Un gouvernement autoritaire qui affame son peuple et le réprime à coups de matraques : c’est de cette manière que la situation au Venezuela est présentée par les médias occidentaux. Le gouvernement de la révolution bolivarienne, quant à lui, n’a de cesse de dénoncer une stratégie de déstabilisation comparable à celle mise en place contre le président Salvador Allende, au Chili (1970-1973), laquelle se solda par un coup d’Etat. La comparaison est-elle valable ?
Valentine Delbos, pour LVSL
Le Venezuela traverse une situation extrêmement tendue et, malheureusement, les médias dominants – donnant une vision très incomplète des événements en cours dans ce pays– n’aident en rien à la compréhension de la situation pour le citoyen lambda se trouvant à des milliers de kilomètres de Caracas. Si tous les journalistes s’accordent à dire que le pays sud-américain traverse une terrible situation économique, rares sont ceux qui se penchent en profondeur sur les multiples raisons qui l’alimentent. Alors que pour l’expliquer la plupart des médias mettent uniquement en avant l’incompétence du gouvernement en matière de gestion et une corruption qui battrait tous les records, diverses voix et jusqu’au président Maduro s’unissent pour dénoncer de leur côté et depuis plusieurs années une guerre économique… que la presse cite peu ou de façon presque sardonique, faisant passer le mandataire pour un affabulateur ou un « complotiste ».
En effet, il n’est pas de bon ton de mentionner « l’impérialisme » de ce côté-ci de l’atlantique, et le fait que l’histoire de l’Amérique latine soit le résultat de plusieurs siècles de relations tumultueuses avec les Etats-Unis n’a pas l’air d’attirer l’attention de la plupart des « experts » et autres éditorialistes, qui ont plutôt l’air de vouloir suivre la doctrine avancée par le président Obama vis-à-vis du sous-continent : « oublions le passé ».