Google va rétrograder les articles de RT pour les rendre plus difficiles à trouver sur sa plateforme

Le géant américain d’internet développe actuellement des algorithmes spécifiques visant à rendre les publications des médias RT et Sputnik moins visibles sur son moteur de recherches. Il s’agira notamment de dégrader leur référencement.

Eric Schmidt, président exécutif de la société Alphabet, la holding qui contrôle désormais les activités de Google, a déclaré le 18 novembre que le géant américain d’internet développerait des algorithmes spécifiques pour contrer RT et Sputnik sur sa plateforme. L’objectif est de rendre leurs articles plus difficilement accessibles dans les résultats affichés par son moteur de recherches.

«Nous travaillons à détecter et rétrograder ce genre de sites, c’est-à-dire en gros RT et Sputnik», a déclaré Eric Schmidt durant une session de questions réponses lors du Forum international sur la sécurité à Halifax, au Canada. Il répondait à la question d’une personne lui demandant si Google facilitait la diffusion de la «propagande russe».

«Nous sommes bien conscient de cela et nous essayons de développer les systèmes pour empêcher [le contenu d’être diffusé à de larges audiences]. Mais nous ne voulons pas interdire ces sites ; ce n’est pas comme cela que nous fonctionnons», a encore déclaré le président exécutif d’Alphabet.

La discussion portait sur les services Google Actualités, qui regroupe les articles par sujet, puis référence les différents médias selon leur portée, la longueur et la véracité de l’article, et sur Alertes Google, qui informe ses utilisateurs des nouvelles publications.

RT a critiqué ces propos bien qu’aucun calendrier n’ait été communiqué, qualifiant cette proposition d’arbitraire et estimant qu’il s’agissait d’une forme de censure.

«C’est bien d’entendre Google défier toute logique et toute raison : les faits ne sont pas autorisés s’ils viennent de RT, “parce que c’est la Russie”. Même si nous avons également entendu Google dire devant le Congrès [des Etats-Unis] qu’ils n’avaient trouvé aucune manipulation de leur plateforme ni de violation de leurs règles par RT», a fait savoir par communiqué Margarita Simonian, rédactrice en chef monde de Sputnik et de RT.

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Durant le débat, Eric Schmidt a assuré qu’il était «très fortement opposé à la censure», ce qui ne l’a pas empêché de déclarer qu’il croyait dans le «référencement», sans toutefois reconnaître que le concept pouvait remplir la même fonction.

Celui qui fut directeur exécutif de Google de 2001 à 2011, a précisé que les algorithmes de la compagnie étaient capable de détecter l’information «répétitive, relevant de l’exploitation, fausse et utilisée comme une arme». Il n’a pas précisé pour autant comment ces caractéristiques pouvaient être déterminées.

Le président exécutif d’Alphabet, proche de l’ex-candidate à la présidentielle américaine Hillary Clinton, a poursuivi : «Nous sommes partis du principe américain qui dit que le “mauvais” discours serait vaincu par le “bon discours”. Mais le problème que nous avons découvert l’an passé est que cela n’est peut ne pas être vrai dans certaines situations, surtout lorsque vous avez un opposant qui a des moyens et qui tente activement de diffuser cette information».

Eric Schmidt a conseillé la campagne de Barack Obama en 2012 sur la gestion digitale et a fait de même pour la campagne d’Hillary Clinton en 2015, selon plusieurs emails du compte privé du directeur de campagne de la candidate démocrate, John Podesta, publiés en octobre 2016 par WikiLeaks.