Donald Trump vient de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël. Les réactions se multiplient mais, à l’heure où cet article est rédigé, aucun trouble n’est survenu en Palestine.
Par Éric Verhaeghe.
La question de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël est une vieille affaire qui empoisonne la vie du Moyen-Orient. Revendication quasi-historique des Israéliens, elle a néanmoins fait l’objet d’une mise en sourdine de la part du gouvernement israélien lui-même dans les années 90, au moment où le processus de paix se nouait entre les deux parties. En annonçant une reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale d’Israël, Trump jette un historique pavé dans une mare. Risque-t-elle de déborder ?
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L’axe Washington-Riyad-Tel-Aviv
L’annonce par le président Donald Trump de sa décision de transférer l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem ne suscitera pas beaucoup de réactions hostiles aux États-Unis : la plateforme du parti démocrate de 2016 réclamait en effet que la ville « demeure la capitale d’Israël » (comme si ce choix revenait aux États-Unis…) ; celle du parti républicain reconnaissait Jérusalem « comme la capitale éternelle et indivisible de l’État juif » et insistait pour que l’ambassade américaine y fût déplacée « conformément à la loi des États-Unis » (le Congrès a souvent voté des résolutions en ce sens, à des majorités écrasantes).
De fait, depuis près de trente ans la position de Washington épouse presque systématiquement celle des dirigeants israéliens. Et la révélation d’une intervention d’un proche de M. Trump auprès de l’ambassadeur russe, destinée à empêcher le vote d’une résolution condamnant la colonisation israélienne de territoires palestiniens, a, bizarrement, été présentée comme une preuve (supplémentaire) des liens entre MM. Poutine et Trump alors qu’elle démontrait surtout la collusion entre le président américain et son gendre et le premier ministre israélien Netanyahou.
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