transilien. Seuls les TER, avec trois trains sur quatre, et les Intercités (deux trains sur trois) continueront à être impactés.

“Suite à des mouvements sociaux locaux sur les lignes 26 (Limoges-Ussel), 27 (Brive-Ussel), 51 (Bordeaux-Hendaye), 52 (Bordeaux-Pau-Tarbes), 53 (Bayonne-Pau-Tarbes), 54 (Bayonne-St Jean Pied de Port), 55 (Pau-Bedous), des risques de modifications des circulations sont à prévoir, vérifiez chaque jour à partir de 17h00 les trains du lendemain sur l’App SNCF et nos autres canaux d’informations”, indique toutefois TER Nouvelle-Aquitaine sur son site. 

Des voyageurs remboursés à 100%

Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a rappelé dimanche soir que les billets seraient remboursés “à 100%“, précisant que cela concernait aussi ceux normalement non remboursables. Il a annoncé la mise en place rapide d’un fonds d’indemnisation d’un million d’euros pour les voyageurs qui ont subi “des dommages exceptionnels”, notamment ceux qui ont dû acheter d’autres billets de transport ou se loger à l’hôtel.

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Par ailleurs, Guillaume Pepy a proposé aux syndicats de les recevoir vendredi 25 octobre pour leur proposer de nouvelles normes de sécurité. La direction prévoit notamment une réunion avec les partenaires sociaux dès jeudi.

Blocage

“On est dans une situation de blocage”, résume Didier Mathis, de l’Unsa ferroviaire, pour qui “s’il n’y a pas d’avancée de la part de la direction, on peut supposer que le mouvement va se poursuivre, car le problème de danger n’est pas réglé“. Quant à son collègue de SUD-Rail, Julien Troccaz, il juge “difficile de faire des prévisions” quant à la suite du mouvement, car “le droit de retrait est individuel”. Mais il estime que le patron de la SNCF et l’exécutif “jouent le pourrissement total” du conflit.

À l’origine du mouvement, un accident survenu mercredi soir, lorsqu’un TER reliant Charleville-Mézières à Reims a percuté un convoi routier exceptionnel coincé sur un passage à niveau à Saint-Pierre-sur-Vence (Ardennes), faisant 11 blessés dont plusieurs hospitalisés, selon la préfecture. Le conducteur, qui a porté secours aux passagers alors qu’il était lui-même blessé, était le seul agent SNCF à bord du train. Dès jeudi et plus encore vendredi et samedi à la prise de service, des agents de conduite et contrôleurs ont fait valoir leur droit de retrait.

“Grève sauvage”

Les syndicats SUD-Rail, CGT-Cheminots, FO-Cheminots et la Fgaac-CFDT, contestent ce mode de fonctionnement, qui permet de faire circuler des trains sans contrôleur, évoquant des risques de sécurité pour les voyageurs. La direction fait valoir qu’il “existe depuis des dizaines d’années”.

Le Premier ministre, Édouard Philippe, a dénoncé un “détournement du droit de retrait qui s’est transformé en grève sauvage”, avec “un impact inacceptable” pour les usagers. Il a “demandé à la SNCF d’examiner toutes les suites qui pouvaient être données et notamment judiciaires”.

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“Rien à voir” avec les retraites

Le secrétaire d’Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari a, de son côté, estimé samedi que la SNCF pourrait prononcer des sanctions individuelles à l’encontre des cheminots ayant pris part à ce mouvement social, dans une interview au Parisien. “Le niveau de violence des déclarations donne le ton de la suite, car c’est difficile de dire ‘on se met autour de la table’ quand on parle de judiciaire et qu’on nous prend presque pour des criminels”, s’insurge Julien Troccaz, de SUD-Rail.

La direction et le gouvernement “n’ont pas compris qu’il y a une colère des agents à propos de la sécurité. Ça n’a rien à voir avec le 5 décembre et les retraites”, insiste-t-il en référence à la prochaine journée d’action contre la réforme des retraites. Même son de cloche à l’Unsa ferroviaire. Ce n’est pas un mouvement pour faire pression sur le dossier des retraites ou dans le cadre de la réforme de la SNCF, “on n’est pas dans la convergence des luttes. On ne mélange pas tout”, insiste Didier Mathis.

Les autocars quasi complets, le covoiturage en nette hausse

Les services de transports par autocar étaient quasiment complets ce week-end et la plateforme de covoiturage BlaBlaCar a vu son activité augmenter de 50 % du fait des perturbations à la SNCF, selon les opérateurs.

Flixbus (lignes régulières par autocar) a constaté une “hausse moyenne de 20 % pour des départs en week-end sur l’ensemble de son réseau”, avec des pointes “de 30 % à 40 %” sur certains axes comme Paris/Lyon ou l’axe Toulouse/Paris via Limoges et Orléans, a-t-il indiqué dans un communiqué.

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BlaBlaCar de son côté a constaté une “activité en hausse de 50%” sur sa plateforme, s’attendant à proposer au total “400.000 places disponibles” sur le week-end.