Acte V de la révolte du peuple

Par Bruno Drweski
16 Décembre 2018

Le nombre de manifestants était moindre que les samedis précédent même si l’impression générale est que le discours du président Macron faisant suite à la manifestation du samedi précédent a peu convaincu. Sans doute un peu à cause de l’attentat d’un terroriste depuis abattu qui est venu à point nommé faire craindre que tout rassemblement de masse ne soit à nouveau une cible. Sans doute aussi parce que les précédentes manifestations ont démontré que les forces de répression n’hésitaient pas à utiliser des moyens pour le moins disporportionnés pour imposer un retour au calme. A cet égard, on doit poser la question si les reportages montrant les violences policières, les yeux ou les mains arrachés par les grenades policières ou les tirs sans raisons présentés dans les TV publiques et privées pro-régime avaient pour but de re-légitimer aux yeux du public les médias fortement déconsidérés ou de faire peur, ou les deux à la fois. Sans parler de la fatigue qui n’a pu manquer de s’emparer de certains manifestants sur la brêche depuis plusieurs semaines. On peut donc penser qu’il s’agit d’une pause pour certains mais pas d’une reconquête des esprits par le pouvoir ni même d’un retour à la passivité.

Le nombre de conducteurs klaksonnant ou de passant applaudissant les gilets jaunes n’a toutefois pas diminué, ce qui démontre que le mouvement reste toujours aussi populaire.

De toute façon, un pouvoir peut difficilement continuer à gérer un pays avec moins de 20% d’appui dans la population, ce qui est le cas. Le régime est donc épuisé, la conscience des masses à l’égard des institutions et des questions économiques a progressé de façon, à court ou à long terme, irréversible. La compromission des gros médias aux yeux du peuple également.

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Par ailleurs, la position de Macron comme l’homme en état de reconstruire le processus d’intégration de l’Union européenne s’est effondrée aux yeux de ses partenaires des pays voisins comme aux yeux des Français. Au moment où il est clair que la crise de l’UE coïncide avec la crise de l’OTAN, du capitalisme mondialisé et financiarisé et la crise de la démocratie libérale, délégataire, représentative. L’exigence de démocratie directe, de démocratie populaire, s’est enracinée.

L’écho que le mouvement des gilets jaunes à reçu en Belgique, aux Pays-bas, en Allemagne, dans les pays balkaniques, en Palestine (et même Israhell), en Egypte, en Algérie, au Mali, au Sénégal, en Irak et ailleurs démontre aussi le développement à la base d’un nouvel internationalisme.

La gauche organisée en partis et en syndicats a aussi été mise devant le fait accompli de ses propres faiblesses structurelles et idéologiques et du rôle d’agent du système de beaucoup de ses cadres devenus des notables, en particulier sous l’influence corruptrice des partis européens, des fondations agréées et de la confédération européenne des syndicats qui sont des structures vides mais chargées de corrompre et de diriger des dirigeants devenus des notables privés de base et transformés en relais institutionnels des pouvoirs des lobbies euro-atlantistes établis à Bruxelles.

La dégénérescence du système et de la gauche institutionnelle a, à quelques exceptions près, largement dépassé le stade de l’aristocratie ouvrière aveuglée par le crétinisme parlementaire à la veille de la Première Guerre mondiale, dans une situation où les contradictions inter-capitalistes et intra-impérialistes mondialisées rappellent la “dynamique de fuite en avant vers la guerre” de cette époque, cumulée avec la résurgence de sentiments ethnocentriques pouvant rappeler aux yeux de certains la réaction fasciste d’après les révolutions russe, allemande, hongroise, etc. La bourgeoisie française attend sans doute ses Napoléon III ou ses Thiers mais elle ne semble pas les avoir trouvés après l’éclatement de la bulle macron.

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En fait il y a quasiment 80% des Francais qui appuient toujours le mouvement et il y a le noyau d actifs du mouvement qui amalgame,  et parfois unifie le mouvement.

Ce qui rassemble ce mécontentement, c’est la situation de marginalisation et de déterritorialisation de masses de populations déracinées en transhumance permanente sur un territoire historiquement constitué et forcées de courrir en permanence en bagnoles ou trains bondés entre (petits) boulot(s) – centres d achats dépersonnalisés  – dortoirs éloignés – services indispensables de plus en plus éloignés dans une nation déstructurée, une société atomisée, un peuple prolétarisé, un corps social précarisé subissant une culture macdonaldisée et une information kidnappée, à la fois grise flashy et monolithique…

Tout cela sépare …et toute cette douleur unit!!!…

En finale! …Alors ….ah ca ira!  ca ira! ca ira, les aristo… !!!

Bulle après bulles, le régime néolibéral mondialisé gérant un post-capitalisme en crise structurelle et civilisationnelle apparait partout en bout de course, ce qui annonce le temps des révolutions, mais aussi, peut-être si les peuples n’y prennent pas garde, celui des fuites en avant, des guerres impérialistes et des coups de force, printemps-hiver, contre-révocouleurs, etc….

Plus que jamais le mot d’ordre est donc, au niveau mondial, contre les puissances militaristes et les marchands d’armes et de drogues :

Guerre à la guerre !   …Et mort aux “paradis off-shore” !!!

Pr …olétaires/écaires de tous les territoires, Unissez vous !