“Nous sommes responsables devant nos lecteurs” : le coup de gueule du directeur du “Point” contre Emmanuel Macron

Le directeur de l’hebdomadaire “Le Point”, Etienne Gernelle, n’a pas apprécié les propos tenus par le président de la République lors d’une réunion informelle avec des journalistes le 31 janvier.

Emmanuel Macron est assez rare avec les journalistes”, assure Etienne Gernelle le directeur du magazine Le Point. Alors quand le président de la République invite des professionnels des médias pour avoir “une conversation libre dans son bureau”, comme le raconte le rédacteur en chef de l’hebdomadaire Emmanuel Berretta dans son récit, forcément cela intrigue. Mais ce qu’il en est ressorti, “même si ce n’est qu’une réflexion à haute voix, pas un projet”, nuance Etienne Gernelle contacté par franceinfo, n’a pas trop plu au patron de presse.

Lors de cette rencontre, Emmanuel Macron a assuré que “le bien public, c’est l’information. Et peut-être que c’est ce que l’État doit financer. (…) Le bien public, c’est l’information sur BFM, sur LCI, sur TF1, et partout. Il faut s’assurer qu’elle est neutre, financer des structures qui assurent la neutralité”. En gros, “il voudrait qu’une sorte de conseil, d’organisme, se charge de la vérification. Comme s’il y avait une part du journalisme qui consistait à vérifier des choses, et une autre part qui consisterait à raconter n’importe quoi”, éclaire Etienne Gernelle.

Un CSA de la presse ?

Cet organisme serait financé par des fonds publics, ce qui serait synonyme d’une nationalisation “partielle et de l’intérieur d’une partie des journaux”. Une idée “complètement délirante”, selon le directeur du Point. De plus, l’instauration de la loi “fake news”, qui ne concerne que des périodes électorales délimitées et “place les pouvoirs publics en situation de délimiter le vrai et le faux”, précise-t-il, donne une autre lecture aux propos tenus par le président.

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“Les propos du chef de l’État commencent à se comprendre de manière un peu différente, précise Etienne Gernelle. On se dit ‘est-ce qu’il ne va pas y avoir une espèce de CSA de la presse ?” Une idée que réfute totalement le directeur : “Je suis désolé, mais non ! Non, non, non, non, non, non, non, serine-t-il. Nous sommes responsables devant nos lecteurs. Si nous écrivons n’importe quoi, nos lecteurs vont nous sanctionner. Ils ne vont plus nous acheter”.

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